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La laiterie de Saint Denis de l’Hôtel ouvre ses portes

Mercredi 3 juin avait lieu la 15éme édition de la journée mondiale du lait. La Laiterie de Saint Denis de l’Hôtel ouvait ses portes. Une belle occasion de rencontrer les responsables et de découvrir les installations, fleuron de l’industrie agroalimentaire locale.

Une visite ouverte au public.
Une visite ouverte au public.
© Sabrina Beaudoin

A l’occasion de la 15e édition de la journée mondiale du lait, mercredi dernier, la Laiterie de Saint Denis de l’Hôtel (LSDH), a ouvert ses portes au public. Le but était de découvrir les coulisses du lait français en rencontrant les femmes et hommes de terrain grâce à une usine visitable. La LSDH collecte le lait auprès de 380 fermes situées à proximité de l’usine. Chaque année, le site met en briques ou bouteilles 250 millions de litres de lait. La journée avait pour objectif d’informer le public sur le parcours du lait de la vache au verre de lait. Sur place, des dégustations de lait (nature ou aromatisé) étaient prévues tout comme différentes animations, une salle de traite mobile par exemple. Le Centre National Interprofessionnel de l’Economie Laitière (Cniel) et le Syndilait espèrent relancer la consommation de lait.

50% de l’activité dédiée au lait et la crème UHT

La LSDH est une entreprise indépendante et familiale spécialisée dans le conditionnement des liquides alimentaires, aseptiques ou réfrigérés. 50% de l’activité des deux sites, Saint Denis de l’Hôtel et Varennes sur Fouzon, est dédiée au lait UHT et à la crème UHT.

Jacques Sicot, responsable relation culture, raconte « Avec l’arrivée des quotas laitiers en 1984, l’usine a dû se diversifier et pour survivre, on a lancé les jus de fruits. Ce fut une grande étape pour l’entreprise» En effet, seulement 30% de l’activité est destiné au lait. L’entreprise ne défend pas de marque, elle travaille à 95% pour les autres. En 10 ans, la laiterie enregistre une évolution importante de 200 personnes supplémentaires. Plus tard, en 2012, Emmanuel Vasseneix, actuel directeur de l’usine, se lance dans la bouteille. «Nous avons lancé la ligne de bouteille en plastique du 20 cl au 1 l. C’est un très grand succès. Les bouteilles sont conçues ici à l’aide d’une machine. Les bouteilles c’est 25.000 litres de liquide par heure» poursuit Jacques Sicot lors de la visite.

Seuls jours sacrés, Noël et jour de l’An

L’entreprise a pour mot d’ordre de préserver les salarier en termes d’accident. Tout semble être mis en œuvre pour éviter les incidents sur poste. Les salariés disposent de panneaux d’informations et de réclamations, ainsi ils peuvent exprimer leur mécontentement ou le contraire. «C’est la hantise de l’entreprise. Ici, on travaille en 3x8 du dimanche soir au vendredi. On travaille aussi le samedi pour l’entretien des machines exclusivement sauf quand on est sous pression comme au mois de mai avec les jours fériés. Il n’y a pas de jours fériés ici à part le jour de Noël et de l’An qui sont sacrés pour nous» avoue Jacques Sicot. La collecte de lait est assurée tous les jours avec des tournées auprès des éleveurs tous les trois voire deux jours. L’usine dispose de 3 jours d’autonomie. Il y a 3 millions de liquide dans les tanks. Une fois arrivé à l’usine, le lait est analysé et s’il ne présente aucun problème, il est stocké à 4°C dans les tanks.

En ce qui concerne les jus, jus pressés frais déjà pasteurisés ou jus concentrés congelés, les contrôles sont moins problématiques. Le lait est une matière fragile contrairement au jus. « Sur les jus, on contrôle les choses frauduleuses comme de l’eau ou du sucre ajouté, c’est différent du lait ».

En effet, le lait est très contrôlé. Outre le premier échantillon chez l’éleveur, le tank est de nouveau analysé une fois arrivé à l’usine. Si l’échantillon est négatif, aucun problème, s’il est possible, un deuxième puis un troisième test sont effectués. Si les trois tests sont positifs, le lait est détruit dans une fausse à lisier. L’usine cherche alors le «coupable» grâce aux échantillons des éleveurs prélevés avant le ramassage. «Souvent l’éleveur nous prévient avant, s’il fait une mauvaise manipulation. L’erreur est humaine. Nous avons rarement de soucis» explique le responsable relation culture. «Il faut quand même que le consommateur soit conscient d’une chose importante, nous n’avons jamais été autant contrôlé au niveau alimentaire, ça ne peut pas être plus sûre !» Alors qu’on travaille exclusivement en locale pour le lait, les jus d’orange proviennent du Brésil et un peu d’Espagne. «En local, nous avons les pommes et le raisin» poursuit Jacques Sicot.

