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L'agriculture de conservation des sols, une piste à explorer

La chambre d'Agriculture de région Île-de-France a organisé, vendredi 21 juin, un tour de plaine sur la thématique de l'agriculture de conservation des sols. L'occasion de faire un point sur des pratiques intéressantes qui ont fait leurs preuves.

Parler de ce qui va bien et de ce qui fonctionne : tel était l'un des objectifs de Stéphane Boulet, conseiller technique de la chambre d'Agriculture de région Île-de-France, l'organisateur du tour de plaine. Parce que sur son territoire comme dans toute l'Île-de-France, la météo a singulièrement compliqué le travail des agriculteurs, et parfois fait chuter le moral. En cette matinée du vendredi 21 juin, pour ne pas changer, il pleut. La bonne vingtaine de participants s'est réfugiée dans le hangar de l'exploitation de Thierry et Alexandre Portier, à Bernes-sur-Oise (Val-d'Oise).

Spécialisée en grandes cultures, la ferme est engagée depuis quatre ans dans l'agriculture de conservation des sols. Avec des résultats encourageants : « Une orge de printemps magnifique, des pois d'hiver qui ont réussi à prendre le dessus. Tout cela est révélateur d'un système qui n'est pas encore complètement en place mais est positif et montre de la résilience en cas d'excès climatique », explique Stéphane Boulet. Autre point intéressant : la diminution du temps de travail, qui, dans un secteur où l'on peine souvent à recruter, est un soulagement pour les exploitants.

Un travail du sol encore présent

Il reste cependant difficile de se passer complètement du travail du sol. Sur l'exploitation, des parcelles situées à 400 mètres d'écart ont des caractéristiques de sol différentes. « Avec des limons faiblement argileux, le système est plus difficile à mettre en place », explique Alexandre Portier. Pour détruire des œufs de limace, un déchaumage très superficiel est parfois nécessaire ou pour ré-oxygéner les limons, une fissuration avec une dent fine est encore très utile.

Autre difficulté : les gros volumes de résidus. « Aujourd'hui, la première étape pour réussir un système en semis direct est d'utiliser un semoir à dents. Il est très important de ne pas semer trop vite. Le sol peut ainsi se refermer après le passage de la machine, l'hygrométrie dans le sol est conservée, ce qui facilite la germination », souligne Stéphane Boulet. Avec humilité, le conseiller note que l'on manque encore d'analyses biologiques précises, et que les graminées restent un problème majeur, mais en suivant les conditions mentionnées, la transition devrait bien se passer.

Après un déjeuner roboratif, la visite s'est poursuivie chez Olivier Hervin, à Maffliers (Val-d'Oise). L'exploitant a cessé tout travail du sol depuis de nombreuses années. Il a récemment fait l'acquisition d'un semoir à maïs sur lequel des éléments de Precision Planting ont été ajoutés. Ce matériel haut de gamme, très en vogue chez les fermiers américains, est muni de nombreux capteurs permettant à tous les grains de maïs de lever le même jour. Il est également doté de chasse-débris efficaces. Les disques avant ouvrent la terre, les disques arrière la referment. Une inspection d'un profil des parcelles le confirme : malgré les excès d'eau, les structures sont régulières, le sol demeure grumeleux, et il n'y a pas de traces des passages historiques de dents. « Un travail remarquable », conclut Stéphane Boulet.

La pluie s'est arrêtée. Les agriculteurs repartent avec des pistes, des propositions, des idées à mettre en œuvre pour les prochaines campagnes.


Un séchoir à foin, une diversification originale et rémunératrice

En 2016, Thierry Portier a eu l'idée d'investir dans un séchoir pour fournir du foin aux chevaux de course de Chantilly (Oise). Une quinzaine de kilomètres à peine sépare Bernes-sur-Oise (Val-d'Oise), lieu de l'exploitation de Thierry et Alexandre Portier, de cette ville historique de compétitions hippiques et d'élevage de chevaux de course. En 2016, Thierry Portier se rend compte qu'il existe une demande pour du foin de qualité, peu protéiné mais fibreux, pour les chevaux de course. Avec l'aide de la Région, il investit pour construire un immense séchoir. Composé de trois cases, il permet de stocker jusqu'à 400 tonnes de foin. « On fauche, puis on rentre le foin 48 heures après », explique Thierry Portier. Tout est automatisé. Des capteurs hydrométriques permettent de vérifier l'humidité résiduelle du foin et d'enclencher, en cas de besoin, un déshumidificateur. Le foin est ensuite reconstitué en petits ballots, qui sont vendus aux écuries.

 

Une console permet de vérifier et piloter le niveau d’humidité dans les cases.

Une console permet de vérifier et piloter le niveau d’humidité dans les cases.

Une console permet de vérifier et piloter le niveau d'humidité dans les cases.

Une console permet de vérifier et piloter le niveau d'humidité dans les cases.

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