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La Pac bénéficie à tous, estiment la majorité des Européens sauf en France et au Royaume-Uni

Plus de six Européens sur dix conviennent que la Pac bénéficie à tous et pas seulement aux agriculteurs, avis que ne partage toutefois pas la majorité des Français et des Britanniques. Globalement, le soutien à cette politique a sensiblement décliné depuis 2013.

© Stéphane Leitenberger

Quelque 62 % des Européens estiment que la Pac bénéficie à tous les citoyens et pas seulement aux agriculteurs, selon les résultats d'une enquête Eurobaromètre menée entre le 17 et le 26 octobre 2015 auprès de 27 822 personnes dans les 28 États membres de l'UE et publiée le 6 janvier par la Commission de Bruxelles. Dans deux pays cependant, moins de la moitié des personnes interrogées sont de cet avis : 45 % en France et 49 % au Royaume-Uni. Lors du précédent sondage de ce type en novembre et décembre 2013, 77 % des Européens étaient d'accord avec l'affirmation selon laquelle la Pac bénéficie à tous.

Parallèlement, 41 % des Européens jugent que le soutien financier accordé aux agriculteurs est «a priori adéquat», 13 % le jugeant «trop élevé» (31 % en Suède, aux Pays-Bas et au Danemark).

Responsabilités des agriculteurs et de l'UE

La première responsabilité des agriculteurs est de «fournir à la population une variété de produits de qualité», estiment 42 % des Européens (+4 points par rapport à l'enquête de 2013), selon l'Eurobaromètre d'octobre 2015. Viennent ensuite « assurer le bien-être des animaux d'élevage» (35 %, + 8 points), « protéger l'environnement» (30 %, -2 points), «maintenir l'activité économique et l'emploi dans les zones rurales» (29 %, -7 points), «assurer l'auto-suffisance alimentaire de l'UE» (25 %, - 4 points) et «encourager et améliorer la vie à la campagne» (24 %, +3 points).

56 % des personnes interrogées considèrent que, dans le domaine agricole et rural, l'un des principaux objectifs de l'UE devrait être de «garantir des produits agricoles de bonne qualité, sains et sûrs». Le second objectif prioritaire cité est d' « assurer des prix alimentaires raisonnables pour les consommateurs » (51 %), suivi par «garantir un niveau de vie équitable aux agriculteurs» (49 %), puis par «assurer un approvisionnement alimentaire stable dans l'UE» (40 %).

Bénéfices et budget de la Pac

62 % des Européens, soit 15 points de moins qu'en 2013, conviennent que la Pac bénéficie à tous les citoyens et pas seulement aux agriculteurs : 87 % à Malte, 48 % à Chypre, et, à l'inverse, seulement 45 % en France et 49 % au Royaume-Uni. Dans ces deux derniers États membres, seulement 11 % des personnes interrogées partageant «totalement» cet avis.

Le soutien financier apporté par l'UE aux agriculteurs est «a priori adéquat» pour 41 % des Européens (-4 points par rapport à 2013), « trop bas » pour 29 % (+3 points), «trop élevé» pour 13 % (31 % en Suède, aux Pays-Bas et au Danemark, 22 % au Luxembourg). 45 % des Européens seraient favorables à une augmentation de ce soutien financier sur les dix prochaines années, 13 % à une baisse (notamment au Danemark), 29 % au statu quo.

Conditionnalité et verdissement

Plus de quatre Européens sur cinq jugent «justifié» le mécanisme de conditionnalité des paiements directs, c'est-à-dire leur réduction si les règles ne sont pas respectées (bien-être animal, normes environnementales et de sûreté alimentaire). 87 % des personnes interrogées sont par ailleurs favorables au maintien du verdissement de la Pac, 44 % étant «totalement pour» et 43 % «plutôt pour», tandis que 6 % y sont «opposés» (12 % en Autriche, 10 % en Allemagne, 10 % en Slovénie).

«Des indications pour l'avenir»

Les résultats de l'enquête Eurobaromètre sur l'agriculture et la Pac montrent que « les citoyens de l'UE comprennent la manière dont la Pac contribue à la croissance, à l'emploi et aux investissements et je m'en réjouis tout particulièrement», a commenté Phil Hogan. «Nous prendrons en compte toutes ces indications quand le moment viendra de tracer les lignes de la politique européenne pour l'avenir», a assuré le commissaire européen à l'agriculture.

Perte de confiance chez les agriculteurs

La confiance au sein du secteur du secteur agricole a sensiblement baissé depuis le printemps 2015, selon des enquêtes menées entre septembre et novembre derniers dans dix États membres de l'UE auprès de 8 000 exploitants (1) et dont les résultats ont été centralisés par le Copa-Cogeca. Le fléchissement des prix de la plupart des principaux produits - l'indice de la FAO accuse une diminution de 23 % pour la viande, 16 % pour les céréales et les huiles, 15 % pour les produits laitiers en novembre par rapport à la même période de 2014 - combiné à une augmentation des coûts des intrants et à la poursuite de l'embargo russe «contribuent à maintenir un certain pessimisme chez les agriculteurs quant à l'avenir». Ainsi, en France, «seulement un agriculteur sur cinq est confiant pour les prochaines années et prévoit une amélioration de la situation économique». Un pessimisme qui «gagne rapidement du terrain, surtout dans les exploitations laitières».

(1) Belgique (Flandre), Allemagne, France, Italie, Hongrie, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Suède, Royaume-Uni (Angleterre et Pays de Galles)


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