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Édito de Olivier Hue
« La MSA est une chance pour le monde agricole »

Face aux critiques adressées à la MSA, Olivier Hue, président de la MSA Île-de-France, prend la parole pour livrer son point de vue.

« Je constate que la MSA continue à être prise pour cible sur de nombreux territoires, et j’entends ou vois sur les réseaux les commentaires peu élogieux sur la MSA. Tout cela ne peut que m’interpeller sur le sens de ce mécontentement. Il me semble important que le monde agricole ne se trompe pas de combat, même si je salue en Île-de-France les relations responsables entretenues avec le syndicalisme agricole. On se dit les choses bonnes ou moins bonnes. 

La MSA ne fait pas les lois et règlements qu’elle doit mettre en œuvre même si elle peut soutenir des projets tels que le projet de loi sur les 25 meilleures années. Je m’interroge donc sur la perception de la MSA par nos ressortissants, mais plus globalement sur la méconnaissance du système de protection sociale pourtant très présent dans la vie de chacun. Un système qui repose sur la solidarité entre les générations, les actifs et inactifs… Un système qui repose sur des droits et des devoirs. De tout temps notre métier est soumis à des aléas qui conduisent à de fortes variations de revenus. Cela nécessite de gérer en conséquence le décalage des cotisations qui en découlent. 

Des moyens qui diminuent 

La MSA est en charge de recouvrer ces cotisations, mission de service public, avec des moyens de plus en plus réduits imposés par nos ministères de tutelle. Nous n’avons pas la liberté d’embaucher pour améliorer notre service alors que nos coûts de gestion ne représentent que 3 % des prestations versées. Nous sommes dépendants de l’État compte tenu de nos besoins de financement, les cotisations encaissées ne couvrant que 17 % des prestations versées. Pour autant, je considère que la MSA est une chance pour le monde agricole, avec sa gouvernance assurée encore majoritairement par des exploitants et employeurs de main-d’œuvre agricole qui connaissent le terrain. 

Des leviers d’action possibles

Si la MSA dispose de peu de marges de manœuvre, des leviers d’action existent : - comme fixer le calendrier d’appel de cotisations, raison pour laquelle le taux du premier appel sera baissé en 2025 par rapport à 2024 ; - l’à-valoir (pour les bonnes années), les modulations (pour les mauvaises) sont des outils à utiliser en fonction des revenus constatés. 

L’enjeu de la prévention du mal-être

En cas de difficulté, la MSA, malgré ce que je peux entendre, reste à l’écoute, l’accompagnement ne pouvant se faire qu’au cas par cas, et dès lors que l’on se signale. Elle peut aussi intervenir en activant les leviers dont elle dispose sur le plan de l’action sanitaire et sociale, de la prévention des risques professionnels ou encore de la santé au travail, des dispositifs parfois insuffisamment connus. La prévention du mal-être doit être un vrai plus dans l’accompagnement de celles et ceux en grande difficulté. Cette politique est spécifique au monde agricole alors qu’elle pourrait être nécessaire à bien d’autres secteurs d’activité. La difficulté pour recruter des Sentinelles, démarche simple et citoyenne, m’interroge également sur l’engagement à l’heure actuelle. C’est pourtant l’engagement de chacun qui doit nous conduire à agir là où l’on a la main et à faire évoluer nos organisations en prenant en compte nos contraintes respectives.

S’engager comme délégué… ou président 

Nous sommes à la veille des élections pour la MSA, il y a des délégués dans tous les cantons à élire. La MSA est le seul régime de sécurité sociale à reposer sur un système électif permettant un dialogue n’existant pas ailleurs. Les candidatures seront bientôt ouvertes à tous, alors bienvenue aussi aux râleurs potentiels si leurs critiques sont constructives. Le renouvellement d’administrateurs est important, y compris celui de président, car je ne me représenterai pas. Il est essentiel de savoir passer la main. Ces deux mandats enrichissants m’ont permis de vivre de l’intérieur la MSA et de la voir différemment, de mesurer l’engagement des équipes au quotidien. Dix ans qui m’ont conforté dans le fait que les valeurs que sont la solidarité et le sens des responsabilités doivent être sauvegardées. Je reste convaincu que le monde agricole devant faire face à de nombreux défis et enjeux (revenus, simplification, climat, concurrence déloyale, renouvellement des générations…) ne pourra réussir que s’il reste uni dans toutes ses composantes et avec toutes ses organisations professionnelles, dont la MSA ».

 

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