Portrait
Juliette Vivien, céramiste d’art
Céramiste installée à Neufmoutiers-en-Brie (Seine-et-Marne), Juliette Vivien travaille sur mesure pour des maisons de luxe.
Céramiste installée à Neufmoutiers-en-Brie (Seine-et-Marne), Juliette Vivien travaille sur mesure pour des maisons de luxe.
Tombée dans la marmite de l’artisanat d’art dès sa naissance, Juliette Vivien a toujours évolué dans le milieu artistique. Aujourd’hui, elle représente la 4e génération d’artisans d’art de sa famille. Avec une mère styliste, propriétaire de sa propre marque de vêtements, et un père musicien et décorateur, notamment pour le cinéma, elle débute la céramique aux côtés de son grand-père, dont c’est le métier, dès l’âge de 5 ans. Cette passion ne la quittera pas.
Pour ses études, elle intègre l’école supérieure d’art appliqué Duperré à Paris. Durant quatre ans — dont une année de tronc commun —, elle suit le cursus métier d’art en céramique. Sa dernière année est consacrée à un stage chez Fanny Ferré, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), spécialisée dans les personnages grandeur nature et les effets spéciaux. « Je suis passionnée par le travail de la matière. J’ai toujours su que je serai artisane, peu importe la matière première travaillée », explique Juliette Vivien, très inspirée par les formes rondes de la période baroque. « C’est un métier qui a du sens et qui permet la création. »
En 2018, elle crée son propre atelier de céramique. Cinq ans plus tard, elle installe son atelier à Neufmoutiers-en-Brie (Seine-et-Marne), alors qu’elle devient maman. « 2023 marque un tournant dans ma vie personnelle et professionnelle. J’ai alors reçu ma première grosse commande : 2 800 pièces destinées à une société d’horlogerie suisse », raconte la jeune femme.
Si elle a longtemps proposé une gamme utilitaire, depuis deux ans, Juliette Vivien a pris un autre virage pour se consacrer à des projets sur mesure pour les maisons de luxe et la décoration d’intérieur. « Avec la gamme utilitaire, j’étais frustrée car aucune recherche n’était possible avec le grand public, contrairement aux maisons de luxe qui peuvent se permettre l’excellence. » Une gamme ornementale est également diffusée. Sa technique d’ajourage est particulièrement appréciée. L’artiste est amenée à proposer un désign précis ou à trouver des solutions techniques. « Cela me pousse vers des créations où je ne serais pas allée autrement. » Elle travaille principalement avec des matières premières issues de carrières de kaolin françaises, voire du Royaume-Uni.
Après avoir remporté en 2020 le Prix de la jeune création des métiers d’art, un premier tremplin pour se faire connaître, elle s’est inscrite cette année au concours Créatrices d’avenir Île-de-France, pour le défi personnel mais aussi pour l’accompagnement en gestion et prospection proposé. « J’ai un bagage pour la création artistique, mais pas pour l’entrepreneuriat. Pourtant, il est important que cette partie soit solide pour assurer la pérennité de l’entreprise », note la céramiste, qui a également participé au salon Révélation au Grand Palais.
Finaliste du concours Créatrices d’avenir Île-de-France dans la catégorie Artisanat, elle a mis en avant l’exigence de son art tout en ayant en tête de participer à des salons ayant un rayonnement professionnel mondial, comme Les Places d’or à l’hôtel Le Meurice.
Biographie
- 2020 : Prix de la jeune création métier d’art.
- 2023 : installation dans son nouvel atelier.
- 2025 : première participation au salon Révélation et lauréate de la Fondation Rémy Cointreau.