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« La vigilance s’impose ! »

Ingénieur agronome, Stéphanie Courtois est conseillère en grandes cultures à la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher.

Horizons  : Quels sont votre périmètre d’intervention et les caractéristiques du sol sur cette zone  ?

Stéphanie Courtois : J’interviens sur le Perche vendômois et sur Sambin-Pontlevoy. Les sols sont limoneux battants ou limoneux sur des argiles à silex.

Quelle est la problématique de ce type de sols  ?
Les sols limoneux sont assez froids. Ils mettent beaucoup de temps à se réchauffer. Ils ont tendance à prendre en masse au printemps. D’où une légère asphyxie des cultures. Cependant, la réserve utile en eau est importante. Cela est intéressant pour les cultures de printemps et d’été. Les sols argileux à silex sont des terres superficielles à cailloux. Celles-ci se réchauffent plus rapidement mais elles sèchent plus vite.

En outre, ces sols sont difficiles à travailler et les outils sont soumis à rude épreuve  ! On ne peut pas y faire toutes les cultures. Par exemple, le maïs, qui nécessite des terres profondes, c’est compliqué.

Comment se déroulent les semis de printemps  ?

Ceux-ci ont commencé dès janvier. Les agriculteurs qui n’ont pas pu semer leurs cultures d’hiver (pois, féverole et blé) ont terminé récemment. Par conséquent, ce sont des semis de printemps. Les grosses pluies ont décalé les semis d’orge de printemps et de pois de printemps. En effet, il fallait attendre que les terres se rassérènent. Ces derniers jours (cet entretien a été réalisé le 7 avril, NDLR), qui ont été doux et ensoleillés, les agriculteurs ont terminé leurs semis. Désormais, il faut attendre le réchauffement des terres pour le maïs et le tournesol.

Dans quelle mesure un bon semis fait-il une bonne récolte  ?

Un bon semis signifie un bon enracinement des cultures. D’où une moindre sensibilité à la sécheresse l’été et une meilleure captation des éléments du sol. La régularité de la levée permet également à la plante de passer plus rapidement les périodes où elle est sensible aux ravageurs. Exemples  : le lin avec les altises ou le maïs avec les corbeaux.

Que peut-on dire de la protection contre les maladies fongiques  ?

Le colza est en pleine fleur et nous constatons les premières chutes de pétales. Les agriculteurs réalisent donc leur traitement principal sur cette culture afin de la protéger du sclérotinia. La semaine dernière, les conditions froides n’étaient pas propices à cette maladie. Avec le redoux et quelques pluies, la situation est différente. La vigilance s’impose  !

Quelles sont les solutions  ?

Elles passent par l’utilisation de fongicides chimiques ou alternatifs. En effet, pour limiter l’impact sur l’environnement, on peut associer des bactéries à des fongicides.

Comment les tours de plaine se déroulent-ils depuis la mi-mars  ?

Les premières réunions, avant le confinement, se sont déroulées en physique. Celles-ci ont attiré de nombreux agriculteurs. Nous avons échangé sur les conditions de sortie d’hiver (pression des insectes, enracinement des cultures, apports d’azote, rattrapage de désherbage, etc.). Avec le confinement, c’est plus compliqué. Certains de mes collègues ont réalisé des vidéos dans les champs. Ils étaient seuls dans les parcelles. Les sujets étaient consacrés au colza, au blé tendre et au blé dur. On y voyait le stade des cultures, les maladies et les principaux conseils étaient délivrés.

Nous discutons beaucoup via Whatsapp, application pour smartphone. Les agriculteurs diffusent des photos et posent des questions. Les conseillers répondent. Nous mettons également en place des tours de plaine téléphoniques. Chaque agriculteur dresse l’état de ses cultures et évoque ses préoccupations. La dégradation des céréales est le sujet du moment. Ce ne sont pas forcément des maladies mais plutôt des symptômes physiologiques.

Propos recueillis par Olivier Joly

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