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Formation
La certification HVE fait le plein

La chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir a consacré, le 16 novembre, ses 28es Universités du soir au thème de la certification HVE en grandes cultures. Plus de deux cents personnes ont suivi les interventions sur Internet.

« Ça fait plaisir de savoir que la salle était pleine finalement », a souri le président de la chambre d'Agriculture, Éric Thirouin, quand il a su que plus de deux cents personnes avaient suivi, en direct sur Youtube, la retransmission des Universités du soir consacrées le 16 novembre au thème de la certification HVE (Haute valeur environnementale) en grandes cultures. De fait, contexte sanitaire oblige, et comme la précédente, cette réunion s'est déroulée dans une salle Mathurin-Régnier entièrement vide… À l'exception des quatre intervenants, de Jérôme Damy qui s'est occupé de la partie technique et de Bertrand de Lacheisserie, en charge de ces Universités.

Valoriser au lieu de subir

Dans son introduction, Thibault Guillou a rappelé que la Chambre avait organisé à Miermaigne en décembre dernier, des Universités sur ce thème mais orientées sur la certification des exploitations d'élevage. Cette fois, il s'agissait de voir si celle-ci pouvait s'appliquer en grandes cultures. Avant de rentrer dans le détail, Éric Thirouin a rappelé le contexte qui pourrait pousser les agriculteurs à s'engager dans cette démarche : « 30 % des aides que l'on touche aujourd'hui sont en jeu et nous ne pourrons pas nous en passer. De fait, la certification HVE de niveau 2 pourrait être une des conditions pour pouvoir toucher l'intégralité des aides de la future Pac, qui se discute en ce moment et s'appliquera en 2023. En France, nous avons des contraintes plus qu'ailleurs, pourquoi ne pas les valoriser au lieu de les subir ? ».

Ensuite, deux conseillères de la Chambre, Maud Évrard et Aude Pontonnier, se sont relayées dans un joli numéro de duettistes pour expliquer de quelle façon cette certification pourrait s'accorder avec les exploitations en grandes cultures. Si les niveaux 1 et 2 ne devraient pas poser trop de problèmes, en revanche le niveau 3 est plus difficile à décrocher. Pour étayer leurs propos, les deux conseillères se sont appuyées sur deux fermes fictives, l'une typée Nord, en système blé-orge-colza, l'autre typée Beauce, avec production de légumes de plein champ.

L'option B écartée

Maud Évrard et Aude Pontonnier ont d'emblée écarté l'option B du niveau 3, quasi inaccessible en grandes cultures. L'option A repose pour sa part sur le fait d'obtenir dix points dans quatre thématiques. Chacune d'elle compte plusieurs items. Ainsi par exemple, l'item concernant le nombre d'espèces cultivées sur l'exploitation de la thématique biodiversité permet facilement d'obtenir plusieurs points, même en système scop. En revanche, sur l'item Indice de fréquence de traitement (IFT) de la thématique stratégie phytosanitaire, il est plus compliqué d'en gagner… « Il est possible de simuler les IFT avec un outil de suivi parcellaire ou sur le site du ministère de l'Agriculture », a précisé Maud Évrard.

Pas de recette miracle

« Avoir moins de dix points sur une thématique est éliminatoire, a rappelé Aude Pontonnier. Il n'y a pas de recette miracle, pas de baguette magique pour parvenir à cette certification ». Dans sa conclusion, Éric Thirouin a relevé que la certification de niveau 2 « pouvait permettre d'obtenir quelques euros à la tonne auprès d'organismes stockeurs et peut-être que demain ça donnera accès à la totalité des aides Pac. Quant au niveau 3, il faut aller chercher de la plus-value, des contrats, ça peut aller jusqu'à 100 à 400 euros de l'hectare… ».

Pour aller plus loin

Les exploitants intéressés par la certification de niveau 3 peuvent contacter Maud Évrard (02.37.24.46.52 ou m.evrard@eure-et-loir.chambagri.fr). La Chambre propose une prestation d'une journée pour dégrossir le projet, proposer des pistes, avant de se lancer.

HVE : une certification, trois niveaux

La certification HVE est une certification officielle française qui existe depuis une quinzaine d'années. Elle est constituée en trois niveaux. Les deux premiers engagent à une obligation de moyens, le troisième à une obligation de résultats.
Le niveau 1 correspond peu ou prou aux exigences de la conditionnalité Pac et aux Bonnes conditions agro-environnementales (BCAE). Il s'obtient à la suite d'un autocontrôle — il y a 64 points à vérifier — validé par un conseiller et est valable un an. Le niveau 2 repose sur quatre thématiques : biodiversité, stratégie phytosanitaire, gestion de la fertilisation et gestion de la ressource en eau pour les irrigants. Il y a seize exigences à respecter. En cas d'écart par rapport à ces exigences, il y a possibilité de corriger dans un délai d'un an. Il s'obtient après un audit d'un organisme certificateur, basé sur des discussions avec l'auditeur sur les trois ou quatre thématiques, et est valable trois ans. Le niveau 3 se décline en deux options, A et B. L'option A repose sur les quatre thématiques du niveau 2, mais il s'agit d'obtenir un minimum de dix points dans chacune. L'option B sur deux indicateurs : avoir 10 % d'infrastructure agro-­écologique et le poids des intrants ne doit pas dépasser 30 % du chiffre d'affaires. Là aussi la validation passe par un audit. Elle donne la possibilité de l'afficher par un logo et l'accès au marché (GMS).
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