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L'Anses se penche sur le sort des agrumes malades

La transformation en jus de fruits d'agrumes importés infectés par Phyllosticta citricarpa pourrait être autorisée en France, à condition de respecter des règles strictes pour éviter la diffusion de la maladie sur le territoire national. Telles sont les conclusions d'un avis de l'Anses, diffusé au début du mois de mai, suite à une saisine du ministère de l'Agriculture en novembre dernier.

© JC Gutner

Alors que la législation européenne autorise la transformation, sur l'Union européenne, de fruits contaminés par la Phyllosticta citricarpa (agent de la maladie des taches noires des agrumes), la France s'est positionnée pour son interdiction sur le territoire national. Cependant, saisie par la Direction générale de l'alimentation du ministère de l'Agriculture, l'Anses suggère la mise en place d'une dérogation, encadrée par des règles précises.

Limitation géographique et conditions strictes

Afin d'éviter tout risque de propagation de la maladie en France, l'Anses recommande que la dérogation s'applique aux régions situées en «zone de non-risque» c'est-à-dire celles loin des cultures d'agrumes. Ainsi, l'interdiction devrait être maintenue en Corse et en région PACA, où les agrumes sont cultivés, mais également en Languedoc-Roussillon, proche de ces deux premières régions et dotée de caractéristiques climatiques favorables à la diffusion de la maladie.

Dans la «zone à non-risque» - le reste de la France métropolitaine -, l'Anses estime que le respect de mesures de précaution pourrait permettre la mise en œuvre d'une dérogation à la réglementation nationale actuelle. Parmi ces mesures : le transport des fruits en container étanche, le stockage des agrumes en milieu clos, la gestion des déchets de fruits après transformation garantissant «l'absence de propagules viables de P. citricarpa» et la formation de tout le personnel en charge de chacune des étapes (transport, stockage, pressage, gestion des déchets).

Une dérogation temporaire renouvelable

L'Anses préconise une dérogation d'un an, suivie d'une réévaluation. Cette dernière, «basée sur le ratio de lots de fruits contaminés/lots de fruits sains traités dans l'année par unité de formation» permettrait de vérifier qu'une modification de la réglementation française «n'induit pas indirectement un relâchement des pratiques de prévention des contaminations dans les pays exportateurs».

Si toutes les recommandations de l'Anses sont respectées, les rapporteurs considèrent que «l'efficacité d'une approche de dérogation est estimée haute» et que «la faisabilité technique de la dérogation est évaluée haute pour les zones à non-risque». Reste à voir ce que le ministère tirera de cet avis et s'il soutient la modification de la réglementation française. Comme la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, la France autoriserait alors la transformation de fruits contaminés sur son territoire, mais elle serait surtout le premier État européen producteur d'agrumes à opter pour ce choix.

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