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José Letartre, à cheval coûte que coûte

Né au Vénézuela avec un handicap, José Letartre aurait pu ne jamais marcher. Il est aujourd’hui le pilier de l’équipe de France de dressage handisport.

Les journées de José Letartre ressemblent à celles dont rêveraient tous les passionnés de chevaux. Au travail le matin et aux écuries avec ses chevaux l’après-midi. José en a six, dont il s’occupe tous les jours : Ronan avec lequel il fait du dressage, Paco qui franchit des barres à 1,30 voire 1,35 m...

Un cavalier passionné et qu’on pourrait qualifier « d’ordinaire » dans le monde du cheval. Sauf que pas du tout. José n’a pas de pied, pas de tibia, ni de péroné, il est né sans membre en-dessous du genou. « Je suis né dans un bidonville de Caracas au Vénézuela avec un handicap de naissance. Ma mère a pris des médicaments pendant la grossesse qui ont provoqué des dégâts irréparables sur mon corps. J’étais programmé pour ne jamais pouvoir me mettre debout. » 

À l’âge de deux ans, il est abandonné par sa mère et recueilli dans un orphelinat. Là, il subit dix-huit opérations qui lui permettent aujourd’hui de porter des prothèses. 

« À ce moment-là, il y avait plusieurs demandes d’adoption de familles françaises. J’ai été mis dans l’avion mais, à mon arrivée à Paris, mes parents n’ont pas voulu de moi car j’étais handicapé et ils n’avaient pas été mis au courant. »

Un énième coup dur pour ce petit garçon qui a déjà subi beaucoup. Mais celui-ci sera finalement salutaire : « J’ai atterri dans une famille d’accueil provisoire, les Letartre. Ils avaient plusieurs chevaux. C’est là que mon père m’a mis à cheval pour la première fois. J’avais cinq ans et c’est le premier vrai souvenir que j’ai de ma vie. »

Avec son caractère bien trempé, José va alors grandir et imposer son choix :  faire carrière dans les chevaux. « Mes parents, les Letartre, m’ont finalement adopté lorsque j’avais une dizaine d’années, mais ils étaient contre ma volonté, ils trouvaient cela trop dur pour moi. »

Malgré tout, celui qui est aujourd’hui conducteur de poids-lourd à la mairie de Paris passe un CAP de palefrenier-soigneur, travaille dans plusieurs écuries importantes et continue de monter à cheval chaque jour... jusqu’à intégrer l’équipe de France de dressage handisport et d’en devenir le pilier.

Il est même sacré champion du monde de sa discipline en 1999. « J’ai toujours été très exigeant avec moi-même. J’ai un handicap de naissance, j’ai toujours vécu ainsi, je n’ai pas eu à m’adapter donc, j’estime que je peux tout faire et tout vivre comme tout le monde. »

Une philosophie de vie que José applique au quotidien. Outre le dressage, il pratique aussi le saut d’obstacles et, dans cette discipline, pas de catégorie handisport, il se mesure aux valides et monte régulièrement sur les podiums. Une leçon de vie à lui seul. 

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