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La réforme de l'assurance récolte décortiquée aux Universités du soir

La 37e édition des Universités du soir de la chambre d'Agriculture est consacrée, lundi 13 juin, à la réforme de l'assurance récolte autour de trois interventions.

Lundi 13 juin, à Chartres. L'agroclimatologue Serge Zaka a brossé le tableau inquiétant du réchauffement climatique lors des Universités du soir.
Lundi 13 juin, à Chartres. L'agroclimatologue Serge Zaka a brossé le tableau inquiétant du réchauffement climatique lors des Universités du soir.
© H.C. - Horizons

Le tout récent épisode de grêle, la canicule de 2019 ou le fort gel d'avril 2021 nous le rappellent régulièrement. Soumise à un climat qui multiplie ses soubresauts, l'agriculture a besoin d'outils de protection. L'assurance récolte en fait partie. Sa réforme, qui est dans les cartons et les esprits de la profession depuis un moment, est en passe de se concrétiser.

Hausse des précipitations

C'est ce thème qui sert de menu à la 37e édition des Universités du soir de la Chambre, le 13 juin à Chartres et sur sa chaîne Youtube. Elle se déroule autour de trois interventions, celles du Dr Serge Zaka, chercheur en agroclimatologie chez ITK, du chargé d'études au service politiques agricoles de la chambre d'Agriculture de France, Rémi Dubourg, et d'Emmanuel Letailleur, pour Groupama. La soirée est placée sous la houlette d'Élodie Levacher qui la lance en rappelant l'impact de cette succession d'événements climatiques pour les agriculteurs.

Coiffé de son chapeau de cowboy, Serge Zaka ne la démentira pas. Il débute cependant son propos par un point positif : « Dans l'avenir, nous sommes plutôt sur une augmentation des précipitations en Eure-et-Loir ». Mais il douche les espoirs naissants aussitôt en soulignant qu'il y aurait aussi plus de sécheresses, plus d'évapotranspiration aussi du fait de la hausse des températures et que les pluies seront plus intenses. Selon lui, il faut donc adapter l'agriculture à ces changements qui nous conduisent inexorablement à un climat de type méditerranéen sous nos latitudes d'ici la fin du siècle.

Adapter l'agriculture

Des changements qui passent par le choix de variétés plus précoces, pour esquiver les périodes d'échaudage, d'espèces de printemps, pour esquiver le risque de gel tardif, ou par l'adoption de plantes adaptées. Il souligne aussi le rôle de l'agriculture dans l'atténuation du réchauffement climatique grâce à sa capacité unique à stocker du carbone dans les sols. Et pour qu'il y reste, il préconise les techniques culturales simplifiées (TCS), en tout cas leurs grands principes.

Rémi Dubourg prend le relais ensuite pour rappeler la genèse de la réforme de l'assurance récolte. Il explique qu'actuellement cohabitent deux systèmes de compensation des risques pour les agriculteurs, le mécanisme des calamités agricoles et celui de l'assurance. Les deux seront fondus dans la future assurance récolte.

Trois étages

Si celle-ci est envisagée depuis longtemps, c'est le fort gel d'avril 2021 qui va la précipiter. Dans son contenu, cette réforme vise d'abord à équilibrer la prise en charge des conséquences des aléas climatiques par les différents acteurs. Son architecture repose sur trois étages. À sa base, la part supportable par l'agriculteur, au-dessus celle de l'assurance, le tout coiffé par ce qui relève de la solidarité nationale.

Pour soutenir ce nouveau mécanisme, deux éléments : la future assurance sera subventionnée à hauteur de 70 %, et son seuil de déclenchement abaissé à 20 %. Le but étant d'y faire adhérer le plus grand nombre d'exploitants. Si tout n'est pas encore calé, des décrets seront publiés d'ici septembre, en tout cas la réforme s'appliquera dès janvier 2023.

Guichet unique

L'un des grands principes de cette réforme, c'est aussi la mise en place d'un guichet unique. En effet, les agriculteurs n'auront qu'un seul interlocuteur quel que soit le niveau de dégât. Ce sera à chacun de le choisir parmi l'offre existante, même s'il ne s'assure pas. C'est à ce moment qu'est intervenu le responsable de l'équipe de conseillers agricoles eurélienne de Groupama, Emmanuel Letailleur, pointant que 178 515 hectares étaient assurés dans le département, dont une bonne part contre le risque grêle… S'il y a encore du chemin pour que chacun soit bien couvert, cette réforme devrait y contribuer.

 

Retrouvez ces Universités du soir en replay :

 

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