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La chambre régionale d'Agriculture Centre-Val de Loire dit non à la méthode HMUC

La session de la chambre régionale d’Agriculture Centre-Val de Loire s’est tenue vendredi 13 juin à Orléans. Les études HMUC (Hydrologie, milieux, usages et climat) ont occupé une large part des débats.

La chambre régionale d’Agriculture Centre-Val de Loire, présidée par Maxime Buizard Blondeau, s'est réunie en session à Orléans vendredi 13 juin. Plusieurs sujets étaient à l'ordre du jour.

Le premier a été la finalisation du processus d’installation de la chambre régionale. « Nous avons terminé ce processus avec l’élection d’Édouard Legras, président de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher », a rappelé Maxime Buizard Blondeau. Le bureau régional est désormais composé de douze membres, dont les six présidents des Chambres départementales. La répartition est équilibrée entre six élus issus de la liste FNSEA/JA et six de la Coordination rurale. Un équilibre qui reflète les résultats des élections professionnelles régionales et qui, selon le président, « illustre aussi la volonté de travailler ensemble, au service des agriculteurs de tous les territoires et pour toutes les productions ».

Des perspectives 2025 moroses

Un point a également été fait sur la conjoncture agricole actuelle. Les perspectives de récolte pour la moisson 2025 s’annoncent mauvaises. La météo a été très contrastée, avec un excès de pluviométrie sur les deux derniers mois de 2024 (+ 40 % par rapport aux trois années précédentes), suivi d’un déficit marqué en avril-mai 2025 (- 50 %). « En volume, la perspective de récolte s’annonce plutôt mauvaise », a résumé Maxime Buizard Blondeau. À cela s’ajoute un contexte économique où les charges restent élevées tandis que les prix de vente se tassent. « Nous aurons peu de matière à vendre avec des prix qui vont être mauvais », a-t-il déploré.

Un léger contraste a été apporté concernant l’élevage. « Pour modérer un peu ça, nous avons un secteur de l’élevage qui se porte moins mal en Centre-Val de Loire que ce qu’il n’a été en termes de rémunération ». Les cours du lait et de la viande bovine se sont redressés, mais les crises sanitaires, notamment la FCO et la MHE, ont limité la capacité de production. « En gros, on vend bien mais nous avons moins à vendre. Malheureusement, le contexte économique n’est pas simple. »

Accès à l’eau, une méthode contestée

Autre dossier central abordé lors de la session : l’accès à l’eau, enjeu crucial pour l’agriculture régionale. « Rien ne pousse sans eau », a rappelé Maxime Buizard Blondeau, insistant sur le caractère vital de la ressource. Si le cadre légal encadrant les prélèvements est jugé légitime, la chambre régionale dénonce la volonté de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne de revoir les règles du dialogue local et les critères de définition des volumes prélevables.

Au cœur du débat, les études HMUC (Hydrologie, milieux, usages et climat) en cours sur une trentaine de territoires du bassin Loire-Bretagne. Ces travaux visent à établir un diagnostic partagé de la ressource en eau dans un contexte de changement climatique. Mais la profession agricole conteste à la fois la méthode employée et les volumes retenus, jugés très inférieurs aux réalités actuelles. « On arrive à des seuils bien en dessous de ce qui est aujourd’hui pratiqué, sans que la profession ni les Chambres ne soient réellement écoutées », a résumé Maxime Buizard Blondeau.

Deux secteurs sont particulièrement concernés : les Commissions locales de l’eau (CLE) de la Creuse et de la Vienne, dans le sud de la région. « Malgré toutes les alertes, on avance vers une validation contre l’avis des Chambres départementales et régionales », a-t-il poursuivi. La chambre régionale alerte donc les services de l’État sur une approche qui, selon ses représentants, « ne tient absolument pas compte de la réalité économique de l’agriculture » et menace directement la viabilité des exploitations locales.

Si les objectifs environnementaux sont partagés, c’est la gouvernance du processus qui est mise en cause. Annoncées par le Premier ministre en janvier, des conférences territoriales sur l’eau doivent se tenir d’ici octobre, avec une restitution nationale prévue en novembre. Pour le Centre-Val de Loire, elles sont programmées début juillet.

Une attente claire : la tenue des conférences territoriales

Le président a directement interpellé les autorités. « Aujourd’hui, nous alertons la préfète de région et l’État sur une méthode et une conclusion qui ne tiennent absolument pas compte de la réalité économique de l’agriculture et qui mettent en danger l’agriculture dans ces territoires-là », a-t-il insisté. Tout en affirmant partager les objectifs en matière de gestion de l’eau, il a pointé les dysfonctionnements dans la gouvernance actuelle : « Sur la gouvernance, on voit bien que ça ne fonctionne pas ».

Alors que les conférences territoriales sur l’eau, annoncées par le Premier ministre en janvier, doivent se tenir entre juin et octobre, avec une synthèse nationale prévue en novembre, la décision préfectorale fait réagir. « Pour le Centre-Val de Loire, les conférences sont prévues début juillet. Et aujourd’hui, la préfète de région met en consultation l’arrêté de volume prélevable sur la Creuse. C’est clairement de la provocation ! Le Premier ministre a pris un engagement fort pour changer de méthode. Il s’agit maintenant d’attendre les conclusions des conférences territoriales et nationales en novembre prochain. À ce moment-là, nous serons en mesure de finaliser ces études HMUC et de les mettre en œuvre », a souligné Maxime Buizard Blondeau.

Lire aussi « L’eau stockée et partagée reste la meilleure assurance récolte »

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