L’agriculture a besoin d’eau, le Loiret en crise
La sécheresse s’installe durablement en France, et le Loiret n’est pas épargné. Les précipitations de l’année dernière et du début d’année ont certes permis un bon rechargement des nappes phréatiques, mais malgré cela, des arrêtés de limitation de l’irrigation ont été mis en place.
La sécheresse s’installe durablement en France, et le Loiret n’est pas épargné. Les précipitations de l’année dernière et du début d’année ont certes permis un bon rechargement des nappes phréatiques, mais malgré cela, des arrêtés de limitation de l’irrigation ont été mis en place.

Plusieurs cours d’eau sont actuellement placés en alerte, alerte renforcée ou en situation de crise dans le Loiret. Ces arrêtés définissent des restrictions d’irrigation pouvant aller jusqu’à des interdictions de 24, 36 ou 48 heures, généralement réparties entre le samedi et le lundi. La FNSEA 45 dénonce ces mesures, estimant qu’elles ne tiennent pas compte du niveau élevé des nappes ni des conditions climatiques locales. Le syndicat agricole réclame que les agriculteurs puissent choisir eux-mêmes leur période de non-irrigation, par exemple en fonction de la météo, notamment lorsqu’il y a du vent.
Les OAD, une solution pour mieux gérer l’irrigation
Depuis plusieurs années, les élus de la FNSEA 45 participent activement aux réunions concernant l’accès à l’eau. La dernière manifestation devant l’Agence de l’eau en est une illustration. L’eau est vitale pour les agriculteurs du Loiret, et les efforts menés commencent à porter leurs fruits. Ainsi, plusieurs dérogations sont désormais possibles afin d’alléger les restrictions d’arrosage. La première consiste à s’équiper d’Outils d’aide à la décision (OAD). Ces dispositifs permettent d’obtenir une dérogation individuelle sur les prélèvements en eau de surface ou souterraine. La demande se fait auprès de l’administration ou via une procédure simplifiée. Le dossier se complète facilement et rapidement. La dérogation s’applique à l’ensemble de l’exploitation, même si toutes les parcelles ne sont pas concernées par l’OAD, et elle est valable pendant toute la période d’étiage, hors situation de crise. En contrepartie, un bilan doit être transmis à la chambre d’Agriculture. Cette mesure est le fruit de négociations menées par la FNSEA 45.
Une adaptation pour les cultures hors-sol et le maraîchage
Le Loiret abrite de nombreuses entreprises en pépinières, horticulture et maraîchage. Pour ces structures, un seul jour sans arrosage peut compromettre une production entière. En agriculture biologique comme en conventionnelle, le maraîchage dépend étroitement d’un accès continu à l’eau. Une deuxième dérogation a donc été mise en place pour les cultures maraîchères cultivées en godets ou repiquées, les productions horticoles ainsi que les cultures hors-sol ou sous abri. Elle permet d’adapter les périodes d’interruption de l’irrigation en choisissant des plages horaires différentes de celles imposées par l’arrêté de base. Le formulaire de demande est disponible sur le site de l’administration.
Pas d’agriculture sans eau
L’eau est un enjeu majeur pour les territoires loirétains. Elle constitue un pilier de la souveraineté alimentaire. Depuis longtemps, la FNSEA appelle à une véritable politique de l’eau à long terme, intégrant la création de réserves, la réutilisation des eaux usées traitées, la recharge des nappes phréatiques et une répartition équitable des ressources. Les Égyptiens et les Romains avaient déjà compris l’importance de stocker l’eau en période d’abondance pour l’utiliser lors des sécheresses. Il ne faut pas oublier que l’eau utilisée en agriculture permet de produire la nourriture des Français.