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La transmission, enjeu clé des Terres du Val de Loire

La session agricole organisée le 5 décembre à Cléry-Saint-André (Loiret) a rassemblé une centaine de participants pour discuter de la transmission des exploitations sur le territoire des Terres du Val de Loire.

Jeudi 5 décembre, la communauté de communes des Terres du Val de Loire a organisé sa session agricole annuelle à Cléry-Saint-André (Loiret). Né il y a plus de vingt ans à l’initiative de la commune hôte, ce rendez-vous s’est transformé au fil des années, notamment après la fusion de quatre communautés de communes en 2017. Cette session agricole s’adresse désormais à tous les agriculteurs des vingt-cinq communes du territoire. Cette année, 110 personnes, dont la moitié d'agriculteurs, étaient présentes pour cette matinée dédiée à la transmission des exploitations.

Diversité d'exploitations et de problématiques

Édith Chardon, adjointe à la mairie de Tavers, a d'abord présenté un état des lieux de la transmission sur les Terres du Val de Loire. Elle a insisté sur le fait que ce sujet ne devait plus être tabou et que les acteurs concernés, qu’ils soient cédants ou repreneurs, doivent se concerter et échanger dès que possible. « En 2023, un diagnostic agricole réalisé dans le cadre du Plan local d'urbanisme intercommunal a révélé qu’environ 69 % du territoire des Terres du Val de Loire est constitué de terres agricoles, et qu’environ un tiers de ces terres changera de main dans les douze prochaines années », a-t-elle mentionné. Cette donnée met en lumière l'importance de la question de la transmission, qui varie selon la localisation géographique : au sud de la Loire, environ 50 % des exploitations seront amenées à changer de main, tandis qu’au nord du fleuve, cette proportion peut atteindre jusqu’à 95 %.

Le territoire des Terres du Val de Loire se distingue par une grande diversité d’exploitations agricoles, ce qui rend la transmission encore plus complexe. Certaines zones sont plus orientées vers la viticulture ou l’élevage, tandis que d’autres ont des défis particuliers liés aux cultures maraîchères ou céréalières. Les problématiques de transmission varient également selon les générations et les choix de vie des agriculteurs : au-delà des départs à la retraite traditionnels, de plus en plus d’agriculteurs envisagent une reconversion professionnelle ou des changements de direction dus à des problèmes de santé.

Le rôle des repreneurs et des cédants

Caroline Kasperski, chargée de projets transmission entreprise à la chambre d’Agriculture du Loiret, a ensuite pris la parole pour évoquer les nouvelles dynamiques de reprise. Elle a précisé que de plus en plus de jeunes souhaitent s’installer en dehors du cadre familial traditionnel et que leurs attentes évoluent, notamment en ce qui concerne les conditions de travail et le revenu. Selon elle, il est essentiel d’accompagner ces jeunes dans leur projet, en tenant compte de leurs aspirations et des enjeux sociétaux tels que la transition énergétique ou l’adaptation au changement climatique.

Les participants ont été invités à participer activement à cette présentation en inscrivant sur des Post-it ce que signifiait, pour eux, la transmissibilité d’une exploitation agricole. Les élus présents ont été encouragés à réfléchir aux actions concrètes qu’ils peuvent mettre en place pour faciliter cette transmission au niveau local. De nombreuses idées en sont ressorties.


Transmission : un modèle gagnant pour les générations futures

La session agricole 2024 a offert l'occasion à plusieurs agriculteurs de partager leur expérience en tant que cédant, repreneur ou créateur d'exploitation. Dominique Letrone, cédant, et Clément Charles, repreneur d'une exploitation en grandes cultures à Chaingy, ont ainsi témoigné de leur parcours de transmission.

Une vision commune pour réussir sa transmission

Pour Dominique Letrone, une bonne transmission passe avant tout par une bonne complémentarité du cédant et du repreneur : « Avec Clément Charles, nous avons la même vision des choses, nous nous complétons ». De son côté, Clément Charles, originaire de Normandie, a d'abord travaillé dans l'industrie avant de prendre un virage professionnel en 2016 en se dirigeant vers l'agriculture. « N'ayant pas de parents agriculteurs, je me suis rapproché de la chambre d'Agriculture du Loiret, j'ai passé un Brevet professionnel responsable d'entreprise agricole (BPREA) et j'ai travaillé cinq ans dans une entreprise agricole locale en tant que salarié, acquérant ainsi une précieuse expérience », explique-t-il. Grâce à ce parcours, Clément Charles a gagné la confiance des agriculteurs du territoire, ce qui lui a permis d’être mis en relation avec Dominique Letrone.

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