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Syndicalisme
La FNSEA 45 se concentre sur la gestion de l’eau

Jeudi 24 mars, la FNSEA du Loiret a organisé son assemblée générale à Gidy. Durant cette rencontre, le syndicat a tenu à mettre l’accent sur la gestion de l’eau et l’irrigation en France.

La FNSEA du Loiret a organisé son assemblée générale jeudi 24 mars à Gidy. Cette rencontre, placée sous le signe des retrouvailles et de la convivialité, a été l’occasion d’un échange prospectif autour de la gestion de l’eau, grâce à l'intervention de Éric Frétillère, président des Irrigants de France.

Lutte contre le changement climatique

Après le discours d’ouverture de Patrick Langlois, président de la FNSEA 45, et le panorama des actions menées par le syndicat en 2021, Éric Frétillère a pris la parole afin de faire le point sur l’avancement des dossiers majeurs de l’année passée : « Les scientifiques le prédisent : le changement climatique aura des conséquences sur notre agriculture. Même si le volume d’eau restera constant sur l’ensemble du territoire, sa répartition dans le temps se révèlera plus hétérogène. Nous le constatons déjà : la période hivernale est propice à l’excès en eau, tandis que la période estivale doit faire face à une problématique de taille : la sécheresse ». À terme, cette sécheresse pénalisera les productions d’été, y compris les grandes cultures.

Face à ce constat alarmant, les Irrigants de France ont demandé à l’État la réécriture du décret relatif à la gestion quantitative de l’eau et la modification de certains éléments constitutifs du guide de gestion de la sécheresse, rédigé par le ministère de l’Environnement. Ils ont finalement obtenu une écriture plus lisible du décret, la reconnaissance du rôle central du préfet coordonnateur du bassin et l’accepation d’un déséquilibre temporaire. « Il s’agit d’autoriser temporairement des dépassements supérieurs à ce que les milieux peuvent être en capacité de supporter, en attendant la mise en œuvre des ouvrages de stockage », précise Éric Frétillère. Cependant, le texte n’apporte pas encore de réponse adaptée pour prévenir les sources de fragilité existantes ayant conduit aux annulations d’autorisation unique de prélèvements. Les modifications apportées à la suite du Varenne agricole de l’eau et du changement climatique concernent la possibilité pour les préfets d’autoriser et d’encadrer les volumes prélevables en hiver. Ce projet de décret est en cours de consultation publique (jusqu’au 4 avril) et devrait être publié avant les élections présidentielles.

Les conclusions du Varenne de l’eau

Éric Frétillère a également pris la parole afin de revenir sur les conclusions des travaux du Varenne agricole de l’eau, permettant à l’agriculture de s’adapter et d’anticiper le changement climatique : « Le 1er février, le Premier ministre, Jean Castex, a rendu les résultats du Varenne de l’eau, explique le président des Irrigants de France. La crise sanitaire et la fermeture des frontières ont fait prendre conscience à la France de la nécessité du monde agricole et de la souveraineté alimentaire. Il semble désormais indispensable de préserver la production agricole française et limiter les importations, d’autant que les produits importés ne sont pas soumis aux mêmes normes qu’en France ». Entre changement climatique, nécessité de stockage de l’eau et sécurité alimentaire, l’eau devient un des enjeux majeurs des années à venir.

Travailler le lien entre environnement et agriculture

Le travail mené par les Irrigants de France lors du Varenne agricole de l’eau a fait prendre conscience à l’instance nationale de la dichotomie qu’il existe entre environnement et agriculture. Éric Frétillère exprime l’importance « d’une notion équilibrée. Tout ne doit pas être écosystémique : l’État ne doit pas avoir une vision purement environnementale des sujets ». Par exemple, les Irrigants de France s’attachent à mettre en parallèle d’une zone humide, un enjeu environnemental et agricole. « Le projet agricole, dans le cadre de la souveraineté alimentaire, va faire vivre un agriculteur, une filière, un territoire. Il faut que nous arrivions à faire reconnaître l’agriculture comme un intérêt général majeur. Nous voudrions que la gestion de l’eau et l’irrigation ne soient plus vues seulement sous le prisme environnemental ». En ce sens, les Irrigants de France ont demandé qu’un secrétariat général regroupant le ministère de l’Environnement, de la Santé et de l’Agriculture soit créé. « Les trois ministères convergeraient ainsi vers une réflexion équilibrée. » Si cette proposition n’a pas été entièrement validée par l’État, elle a tout de même été entendue puisque désormais, un délégué interministériel sur l’eau est nommé par le Premier ministre. « C’est une très belle avancée, se réjouit Éric Frétillère. Jean Castex a globalement arbitré dans le sens de la profession ».

L'eau en chiffres

La France est le deuxième pays européen en termes d’abondance en eau après la Norvège.

Le pays compte 75 000 irrigants.

3,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires générés par l’irrigation.

1,5 million d’hectares irrigués, soit 5 % de la SAU.

3 milliards de m3 sont prélevés par l’agriculture sur 180 milliards de m3 de pluie efficace.

30 % d’économies d’eau ont été réalisées par les irrigants au cours de ces dix dernières années.

Chiffres pour la France en 2020.

Le conseil d’administration de la ­FNSEA 45 remercie tous ses adhérents, les élus mais aussi les députés, sénateurs, présidents et directeurs d’organismes loirétains, pour leur présence, leur écoute et leurs partages à l’assemblée générale de la FNSEA 45 qui s’est tenue jeudi 24 mars en toute convivialité à Gidy. Ce fut un moment fort, partagé avec tout le réseau FNSEA et qui fait office de vrai carburant pour les responsables FNSEA 45, pour porter les revendications des adhérents et continuer à les accompagner au plus près de leurs attentes.
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