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Laura De Winter, bientôt seule aux commandes

A Dampierre-en-Yvelines, Laura de Winter sera, d’ici un an, à la tête de l’exploitation familiale.

A Dampierre (Yvelines), le 6 novembre. Entourée de ses parents, Laura de Winter s’apprête à reprendre le flambeau de la ferme familiale, une exploitation de polycultures et une diversification avec des étangs de pêche.
A Dampierre (Yvelines), le 6 novembre. Entourée de ses parents, Laura de Winter s’apprête à reprendre le flambeau de la ferme familiale, une exploitation de polycultures et une diversification avec des étangs de pêche.

Dans la famille De Winter, c’est la petite dernière, Laura, qui s’apprête à reprendre la ferme familiale des Yvelines.

L’histoire n’était pas écrite d’avance car il y a encore cinq ans, elle n’avait quasiment jamais mis les pieds dans un tracteur. « Enfant, ce n’était pas trop mon truc. Je ne me suis jamais vraiment intéressée aux travaux de la ferme. Je ne participais quasiment jamais », se souvient la jeune femme qui, une fois le bac en poche, s’engage dans un BTS hôtellerie.

« J’ai beaucoup voyagé après mes études. Le Canada, l’Argentine... et à chaque fois, j’étais au pair dans les fermes. C’est là que j’ai réalisé que finalement, cela me plairait bien d’être agricultrice ».

A son retour en France, Laura reprend le chemin des études... agricoles cette fois.

« Au début, ça a été difficile car c’est un métier très technique. Mais entre ma famille et mes voisins agriculteurs, j’ai la chance d’être bien entourée, conseillée et partout j’ai reçu un bon accueil. Etre une femme a un avantage : dans ce métier d’homme, ma présence marque les esprits. On se souvient plus facilement de moi », sourit-elle avant de nuancer : « En Ile-de-France, je pense que les gens sont relativement ouverts d’esprit. Dans une autre région, ça n’aurait peut-être pas été aussi facile. J’ai d’ailleurs déjà entendu des histoires sexistes. »

D’ici un an, Laura reprendra la partie grandes cultures de la ferme, puis, plus tard, l’activité des étangs de pêche gérés par sa mère, Ina de Winter.

Celle-ci a passé plus de trente ans à travailler aux côtés de son mari et voit la situation des femmes agricultrices évoluer. « Avant, les femmes n’avaient pas vraiment de statut. On aidait à la ferme en même temps qu’on réalisait les tâches ménagères et qu’on assurait l’éducation des enfants et on ne se posait pas de question, c’était comme ça. »

Si le fait d’être une femme n’a jamais freiné Laura dans sa volonté de reprendre la ferme, elle concède volontiers que certaines tâches ne sont pas évidentes. « Il y a des travaux, sur les machines notamment, qui sont physiquement difficiles. Pour le moment, je demande de l’aide à mon père. »

Jean-Pierre de Winter accompagne en effet sa fille au quotidien pour la préparer à la relève.

« Je suis admiratif de sa volonté car elle s’installe dans un contexte peu propice », souffle-t-il : « Elle a tout à apprendre mais je suis persuadé qu’elle va y arriver. La pénibilité du métier a diminué grâce aux innovations technologiques. Fille ou garçon, tout le monde peut y arriver ». C’est peut-être là une des explications de l’engouement des femmes pour l’agriculture.

Lorsque Laura a adhéré au canton Jeunes agriculteurs de Saint-Arnoult (Yvelines) en 2013, elle était la seule femme. Aujourd’hui, elles sont quatre.

Photo : A Dampierre (Yvelines), le 6 novembre. Accompagnée de ses parents, Laura de Winter s’apprête à reprendre le flambeau de la ferme familiale, une exploitation de polycultures et une diversification avec des étangs de pêche.

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