Aller au contenu principal

La France championne du monde de l’exportation de semences

A l’issue de son assemblée générale le 9 novembre, l’Union française des semences (UFS) organisait un colloque sur la France, championne du monde des semences.

© AGPB

À l’issue de son assemblée générale le 9 novembre, l’Union française des semences (UFS) organisait un colloque sur la France, championne du monde des semences.
Au cours d’une première table ronde, Jean-Louis Chauzy, président du Comité économique, social et environnemental d’Occitanie a longuement décrit la situation de blocage dans sa région de tous les projets de nouvelles retenues d’eau pourtant de plus en plus nécessaires. François-Xavier Masson, chargé d’affaires chez Unigrains, a ensuite souligné que si la France était championne du monde de l’exportation des semences, cette situation peut être remise en cause par un niveau insuffisant d’investissements en R&D. Comme leurs concurrents espagnols, les obtenteurs français doivent notamment investir plus dans les biostimulants. Le marché français des semences est stagnant et c’est à l’international que sont les relais de croissance. En ce sens, l’interdiction dans la loi EGA d’exporter des produits non autorisés dans l’agriculture française (article 83) est un mauvais signal. Et la rémunération de la R&D en France grâce aux semences certifiées reste essentielle.
Pour Basile du Bary, directeur général Europe du semencier japonais Sakata Vegetables, le principal risque auquel est confronté l’industrie semencière est règlementaire, à trois niveaux : stabilité des règles, protection de la propriété intellectuelle et bien sûr exigences de plus en plus strictes. Si les restrictions sur les traitements de semences correspondent à une évolution mondiale, il en est tout autrement sur la mutagenèse dirigée pour laquelle le jugement récent de la Cour de justice de l’UE (CJUE) constitue un signal restrictif spécifique à l’Europe et que les Japonais ne comprennent pas et interprètent comme un refus du progrès. Même si les marchés des semences potagères sont des niches où la sélection classique est a priori la mieux placée, la mutagenèse dirigée, à la différence des OGM, est un outil accessible aux PME. De plus, étant donné qu’on ne peut pas tracer par analyse si une technique de ce type a été utilisée pour l’obtention d’une semence, comment à l’avenir pourrions-nous importer du matériel génétique par exemple des États-Unis ?

Denis David, directeur général de Jouffray-Drillaud, a ensuite mis en avant trois marchés semenciers d’avenir qui sont aussi des axes de développement de son entreprise :  les légumineuses et mélanges fourragers, le lupin protéagineux et les couverts végétaux.

En conclusion, Alain Tridon, sous-directeur de la qualité, de la santé et de la protection des végétaux à la DGAL du ministère de l’Agriculture, a d’abord conseillé aux expérimentateurs de semences d’alerter les préfets en cas de suspicions de futures destructions d’essais. Il a ensuite fait remarquer que l’article 83 déjà cité était une initiative parlementaire et non du gouvernement. Il a ensuite reconnu que, dans de nombreux cas, les retraits d’homologation en France des substances les plus préoccupantes se font sur la base des demandes du détenteur qui ne se préoccupent pas toujours de maintenir les usages en traitement de semence même s’ils ne posent pas de problèmes. Il a ensuite souligné l’importance des variétés de blé tolérantes dans le dispositif des certificats d’économie de produits phytosanitaires en faisant appel aux obtenteurs pour qu’ils élargissent la liste à d’autres espèces.

À propos du Brexit, il a rappelé que le rapatriement des inscriptions de semences françaises au catalogue britannique auquel il s’était engagé à titre de précaution est en bonne voie. Enfin, sur le sujet majeur des nouvelles techniques de sélection (NBT), A. Tridon a d’abord révélé que la France a fait savoir à la Commission que l’arrêt de la CJUE posait des problèmes de fond mais aussi d’interprétation. Une solution pour en sortir serait de faire évoluer la directive de base, mais dans quel état sortirait-elle des débats parlementaires ?

La France championne du monde mais des périls à l’horizon !

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Les dégâts de sanglier sur les cultures de printemps représentent des pertes économiques considérables pour de nombreux agriculteurs.
Un premier pas pour lutter contre les sangliers en Loir-et-Cher
Après la demande formulée par la FNSEA et JA 41, une réunion avec le préfet de Loir-et-Cher s’est tenue mardi 7 octobre au…
S'abonner
Pour profiter de l'intégralité du contenu de notre site Internet, recevoir votre journal papier dans votre boîte aux lettres…
Houdan (Yvelines), lundi 22 septembre. De g. à d. : Benoît Breemeersch, éleveur normand adhérent à Cooperl, Bernard Rouxel, éleveur président de Cooperl et Philippe Coudray, directeur du site.
Un nouveau départ pour l'abattoir de Houdan
Repris par la coopérative Cooperl, l'abattoir de Houdan (Yvelines) a changé d'identité et, après quatre années de rénovation, s'…
Le maïs sauve sa récolte, pas ses revenus
Dans le Loiret, la campagne maïs se déroule sous de bons auspices sur le plan agronomique, notamment en irrigué. Mais pour…
Maxime Cherrier, président de la SAS Noix du Val de Loire et producteur de noix à Josnes, revient sur la saison de récolte 2025 en Loir-et-Cher.
Une récolte de noix correcte mais pas à la hauteur des espérances
Depuis la fin septembre, les producteurs de noix sont en pleine récolte en Loir-et-Cher. Celle-ci devrait durer jusqu’à la fin…
Nainville-les-Roches (Essonne), mardi 23 septembre. La nouvelle préfète du département a rencontré la profession agricole dès sa prise de fonction.
La nouvelle préfète de l'Essonne rencontre les agriculteurs
En fonction depuis le 22 septembre, Fabienne Balussou, nouvelle préfète du département, a rencontré la profession agricole…
Publicité