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Julien Perron, éleveur-multiplicateur

Installé en Gaec à Sainte-Anne (Loir-et-Cher), Julien Perron produit du lait de vache et multiplie des semences certifiées de céréales.

Jean Perron s’est installé à Sainte-Anne en 1983 sur 46 ha. En 1994, il a récupéré 113 ha auprès d’un collègue qui partait en retraite. En parallèle, le céréalier produisait 300  000 litres de lait de vache.

En 1992, la structure s’est transformée en Gaec lorsque Fabien, le fils aîné de l’agriculteur, s’est installé à Lunay (92 ha de SAU et 200  000 litres de lait, NDLR).

Julien, le frère de Fabien, a obtenu un BTS Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole au Mans (Sarthe) en 2003. Lors de son cursus, celui-ci a effectué un stage de six mois au Brésil dans une exploitation de 2  600 ha avec des vaches allaitantes.

L’intéressé déclare  : «  Comparativement à la France, la taille des structures est démesurée  ! J’ai noté un contraste entre la technologie et la pauvreté. À mon retour, j’ai travaillé comme saisonnier chez Axéréal. J’ai sympathisé avec un céréalier de ­Villerable. À son départ en retraite, je lui ai succédé (197 ha, NDLR)  ».

Notre interlocuteur est devenu le troisième associé du Gaec, rejoint en 2014 par Sylvie, l’épouse de Jean.

Depuis six ans, des noyers sont présents sur l’exploitation. Julien Perron explique  : «  L’Union européenne imposait le gel des terres. Afin de dégager un revenu, nous avons planté des arbres. Ceux-ci produisent des fruits au bout de sept ou huit ans. En outre, il faut apporter de l’énergie (fumier ou engrais), tailler et irriguer. En été, l’arbre a besoin de 200 mm d’eau. Nous disposons de l’irrigation mais nous devons choisir les cultures à rentabilité  ».

Les vaches sont en logettes sur tapis paillé avec raclage plusieurs fois par jour et traite robotisée. Julien Perron commente  : «  Malgré les pannes, le robot améliore les conditions de travail. La machine trait vingt-deux heures sur vingt-quatre. Le système n’a pas réduit la production de lait. Nous ne reviendrons pas en arrière  !  ».

Acquis en 2013, l’outil sera renouvelé en 2021, soit un investissement de 240  000 euros.

Notre interlocuteur poursuit  : «  Pour aller plus loin dans la qualité du lait, depuis dix ans, nous recourons au génotypage et à des semences sexées  ». Morphologie et indice cellulaire sont pris en compte.

L’éleveur précise  : «  Grâce à la génétique, nous obtenons des animaux sans cornes, évitant les souffrances de l’écornage, et avec moins de boiteries  ».

Le taux butyreux, 42,5  %, et le taux de protéines, 33,5  %, se situent dans la moyenne. Julien Perron ajoute  : «  Nos vaches sortent près de deux cents jours par an  ».

En été, les animaux restent dans le bâtiment. Les deux rideaux se lèvent, créant un courant d’air.

L’éleveur, qui livre son lait chez Bel, est rémunéré 371 euros les 1  000 l sans les primes. Le professionnel commente  : «  Le prix est correct par rapport aux années antérieures. Mais l’industriel doit faire des efforts car ses exigences sont de plus en plus grandes. Tout travail mérite salaire. Le lait produit le week-end devrait être payé plus cher  ».

Luzerne, paille, ray-grass, maïs ensilage et maïs épis, produits sur l’exploitation, composent la ration du troupeau. Le soja, non-OGM, est acheté.

«  La France n’a pas la volonté de produire des protéines végétales et de les transformer  », regrette Julien Perron. Dans le bol mélangeur, la ration est équilibrée à 27 kg de lait par jour. Le reste est complémenté au robot.

Depuis peu, Julien Perron est engagé dans la démarche Cap’2ER (Calcul automatisé des performances environnementales en élevages de ruminants).

Le professionnel explique  : «  C’est une vision stratégique de l’atelier à l’instant t et de ses évolutions à trois ans. (…) Bel veut garder ses producteurs et, pour les rémunérer davantage, il faut être plus vert. L’enjeu  : se démarquer de la concurrence  ».

Associé de Méthabraye, unité de méthanisation implantée à Savigny-sur-Braye, notre interlocuteur a réduit ses émissions de CO2 et épand du digestat. Conséquence  : il a économisé 40  000 l d’azote chimique en trois ans.

L’utilisation du télescopique ayant diminué de quatre cents heures par an, c’est autant de carburant qui n’est pas consommé. Par ailleurs, une meilleure surveillance des animaux a entraîné une réduction du coût des médicaments.

L’agriculteur a implanté son colza en semis direct. L\'objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre. À la clé, une prime de 5 à 30 euros la tonne qui sera versée par Axéréal lors de la récolte.

En 2021, le groupe coopératif en fera de même pour le blé tendre et l’orge.

Par ailleurs, l’année prochaine, Julien Perron s’engagera dans la démarche Haute valeur environnementale (HVE). «  L’objectif est d’aller chercher les euros qui nous manquent  », conclut notre interlocuteur.

Olivier Joly

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