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L’Atelier Inové : la nouvelle unité d’extraction végétale du groupe LSDH

L’Atelier Inové, le nouveau centre d’extraction et de recherche de jus végétaux du groupe LSDH, est en pleine phase de montée en puissance. Les deux lignes sont actuellement en fonctionnement pour transformer du riz, de l'avoine et du soja.

Après plusieurs années de réflexion puis de travaux, l'Atelier Inové, le centre d’extraction et de recherche de jus végétaux du groupe LSDH, a démarré sa première production au début du mois de mars. Située à côté de la laiterie de Saint-Denis-de-l'Hôtel, cette nouvelle unité se compose de deux lignes de production dédiées au riz, à l'avoine et au soja. « LSDH est un acteur majeur du végétal en France, affirme Jean-Thibault Geerts, directeur prospective, RSE* et information du groupe. Nous avons très longtemps contractualisé notre achat de graines de soja. De ce fait, il existait toujours un transformateur entre les producteurs et nous. Nous avions parfois des difficultés à comprendre leurs enjeux qualité. Nous nous sommes finalement dit qu’il était dans notre intérêt de nous doter d’un outil de première transformation ».

Relocalisation des productions

Pour mettre en place ce nouvel outil d'envergure, le groupe LSDH suit depuis trois ans des essais variétaux en région Centre-Val de Loire. Ces essais ont notamment permis de démontrer qu’il était possible de produire du soja sur le territoire. « Nous avons testé douze variétés, précise Thibaud Bombart, directeur de l’Atelier Inové. Nous en avons retenu six sur la base de leurs qualités et de leur rendement ». Jusqu'à présent, LSDH achetait ses graines de soja dans le Sud-Ouest de la France. « Notre ambition est de conserver cette origine et de créer un second bassin d’approvisionnement plus proche de la laiterie, en partenariat avec des agriculteurs locaux, principalement en agriculture biologique », souligne-t-il.

Pour LSDH, le développement progressif de cette filière en région a pour vocation de réduire la dépendance interrégionale face aux risques climatiques. « L'été dernier, le Sud-Ouest de la France a connu un important épisode de sécheresse, déplore Jean-Thibault Geerts. Les rendements ont été affectés. L’idéal serait donc de bénéficier de plusieurs bassins d’approvisionnement afin de sécuriser la qualité et la quantité de la production ». Huit agriculteurs de la région produisent désormais du soja destiné à la consommation humaine, pour une production d'environ 200 tonnes cette année.

L'avoine et le riz sont quant à eux issus intégralement de l'agriculture bio (contre 80 % pour le soja). « De la même manière que pour le soja, nous allons essayer de relocaliser la culture d’avoine en région Centre, indique le directeur de pôle. Il existe déjà quelques parcelles d'avoine, mais la production n'est pas encore suffisante ».

Cette relocalisation veut également répondre à des enjeux environnementaux. Selon les représentants de la société, la production territoriale de soja éviterait le trajet de 500 camions par an. Elle permet aussi de mieux appréhender les axes d'amélioration de la filière. « Grâce à l'acquisition de cet outil, nous allons pouvoir tester de nouvelles méthodes d'extraction et de transformation, ainsi que de nouvelles variétés, se réjouit Jean-Thibault Geerts. Pour obtenir des goûts plus neutres et répondre aux attentes des consommateurs, nous pourrons analyser directement au champ, l'évolution de la graine, ses conditions culturales, sa façon d'être récoltée, etc. ».

Contrôle des allergènes et traçabilité

Les premiers essais d'extraction se sont déroulés au mois d'octobre. Après quelques réglages et adaptations aux matières premières, l'Atelier Inové est livré depuis plus d'un mois par la coopérative AgroPithiviers. Pour prévenir des risques de contamination croisée par des composés allergènes, les deux lignes ont été dissociées. « Dès la réception, nous avons pris soin de séparer le soja du reste, résume Jean-Thibault Geerts. Le soja étant une plante de contamination pour l’avoine et le riz ».

Afin de veiller à la traçabilité des produits, chaque camion arrivant sur le site représente un lot de fabrication. Une fois déposés, les lots sont méticuleusement inspectés. Leur taux d’impureté ne doit pas être supérieur à 3 %, l’humidité doit être de 12 %, et le taux de protéines supérieur à 40 %. Enfin, les graines cassées ne rentrent pas dans le processus d'extraction car une fois ouvertes, elles s'oxydent, ce qui provoque le développement de mauvais goûts.

Au total, la production devrait s'élever à 100 000 tonnes de produit concentré par an et sera principalement à destination des marques de distribution et des grandes marques du secteur des boissons végétales.

Produire et explorer le champ du végétal

Dans cet immense bâtiment de 9 000 m2, des espaces ont été conservés pour accueillir de nouvelles installations. « Il y aura soit des installations de production, soit des espaces dédiés à l’innovation, annonce le directeur. Par exemple, à côté de notre principale salle d'extraction, nous prévoyons d'installer une ligne pilote d’une capacité de 500 litres par heure. Elle nous permettra de tester des recettes, de nouvelles matières premières, de nouveaux petits équipements ou des appareils de plus grosse capacité sur de longues périodes. En d'autres termes, elle sera l’éclaireuse de la ligne de production ». D'ici les dix prochaines années, les dirigeants de l'Atelier Inové s’attendent à ce que de nouvelles lignes de production soient installées.


*Responsabilité sociétale des entreprises.

 

L'okara pour nourrir les vaches

 
L'okara est une fibre humide produite lors du processus d’extraction du soja. Les éleveurs en bénéficiant pour le moment utilisent 11 kg d’okara par ration, par jour et par vache.
Dans une volonté de respect de l'environnement et de réduction des déchets, l'Atelier Inové valorise l’okara (résidus après extraction du jus) et les coques des graines de soja. « Pour nous ce ne sont pas des déchets mais des coproduits, révèle Jean-Thibault Geerts. Nous leur trouvons des utilisations afin que rien ne soit perdu ». Ainsi, après avoir réfléchi à la méthanisation, l’okara est aujourd'hui utilisé pour l'alimentation animale. Pour le moment, seuls quelques éleveurs de la laiterie en sont bénéficiaires. Une benne d'okara est obtenue à chaque fois que l'unité d'extraction produit 35 000 litres de jus. Une benne couvre environ une semaine de ration d'un cheptel de 50 vaches laitières.

L'énergie récupérée pour les serres

 

La serre Les Crudettes chauffée par l'Atelier Inové produit à elle seule 30 % du marché « plantes aromatiques » en France.

 

L'Atelier Inové récupère l’énergie fatale des groupes frigorifiques pour chauffer ses bâtiments ainsi que la serre de production d’herbes aromatiques de la société Les Crudettes, entreprise acquise par le Groupe LSDH en 2013. Située à 900 mètres de l'unité d'extraction, cette nouvelle serre de 7 000 m2 est presque intégralement chauffée par l'Atelier Inové. Pour ce faire, 1 800 mètres de canalisations calorifugées ont été mis sous terre. « Depuis la mise en route de l’atelier, la serre n’a pas eu à utiliser de gaz pour se chauffer », note Jean-Thibault Geerts. La serre produit exclusivement des plantes aromatiques telles que du basilic, de la menthe, du persil, de la coriandre, de la ciboulette et de l’aneth.

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