Grande nouveauté, suppression de l’opercule de la bouteille !

«Nous n’avons pas d’opercule, ni sur les crèmes, ni sur le lait» Grâce à cette nouveauté, l’usine fait des économies, 40 tonnes d’aluminium en mois tous les ans. En plus, la bouteille sans opercule est un «gain» de temps pour le consommateur. Ouverture en un seul geste au lieu de deux. Il suffit juste de dévisser le bouchon ! La LSDH est la seule à faire ça en France. «C’est la même conservation, bonne étanchéité, aucun souci. Nous ne savons pas pouvoir nous sommes les seuls à avoir opté pour la suppression de l’opercule !»

La Laiterie LSDH ne jette rien. «Lorsque le lait arrive ici, on l’écrème. Il arrive à 42 g de matières grasses. Pour le lait entier, le rouge, on est à 36 g, pour le bleu, demi écrémé, le plus consommé en France, on est à moins de 15 g et pour le lait vert, écrémé, seulement 4 g de matières grasses» explique Jacques Sicot. La crème est récupérée et ensuite vendue. «On essaye de ne rien perdre. Il n’y a que lorsque l’on change de produit (entre lait bio, lait conventionnel et jus de fruits) que l’on peut perdre entre 100 et 200 litres de produits ». Il faut savoir que lors d’une dégustation à l’aveugle, les clients ont estimé que la Laiterie disposait d’un meilleur lait que la concurrence. Une remarque qu’un agriculteur a bien retenu en précisant «Vous devriez aussi le valoriser auprès de vos producteurs…» En mai, le lait était vendu 30 centimes au producteur, on prévoit 31 centimes pour juin selon Bruno Cordier, agriculteur à Fay-aux-Loges.

Quelques chiffres LSDH

• 440 millions € de chiffre d’affaires
• Plus de 600 collaborateurs
• 53 nouveaux produits et 300 nouvelles références
• 25 lignes de conditionnement, 689 millions d’emballages vendus et plus de 880 millions d’emballages de capacités.
• 380 producteurs laitiers sur 12 départements
• 1er conditionneur de jus,
• 1 des derniers producteurs indépendants de lait de consommation et de jus de fruits.
• 2 sites de productions, Saint Denis-de-l-Hôtel et Varennes-sur-Fouzon.

Zoom sur le Gaec Cordier à Fay-aux-Loges

Le Gaec des frères Cordier Hervé et Bruno a ouvert ses portes mercredi toute la journée pour la journée mondiale du lait. Nicole Cordier, l’épouse d’Hervé, est la vachère. C’est elle qui fait la traite des 85 vaches matin et soir. Elle travaille à mi-temps et s’occupe également des sorties verte des écoles où les enfants viennent visiter la ferme. Les deux frères Cordier ont aussi un demi salarié qu’ils se partagent avec un céréalier. Le Gaec a une production de 800 tonnes de lait à l’année et 180 hectares. Ils font aussi un peu de vente directe à la ferme, 5000 litres à l’année. «Ce circuit court est recherché ça nous permet de communiquer» explique Bruno Cordier. Les frères Cordiers sont passés en logettes en 2012 à cause des cellules. «Les logettes c’était plutôt un pari gagnant. Aujourd’hui on est au moins 6 mois sur 12 dans les clous. Passer en logette nous a permis d’augmenter notre capacité d’accueil. On a gagné un logement pour 7 à 8 vaches supplémentaires.  Et surtout, on ne peut pas l’expliquer mais nous n’avons plus du tout de mammites depuis !»

Le lait de consommation en France en quelques chiffres

• 3,4 milliards de litres de lait de consommation mis en briques ou en bouteilles en France en 2014 (Source : FranceAgrimer / estimation SL).
• 2ème place : C’est le rang de la France concernant la collecte de lait en Europe, après l’Allemagne.
• 24 000 emplois ancrés en régions : 6 000 directs et 18 000 indirects.
• 2,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur le marché des produits de Grande Consommation.
• 84 références différentes disponibles en moyenne dans un magasin (Source : CNIEL/IRI).

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