Betteraves
Jaunisse de la betterave : trop tôt pour évaluer l'impact
L'apparition de symptômes de la jaunisse début juillet, puis leur explosion deux semaines plus tard, inquiète certains planteurs de la région.
L'apparition de symptômes de la jaunisse début juillet, puis leur explosion deux semaines plus tard, inquiète certains planteurs de la région.

À l'heure où le débat s'enflamme autour de la promulgation de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur, dite loi Duplomb, et singulièrement sur le sujet de la ré-autorisation de l'acétamipride*, la jaunisse de la betterave a décidé de s'exprimer…
Des parcelles à 80 %
« Les premiers symptômes ont été observés au 1er juillet et il y a eu une explosion à partir du 14 juillet, observe le président de la Confédération générale des planteurs de la région Centre-Val de Loire (CGB CVL), Alexandre Pelé. Ça commence assez sérieusement mais nous n'aurons pas de chiffres précis avant un mois. Ce que l'on observe, ce sont des parcelles atteintes et sur celles-ci cela va de 5 à 80 % ».
Si la plupart des secteurs de production sont touchés, pour Alexandre Pelé ce sont surtout les parcelles ayant eu des difficultés de levée, semées tardivement ou qui ont souffert de battance ou de sécheresse qui sont les plus impactées. Par ailleurs, il ne semble pas y avoir cette année de corrélation avec la proximité de betteraves porte-graines puisque sur les secteurs les plus impactés il n'y a pas ce type de production (Seine-et-Marne et Marne par exemple).
Le phénomène n'inquiète pas outre mesure Rodolphe Couturier, membre du conseil d'administration de la coopérative sucrière Tereos : « Il y en a un peu, on a observé du développement sur mon secteur autour de Janville, mais ça ne bouge plus. Si cela reste comme ça, ce ne sera pas dramatique. Je sais qu'il y en a plus vers Voves ou Chartres… Mais comme c'est apparu tard, l'impact sera moindre. Ce qui a été acquis par la culture en termes de croissance et de sucre, le restera. Cependant, il faut attendre les mesures d'impact et voir comment cela va évoluer ».
Rentabilité compromise
Pour autant, selon le directeur régional de l'ITB, Pierre Houdmon : « au prix actuel de la tonne de betterave (autour de 35 euros, NDLR), la rentabilité d'une parcelle atteinte à 20 ou 30 % par la jaunisse est déjà compromise ». C'est là où bât blesse et qu'il faudrait des solutions…
*Insecticide de la famille des néonicotinoïdes