La préservation de l'eau du Bonnevalais expliquée au public
Le Comité professionnel agricole de Bonneval a organisé, les 12 et 13 septembre, la 2e édition de Cultivons l'eau pour partager avec le plus grand nombre ses pratiques agricoles destinées à préserver la ressource en eau du territoire.
Le Comité professionnel agricole de Bonneval a organisé, les 12 et 13 septembre, la 2e édition de Cultivons l'eau pour partager avec le plus grand nombre ses pratiques agricoles destinées à préserver la ressource en eau du territoire.



En partenariat avec la chambre d'Agriculture et la communauté de communes du Bonnevalais, le Comité professionnel agricole (CPA) de Bonneval a invité, les vendredi 12 et samedi 13 septembre au sein du parc de l'hôpital Henri-Ey, les scolaires puis le grand public à venir comprendre les pratiques agricoles volontaires mises en œuvre pour préserver la ressource en eau du territoire.
Transparence et dialogue
« Nous avons à cœur de favoriser les échanges avec le reste de la population. Notre volonté de transparence et de dialogue se traduit par cette opération », explique l'un des membres moteurs du CPA, Éric Voisin, lors de l'inauguration de l'événement. De fait, trente-huit agriculteurs sont mobilisés depuis 2017 autour d'actions volontaires pour préserver la ressource en eau sur l'aire d'alimentation de captage prioritaire de Pré-Nollets à Bonneval.
Et les résultats sont là, encourageants. Ce qui donne envie d'exposer la démarche au plus grand nombre, après une première édition de l'événement organisée à Montboissier en 2021. Le visiteur est invité à suivre un parcours d'animations ludiques et informatives, complété par des stands de partenaires, comme la Coopérative agricole Bonneval Beauce et Perche ou la communauté de communes.
Dès l'entrée sur le site, il s'agit d'abord de comprendre le cycle de l'eau, les enjeux de sa qualité ainsi que ses interactions avec l'activité agricole. Il y est question des besoins des cultures et de leur protection vis-à-vis des bioagresseurs. Sur l'AAC, ce sont les nitrates, surtout, et les produits phytopharmaceutiques qui sont les cibles des actions des exploitants du secteur.
Sur des stands un peu plus loin sont donc exposées les pratiques qu'ils mettent en place. Sur ceux-ci, un agriculteur et un conseiller de la Chambre interviennent de concert : « Nous procédons à des analyses de sol plus fréquentes pour ajuster les doses d'azote, explique Éric Voisin. Nous travaillons également beaucoup sur l'implantation de couverts végétaux, dont le rôle est important. Nous essayons aussi de mettre en place des cultures à bas niveau d'intrants (BNI) mais ce n'est pas facile et nous nous prenons beaucoup de gamelles… Nous activons également de plus en plus tout ce qui est mécanique mais le matériel coûte cher et doit être adapté à chaque type de sol ». La création d'une Cuma au niveau du CPA est d'ailleurs envisagée…
Sur le stand tenu par la Coopérative agricole Bonneval Beauce et Perche, sa responsable développement, Mathilde Lejards, explique la manière dont la structure oriente ses conseils pour les agriculteurs concernés par l'AAC et parle aussi de la mise en place depuis quelques années de contrats proposés par la Minoterie Viron via la coopérative pour produire du blé bas intrants écoresponsable.
Le Plan alimentaire territorial Beauce-Dunois tient un stand de son côté pour en expliquer la teneur, proposer des animations pour sensibiliser le public sur les enjeux d'une alimentation saine et durable ou présenter l'application qui recense les producteurs locaux. Juste à côté, la Safer explique sur son stand le travail d'étude qu'elle a effectué pour la communauté de communes afin de lui permettre de réfléchir à une stratégie foncière sur les 200 hectares que compte l'AAC. « Mais l'idée n'est évidemment pas d'exproprier qui que ce soit », rassure le directeur de l'organisme, François Jeannot.
Le rôle de chacun
Enfin, sur le stand de la communauté de communes, un éclairage est fait par l'animatrice territoriale de l'AAC, Angélique Théraulaz, pour montrer tous les polluants que l'on peut retrouver dans l'eau, expliquer les actions portées par la collectivité mais aussi ce que chacun peut faire pour agir sur la qualité de l'eau, comme utiliser moins de produits chimiques…
Organisation : Montrer ce qui est fait

Si l'initiative de l'événement Cultivons l'eau revient aux agriculteurs engagés au sein du Comité professionnel agricole de Bonneval, l'un des rares existants en France, ils ont été soutenus dans leur démarche par la chambre d'Agriculture, comme ils le sont d'ailleurs dans la mise en place des pratiques.
« Les agriculteurs ici se prennent en main et le montrent, or souvent ils le font mais ne le montrent pas, glisse le président de la chambre d'Agriculture, Yohann Serreau. Et c'est important de montrer ce qui est fait, surtout aux citoyens de demain ». Précisant que 27 % de la surface agricole du département était classée en aire d'alimentation de captage, il souligne que « si nous ne prenons pas en compte les enjeux, les conséquences seront graves. Cependant, l'enjeu de souveraineté alimentaire est primordial, il faut préserver l'activité agricole. Ce que l'on montre ici se fait sur les bases du volontariat mais elles ont un coût. Il faudra que les partenaires puissent partager ces coûts si l'on veut aller vers une évolution plus large des pratiques ».