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La crise agricole s’invite aux Universités du soir à Miermaigne

La chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir a organisé le 12 septembre à Miermaigne, des Universités du soir consacrées à la crise agricole et aux pistes pour en sortir en y invitant les principales organisations professionnelles agricoles du département.

Le 12 septembre, à Miermaigne. De nombreux exploitants ont participé aux Universités du soir de la chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir consacrées à la crise agricole.
Le 12 septembre, à Miermaigne. De nombreux exploitants ont participé aux Universités du soir de la chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir consacrées à la crise agricole.

La salle C de la chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir à Miermaigne a été tout juste assez grande pour accueillir le 12 septembre, les exploitants venus en nombre pour assister à ses Universités du soir consacrées à la crise agricole.

Pour ses organisateurs, l’objectif de la réunion a été de mesurer l’état de la situation et de présenter les mesures d’accompagnements mises en place.

En délocalisant ses Universités dans le Perche, la chambre eurélienne a souhaité s’adresser plus particulièrement aux éleveurs du secteur et a tenu deux jours plus tard, une réunion similaire dans ses locaux à Chartres.

« Toute l’agriculture du département est à genoux », a pointé le président de la chambre d’Agriculture, Éric Thirouin, précisant : « grosso modo, ce sont trois années de déficit en une seule année que nous aurons à encaisser ». Il a estimé le gouffre qui s’ouvre ainsi dans chaque exploitation à quelque cent mille euros en moyenne : « Dans ce contexte, chaque cas étant particulier, il est important de savoir où on en est ».

C’est pourquoi les équipes de la chambre et les organisations professionnelles agricoles - banques, centres de gestion, assurance - se mettent en ordre de marche. « Il y aura un avant et un après. Chacun aura sa méthode pour s’en sortir. Mais il faut d’ores et déjà construire l’avenir ».

Un peu plus tôt, Patricia Huet a ouvert le bal des interventions de la soirée en détaillant les éléments qui ont conduit à cette récolte 2016 catastrophique.

Or il n’y a qu’un seul coupable : la météo. À partir du mois de mai, tous les stades clés des cultures de céréales — méiose, épiaison, floraison — ont subi des aléas climatiques avec en particulier un très net déficit de rayonnement. Les mêmes causes ont produit des effets similaires sur le colza.

« C’est bien d’expliquer ce qui a toisé tout le monde. Il n’y a pas de mauvais paysan, il n’y a surtout pas à culpabiliser », a relevé Éric Thirouin.

Un point a été fait ensuite par Carine Hardy, responsable au sein du pôle élevage de la chambre, sur le marché des viandes et du lait. Elle a fait état d’un marché bovin saturé et de cours en baisse constante.

Seuls les secteurs de l’agneau, soutenu par la fête de l’Aïd, et du porc, voient leurs cours se maintenir. Pour le secteur laitier, elle pressent un renversement de tendance du fait d’une baisse de la collecte qui commence à porter ses fruits et d’indicateurs en hausse, comme le « lait spot » (lait d’excédent frais échangé entre les entreprises), qui a atteint les 340 euros pour mille litres début septembre...

Le responsable de la récolte d’Axéréal, Pierre Toussaint, a fait à son tour le point sur le marché des céréales et a rappelé que nous connaissions une quatrième année consécutive de hausse des stocks mondiaux et donc peu d’espoir de voir les cours remonter dans l’immédiat.

Puis, se sont succédé les interventions de Jean-François Ravisé de la DDT, de François Grison de la MSA, des banques — Crédit agricole et Crédit mutuel —, des centres de gestion — CER France alliance Centre et AS28 —, de Groupama et de Jean-Michel Gouache pour Aidagri et tous ont insisté sur la notion d’anticipation car si les gros problèmes ne sont pas encore là, c’est maintenant qu’il faut en parler.

La chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir a mis en place un numéro vert — le 0800.710.058, appel et service gratuit — pour renseigner et accompagner les exploitants en toute confidentialité sur les premières démarches et mesures possibles. Elle offre également deux heures de conseil technique, tant en élevage qu’en grandes cultures.

Hervé Colin

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