Aller au contenu principal

Jacques Mercier tient bon la barre de la biodiversité

L'agriculteur d'Erceville, Second vice-président de l'association Hommes et Territoires, a conçu un système préservant la faune sauvage lorsqu'il détruit ses couverts.

© Loiret agricole et rural

« J'ai toujours fait des couverts d'intercultures » raconte Jacques Mercier, céréalier-betteravier (180 ha de SAU) à Erceville. Sur 60 ha, le professionnel sème un mélange de moutarde et de vesce et de la moutarde seule sur le reste de la surface à raison de 3 kg/ha. « Les cultures intermédiaires piègent l'azote et permettent d'enterrer la matière organique. » Directrice de la Fédération régionale des chasseurs, Aude Bouron prolonge l'explication : « Des conditions sont à respecter pour que les intercultures favorisent la biodiversité. »

Dans le cadre d'Agrifaune, l'entité a travaillé avec la chambre régionale d'agriculture, l'association Hommes et Territoires et l'Office national de la Chasse et de la Faune sauvages. Cela a donné lieu, en 2013, à la publication d'un document : des conseils à destination des agriculteurs et des coopératives. Exemples de sujets traités : la composition des mélanges, la densité des semis et la destruction des couverts. « Il faut que l'implantation de couverts soit compatible avec la pratique agricole » précise Aude Bouron. Or un mélange de moutarde et de vesce coûte deux à trois fois plus cher qu'un couvert de moutarde seule !

Neuf cents litres de carburant

Dans un deuxième temps, la Fédération nationale des chasseurs a oeuvré avec les principaux semenciers afin de proposer certains mélanges. Ceux-ci sont au nombre de quatre et sont répertoriés dans un document. Dans un troisième support, les semenciers ont formulé leurs propositions commerciales. « Nous ne voulions pas privilégier un opérateur ou un autre » justifie la représentante des chasseurs.

Jacques Mercier a fait ses calculs : entre les semis et le broyage, la culture de couverts engendre une consommation de neuf cents litres de carburant. Une dépense à laquelle l'intéressé consent de bonne grâce : « Je suis chasseur et j'aime la nature. Or les couverts favorisent la biodiversité. » Et lorsque le moment de la destruction approche, l'agriculteur utilise une barre d'effarouchement : « Les couverts végétaux constituent un refuge pour les oiseaux, les lapins, etc. Tout ce qui est faune sauvage liée à la chasse. » Installée à l'avant du tracteur, la barre d'effarouchement, fabriquée par l'agriculteur lui-même il y a une dizaine d'années, se compose de chaînes à vaches. « Lorsque je rentre sur la parcelle, cela fait du bruit... » Pris de panique, les animaux s'enfuient dans un champ situé plus loin et ne sont pas broyés par la machine !

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Vendredi 26 septembre, à Blois. Deux convois d'une dizaine de tracteurs chacun ont traversé les routes de la ville en opération escargot, avant de rejoindre la préfecture.
Les agriculteurs sèment leur colère devant la préfecture de Loir-et-Cher 📹
À l'appel de la FNSEA 41 et de JA Loir-et-Cher, une quarantaine d’agriculteurs ont sorti les tracteurs, vendredi 26 …
Les dégâts de sanglier sur les cultures de printemps représentent des pertes économiques considérables pour de nombreux agriculteurs.
Un premier pas pour lutter contre les sangliers en Loir-et-Cher
Après la demande formulée par la FNSEA et JA 41, une réunion avec le préfet de Loir-et-Cher s’est tenue mardi 7 octobre au…
Jeudi 11 septembre, à Orsonville (Yvelines). Les agriculteurs présents lors de la réunion organisée par la Chambre ont pu comparer des variétés de sarrasin.
Vers une filière sarrasin pérenne en Eure-et-Loir ?
La chambre d'Agriculture a réuni des acteurs de la culture du sarrasin et des agriculteurs pour une demi-journée technique jeudi…
André Cellier, arboriculteur du côté de Mont-près-Chambord, connaît en ce moment une récolte bien plus mauvaise que celle de l'année précédente, en partie à cause des aléas climatiques.
Une saison compliquée pour les pommes
Les récoltes de pommes sont en cours en Loir-et-Cher et cette année 2025 est particulièrement compliquée pour certains…
À 10 h 30, un groupe d’agriculteurs s’est réuni devant le magasin Leclerc de Pithiviers. Ils ont mené une action d’étiquetage des produits étrangers (miel, sucre, fruits, pâtes à tartiner…) et sensibilisé les consommateurs. Cette initiative visait à dénoncer en particulier la concurrence déloyale que subit la France.
Des actions dans le Loiret pour dénoncer le ras-le-bol 📹
La FNSEA 45 et les Jeunes agriculteurs du Loiret se sont joints vendredi 26 septembre aux différentes actions qui ont maillé…
Nainville-les-Roches (Essonne), mardi 23 septembre. La nouvelle préfète du département a rencontré la profession agricole dès sa prise de fonction.
La nouvelle préfète de l'Essonne rencontre les agriculteurs
En fonction depuis le 22 septembre, Fabienne Balussou, nouvelle préfète du département, a rencontré la profession agricole…
Publicité