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La FDSEA pointe du doigt les incohérences de la PAC face au préfet et aux parlementaires

Le 26 février, la FDSEA organisait une journée de visites à travers le département pour sensibiliser les élus locaux et l’administration aux problématiques du département. Retour sur les échanges de la journée.

Le 26 février, la FDSEA organisait une journée de visites à travers le département pour sensibiliser les élus locaux aux problématiques du département. Deux exploitations, l’une en lait et l’autre en bovins allaitants, ont accueilli la délégation pour servir d’exemple aux problèmes soulevés. Retour sur cet évènement à travers les interviews de Jean Daudin, président de la FDSEA et de Cédric Benoist, secrétaire général.

Pourquoi avoir organisé cette rencontre sur le terrain avec M. le Préfet et les parlementaires ?

M. Daudin : Le  nouveau préfet est arrivé sur le département, il était important de lui montrer la réalité du terrain dans des exploitations. Face  à la situation économique catastrophique dans tout le département et dans toutes les filières, à la réforme de la PAC qui ne fait qu’accentuer la situation, à l’incertitude de la mise en œuvre de cette PAC (SIE, DPB…), il était temps de dire stop à notre administration et à nos parlementaires. Nous sommes allés principalement dans le secteur le plus impacté du département mais nous y avons traité l’ensemble des problématiques du département.

Quel était le programme de la journée ?

M. Daudin : Le matin, Bruno Verkest, éleveur de vaches laitières, a accueilli la délégation à Chatillon-sur-Loire pour évoquer les problématiques des dpu/dpb, des SIE, du verdissement des MAE et de la directive nitrates. Pour illustrer les propos tenus, une simulation des aides de la nouvelle PAC 2015 de 3 exploitations du Loiret  (laitier, scop est, scop ouest) a été effectuée. Les résultats de l’étude ont été présentés et sont sans équivoque : « elles finissaient toutes dans le rouge ». En fin de matinée, la gendarmerie est également intervenue sur les moyens de lutte contre les vols.

L’après-midi, le GAEC de la Bondonnière qui élève des charolaises à Pierrefitte-ès-Bois a servi d’exemple sur les problèmes de PMTVA et plus précisément sur les problèmes d’élevage en zones intermédiaires. L’irrigation s’est également invitée dans les débats avec des inquiétudes sur le bassin fusin/montargois et le déplacement de forages.

Quels sont les thématiques que vous avez abordées lors de votre rencontre ?

M. Benoist : Il était important de présenter les chiffres économiques actuels et futurs en tenant compte de la réforme de la PAC. On a parfois l’impression que les revenus 2012 sont encore dans toutes les têtes, mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts : la problématique revenu touche 100 % des exploitations du département quel que soit le secteur géographique et la production. Si une partie du problème  est liée à la climatologie (blés germés en 2014) le gouvernement actuel a sa part de responsabilité à travers la réforme de la pac et il doit assumer. Le ministre de l’agriculture doit arrêter de « phosphorer » et de croire que changer de mode de production est la solution à tous les problèmes !!! Au-delà de la problématique économique un certain nombre de dossiers commencent sérieusement à nous faire monter la moutarde au nez…

Quels sont les dossiers qui posent le plus de problème actuellement ?

M. Benoist : Le plus important est sans conteste la mise en place de la partie verdissement de la nouvelle PAC. Nous sommes début Mars, soit 8 mois après le début de l’année culturale qui commence avec les semis de colza et il reste encore  un grand nombre de questions non éludées. De plus un certain nombre  de réponses à nos questions ont totalement changées, notamment le fait de pouvoir requalifier des jachères de plus de 5 ans en SIE, ce qui est à notre sens invraisemblable. Un certain nombre de contradictions concernant la juxtaposition d’éléments « sie » se doivent aussi d’évoluer… Au jour d’aujourd’hui, un grand nombre d’exploitants risquent de se retrouver en défaut sur le plan du verdissement si la situation n’évolue pas, alors qu’ils pensaient l’être en toute bonne foi il y a peu : les pas de danse  du  ministère sont intolérables !!! Nos revendications sont simples : aucune sanction financière ne doit être appliquée en cas de contrôle.

Que pensez-vous de l’impossibilité de transfert de dpu/dpb  dans le cadre fermier entrant/fermier sortant ?

M. Benoist : La problématique des transferts dpu/dpb reste entière pour 80% des dossiers. Il est inacceptable que dans le cadre d’une cession de bail, il ne soit pas possible de transférer l’historique. Aujourd’hui, avec des cours déprimés tels que nous les connaissons, le montant des dpb représente plus que le revenu disponible !!! Il  n’y a qu’un seul mot d’ordre et qu’une seule revendication : 100% des dpu doit être converti en dpb !!!  Pour ceux qui pensent qu’il s’agit d’une minorité, nous estimons le nombre de dossiers à 200 sur le département pour une estimation de perte à environ 1 500 000 euros : c’est loin d’être une paille !!!

En conclusion, que retenez-vous de cette journée passée sur les exploitations ?

M. Daudin : Le ressenti correspond à ce que nous dénonçons depuis un certain temps. Je tiens à remercier l’ensemble des intervenants qui ont su présenter avec sérieux et pédagogie à M. Le Préfet les problématiques qu’ils rencontrent au quotidien sur leur exploitation ou sur les dossiers qu’ils ont à traiter. Malheureusement nous avons parfois l’impression de répétition mais il est important de montrer aux participants la nécessité d’entretenir ce dialogue pour toujours essayer de faire avancer les choses. Nous serons surement amenés à nous rencontrer de nouveau sur d’autres exploitations afin de traiter les problématiques qui n’auront pas été résolus et dans le but de permettre à tous de pouvoir s’exprimer devant nos responsables qu’ils soient administratifs ou politiques.

Nous avons eu une écoute de la part de M. Le Préfet, M. le sous-préfet de Montargis et de M. De Ganay parlementaire présent, nous espérons des réponses rapides qui permettront de rassurer le monde agricole de plus en plus exaspéré par les situations actuelles. Pour l’instant nous avons privilégié le dialogue mais si celui-ci reste sans réponses, d’autres moyens seront utilisés !

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