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Interview
« La voix du monde agricole compte-t-elle encore ? »

Agriculteur à Perdreauville (Yvelines), Arnaud Lepoil est président du syndicat du Mantois et administrateur de la FDSEA Île-de-France.

Horizons : Sur quel sujet êtes-vous mobilisé localement ?

Arnaud Lepoil : Ces derniers temps, nous avons eu quelques déboires avec notre intercommunalité (Grand Paris Seine et Oise, NDLR) au sujet d'aménagements routiers.

Dans certains petits villages, des travaux sont réalisés incluant des rétrécissements de chaussée totalement incompatibles avec la circulation de nos engins.

Les projets sortent sans qu'il n'y ait eu de consultation du monde agricole et lorsque nous demandons un rendez-vous pour échanger autour de ce projet, c'est déjà trop tard, les travaux sont faits !

Nous avons donc tenté de sensibiliser à la nécessité de procéder à des consultations avant plutôt que pendant ou après, mais nous déplorons un vrai manque de reconnaissance et de considération…

Au sujet de la Ligne nouvelle Paris-Normandie, y a-t-il des avancées ?

Les discussions autour de ce projet avancent car nous voyons régulièrement passer des articles de presse sur le sujet mais la profession agricole n'est plus consultée. Il serait question que les trains de cette Ligne nouvelle Paris-Normandie ne fassent plus d'arrêt à Mantes.

Pour l'Île-de-France, cela change le projet car le territoire ne pourrait même plus bénéficier d'une desserte.

De fait, certains élus qui étaient favorables au projet s'y opposent désormais et cela pourrait faire flancher le projet. Cette issue serait positive pour nous mais ce ne sera pas notre mobilisation qui aura permis d'en arriver là.

La voix du monde agricole compte-t-elle encore ? Je m'interroge ­vraiment. Nous avons l'impression de ne pas peser grand-chose.

Dans votre secteur aussi le gel a eu de terribles conséquences sur les cultures. Comment vivez-vous cette nouvelle difficulté ?

Cet épisode de gel intense est une inquiétude de plus qui vient s'ajouter aux autres (taxe azote, Pac…), avec la crainte de voir nos récoltes amoindries une nouvelle fois et notre revenu avec.

La situation économique de nos exploitations est très difficile depuis quelques années et c'est mission impossible pour épargner sur le long terme.

Entre les sécheresses, les pluies, le gel, etc., les aléas climatiques sont tels que si jamais nous avions la chance de connaître une bonne année, il faudrait pouvoir en gérer le fruit en bon père de famille et non craindre une nouvelle taxe.

Indubitablement, il y a une réflexion à mener autour de l'assurance climatique car à force de la déclencher, on baisse nos références et l'indemnisation fond d'année en année.

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