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« L’année 2018 symbolise la première récolte mécanique de noix »

La symbolique première récolte de noix a eu lieu en Loir-et-Cher. Benoît Lonqueu, Agriculteur à Maves et responsable du groupe noix 41, fait le point.

Horizons : Pouvez-vous nous présenter le groupe noix du Loir-et-Cher ?

Benoît Lonqueu : Née d’une intention individuelle, l’envie de se lancer dans l’aventure des noix s’est transformée en un projet collectif, avec la création d’un groupe noix courant 2010. Tout s’est enchaîné rapidement puisque les premières plantations des noyers ont débuté dès 2011 et se sont poursuivies jusqu’en 2014. La filière nuciculture compte à ce jour dix-neuf agriculteurs du département, soit l’équivalent de 180 hectares (2 à 16 hectares par exploitation), réparties sur trois secteurs : Nourray/Saint-Amand-Longpré, Maves/La Chapelle-Saint-Martin-en-Plaine et Villermain/Beauce-la-Romaine. Afin d’acquérir des compétences dans la conduite des vergers, nous suivons régulièrement des formations dans l’Isère, la Marne ou encore le Tarn-et-Garonne - les bassins historiquement producteurs de noix - où nous sommes vus comme un acteur complémentaire et non comme un concurrent car il y a de la place sur le marché.

La première récolte a eu lieu il y a une quinzaine de jours. Comment s’est-elle déroulée ?

L’année 2018 est symbolique car c’est la première récolte mécanique de noix. Elle marque le début d’une longue aventure ! Comme cela avait été planifié, seulement une dizaine d’hectares sur les 180 plantés ont initié leurs premières productions de noix. À l’aide des trois Cuma mises en place sur chaque secteur, nous avons acheté des engins agricoles spécifiques : un vibreur pour faire tomber les fruits coques au sol et une balayeuse pour les ramasser. Le travail de post-récolte (lavage, séchage, écalage et triage) a été effectuée dans le Cher et nous avons donné le mandat de commercialisation au groupe spécialisé fruits et légumes de la  coopérative. Malgré quelques imprévus, cette première expérience a été très positive, les noix sont de qualité et de bon calibre. C’est le début de l’aboutissement d’un long travail de patience. Après sept années d’investissement, de boulot (plant, taille, entretien, irrigation…) et de prise de risque financière, les quelques agriculteurs récoltants sont heureux de pouvoir enfin déguster leurs noix de Loir-et-Cher.

Comment envisagez-vous la suite de cette aventure technique et humaine ?

Nous avons confiance en l’avenir puisque toutes les études montrent que la consommation des fruits secs va continuer d’augmenter dans les années à venir. 2019 va être l’année de lancement de la récolte grandeur nature, sauf aléas climatiques (gel tardif ou excès d’humidité printanière) bien sûr... Quand tous les vergers seront en production, ça représentera entre 400-500 tonnes de noix, soit 2 % de la production française. Afin d’être plus autonome et performante, chaque Cuma va investir dans ses propres machines de récolte et nous allons nous équiper afin d’effectuer les opérations de post récolte localement. Nous allons également créer une marque avec un fort encrage territorial qui permettra d’identifier en un coup d’œil que ce ne sont pas des noix de n’importe où, bien celles de Loir-et-Cher ! Il est aussi primordial de communiquer sur le fait que la nuciculture favorise la biodiversité et le stockage du carbone grâce aux arbres plantés en Beauce, à l’enherbement de l’entre-rang... Pour moi, au niveau personnel, c’est une diversification supplémentaire qui me tient vraiment à cœur. Car quand vous plantez des arbres ce ne sont des radis de dix-huit jours… Il y a une notion de transmission, de durabilité. Et puis c’est une aventure humaine, avec un échelon collectif. Monter une filière noix sur un département dépourvu c’est un beau défi réussi ! Créer et développer  une nouvelle filière dans notre département, notre région  c’est un beau défi qu’il nous faut réussir collectivement !

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