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Agroforesterie
« Je compense la déforestation »

Céréalier à Rahart, Denis Callu se définit comme « acteur du pays et du paysage ».

 

Denis Callu

« Je suis né à Rahart en 1962. Gamin, je jouais dans le bocage. Cinq mois par an, il y avait de l’eau dans les fossés. En 1972, dans le cadre du remembrement, les haies furent arrachées car leur quadrillage ne facilitait pas les cultures et un drainage fut installé », raconte Denis Callu.

En 2003, le céréalier a implanté 1 500 arbres sous forme de haies. L’année suivante, il a ajouté 900 arbres et des haies. En 2014 et 2019, 230 arbres sont venus compléter la panoplie.

Les haies sont situées le long des chemins et des routes.

« L’entretien est facile, commente le professionnel. J’ai beaucoup de bordures de bois. En été, avoir de l’ombre est agréable et il y a quelque chose à voir à l’horizon. »

Notre interlocuteur ajoute : « Je me définis comme paysan, c’est-à-dire acteur du pays et du paysage. Les arbres produiront du bois d’œuvre ou du bois-énergie, générant des revenus potentiels. En outre, ils stockent le carbone et préservent la biomasse. À mon échelle, je compense la déforestation ».

La largeur de la bande est de 1,50 m pour les arbres et de 3 m pour les haies, soit 1,5 % de la SAU (100 ha de céréales, NDLR). Cela rentre dans les Surfaces d’intérêt écologique (SIE).

Denis Callu explique : « Les haies sont orientées nord/sud. Le manque de cultures près des pieds est largement compensé à l’intérieur des parcelles. La partie ouest est abritée des vents froids de l’est. Les parties ombragées sont protégées du soleil en été. C'est un plus car le secteur manque d’eau ».

Le céréalier du Vendômois pratique les semis directs depuis quinze ans. D’où une présence de campagnols. Le professionnel a installé des perchoirs permanents. Les rapaces mangeant les rongeurs en profitent ! « En outre, dans les lignées, on trouve une grande diversité d’insectes : pollinisateurs, etc. », précise Denis Callu.

En 2018, l’agriculteur a planté une rangée de cinquante paulownias dans le cadre d’une expérimentation participative avec l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) d’Orléans (Loiret).

« Un ingénieur de l’Inrae, membre de l’Association d’agroforesterie de la région Centre-Val de Loire (A2RC), m’a proposé de le faire. Le paulownia est exploitable au bout de quinze ans : j’en profiterai, alors qu’un chêne c’est beaucoup plus long. En outre, cet arbre restitue beaucoup d’azote », dit-il.

Denis Callu souhaite échanger des parcelles avec des voisins afin de planter des arbres sur les drains de ceinture.

En outre, prochainement, le Rahartois plantera 6 ha d’arbres innovants adaptés au changement climatique. « Ceux-ci entreront en production dans cinq ou six ans : ce sera une plus-value pour le repreneur, commente le céréalier. Mi-août, on coupe les branches pour nourrir les animaux. Si la parcelle n’est pas exploitable, elle passera en prairie permanente ».

Notre interlocuteur poursuit : « Les chantiers ne sont pas lourds car les plantations et la taille s’effectuent en commun avec l’Association pour le développement de l’emploi agricole et rural du Loir-et-Cher. Travailler à plusieurs évite les erreurs et permet d’aller vite ».

Un arbre de 20 ans héberge vingt espèces différentes. Quarante arbres de 20 ans abritent quatre cents espèces : larves, papillons, lézards, rapaces, etc. « Il y a de la vie dans les arbres ! », conclut Denis Callu.

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