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La sénatrice Sophie Primas échange avec les acteurs de la filière betteravière

La sénatrice Sophie Primas, qui sera la rapporteur de la loi permettant la dérogation à l’utilisation des néonicotinoïdes pour le traitement des semences, a échangé le 9 octobre à Nangis avec des représentants de l’ensemble des acteurs de la filière.

Au préalable des débats au Sénat sur le projet de loi pour permettre une dérogation à l’utilisation des néonicotinoïdes en traitement de semences (voté le 6 octobre), la sénatrice des Yvelines, Sophie Primas, qui sera le rapporteur de la loi au Sénat, a souhaité rencontrer les acteurs de la filière betterave.

Elle s’est ainsi rendue à Nangis vendredi 9 octobre, accompagnée de ses collègues sénateurs du département, Anne Chain-Larché, Pierre Cuypers et Colette Mélot, et d’un député, Jean-Louis Thiériot.

Accueillie par le président de l’AIBS (Association interprofessionnelle de la betterave et du sucre) et vice-président de la CGB Île-de-France, Jean-Philippe Garnot, et du président de la FDSEA 77, Cyrille Milard, elle a échangé avec des planteurs au sein d’une parcelle durement touchée par la jaunisse, visité la sucrerie Lesaffre et rencontré les acteurs économiques en lien avec la filière betterave-sucre.

Sur le terrain, où la pluie s’est invitée, elle a pu appréhender l’impact de la jaunisse sur les betteraves alors que l’ensemble des parcelles d’île-de-France, en agriculture biologique comme conventionnelle, sont atteintes.

Les pertes de rendement sont estimées entre 50 et 70  %. L’application des deux produits encore homologués sur betterave n’a eu aucun effet sur les parcelles infectées. Par contre, ces traitements ont eu un coût économique (environ 100 ­euros/­hectare) et environnemental en faisant augmenter l’IFT (Indice de fréquence de traitement) des exploitations agricoles.

À la sucrerie Lesaffre, seule sucrerie à travailler des betteraves 100  % produites en Île-de-France, l’accent a été mis sur l’efficacité économique et environnementale de l’entreprise, Nangis ayant été la première sucrerie ISO 2001 avec IPE (Indicateurs de performance énergétique).

Les betteraves sont collectées dans un rayon moyen de 19 km. Par kilogramme de sucre, cela revient à 123,5 km/kg et 3,5 tonnes d’émission de CO2, des chiffres sous la moyenne française et de 40  % inférieurs à l\'Allemagne.

En 2020, avec une perte de 50 à 60  % des volumes et avec une surconsommation d’énergie de 39  % à cause de la jaunisse, l’outil industriel ne tournera que cinquante jours et enregistrera une perte de 15 millions d’euros. «  Sans dérogation, 50 à 70  % des surfaces seront abandonnées. Et nous aurons des difficultés à nous approvisionner. En dessous d’un certain niveau, la réflexion pourrait conduire à la fermeture  », alerte Cyril Lesaffre.

Des propos appuyés par Cyrille Milard  : «  L’indemnisation des planteurs ne suffit pas, il faut maintenir toute la surface pour maintenir la filière  ».

Les planteurs et sucreries ne sont pas les seuls à être dans la tourmente. Ainsi, différents acteurs ont pu s’exprimer  : les transporteurs dont cette campagne peut mettre en péril l’activité, notamment les indépendants qui ont vu leur activité réduite de 30  % à la suite de la faible récolte en céréales, la filière laitière dont la pulpe représente un tiers de l’alimentation auquel s’ajoute le cahier des charges des bries qui oblige à se fournir en pulpe à 85  % issues de la zone d’appellation, le machinisme et les concessionnaires…

Deux apiculteurs se sont exprimés contre les néonicotinoïdes sur des plantes mellifères ou du maïs mais nullement sur betteraves. Mieux vaut des semences enrobées que des traitements aériens comme en 2020.

Ces échanges sans tabou ont permis à la sénatrice d\'échanger sur de nombreux points, en vu de l’examen au Sénat du projet de loi, qui passera en commission le 21 octobre et en séance le 27 octobre.

Laurence Goudet-Dupuis

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