Lait
L’avenir des installations évoqué lors de l'assemblée générale du Criel Centre-Val de Loire
Le Criel Centre-Val de Loire a tenu son assemblée générale le 27 juin à Épuisay (Loir-et-Cher). La baisse des installations et des reprises a été décryptée.
Le Criel Centre-Val de Loire a tenu son assemblée générale le 27 juin à Épuisay (Loir-et-Cher). La baisse des installations et des reprises a été décryptée.



Vendredi 27 juin à Épuisay, la Ferme des Guerrières, reprise récemment par Alexis et Delphine Descamps, recevait l’assemblée générale du Centre régional interprofessionnel de l'économie laitière Centre-Val de Loire (Criel CVL), présidé par Bruno Verkest. Une trentaine d’éleveurs étaient présents pour suivre cette réunion dont le thème de l’installation et du renouvellement des générations était central.
Une baisse des installations
Dominique et Sylviane Briant, les cédants, ont partagé leur expérience difficile de transmission. Malgré sept années de préparation, plusieurs tentatives infructueuses ont freiné leur projet. Ils auraient souhaité une reprise en collectif, mais ont finalement dû abandonner l’idée et ils ont rencontré Alexis et Delphine Descamps afin de maintenir l’élevage de leur exploitation.
Avec 1 100 éleveurs laitiers dans la région en 2004, contre seulement 600 aujourd’hui, la baisse de 4 % par an des élevages laitiers alarme les professionnels. C’est pour contrer cette tendance qu’a été lancée l’action Osez le lait en janvier 2024, dans le cadre du Cap filière* bovin-lait. L'objectif est ainsi de doubler le nombre d’installations d'ici à 2030. « Il y a une méconnaissance du métier d’éleveur. Il faut communiquer dès l’école, entre 5 et 16 ans, pour faire naître des vocations », a plaidé Alexis Descamps. Valérie Vigier, directrice adjointe de la Draaf**, a tenu à souligner des signes encourageants qui émergent tout de même, notamment l’enseignement agricole qui connaît une hausse historique des inscriptions avec + 3,2 % cette année.
« C’est le moment de s’installer »
Lors d’une table ronde sur la transmission et l’installation, tous les intervenants ont insisté sur la bonne santé actuelle de la filière. « Les prix sont rémunérateurs, la demande mondiale est forte. C’est le moment de s’installer », a affirmé Philippe Leseure, responsable filière lait chez LSDH. Un message optimiste relayé par Nicolas Beets, éleveur et administrateur au Criel : « Les cédants doivent ouvrir leurs fermes, accueillir, expliquer ».
La société Éloi, représentée par Caroline Fulda et Camille Fournier, a présenté sa méthode novatrice pour trouver des candidats à l'installation. « C’est sur les exploitations laitières que nous avons le plus de demandes pour des reprises d’exploitation », ont assuré les deux femmes. Leur intervention a suscité des interrogations. « On va avoir besoin de vous. Parce que nous, on a des fermes à céder mais pas de repreneurs ! », a ironisé un éleveur durant l’assemblée. La société a expliqué qu’elle investit énormément sur un marketing ciblé, des vidéos de présentation et une communication efficace sur les réseaux sociaux.
Réussir ensemble
Plusieurs élus étaient présents, dont le député Christophe Marion et le vice-président de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, Arnaud Bessé. Ce dernier a rappelé que des projets collectifs peuvent réussir, citant la sauvegarde d’un élevage laitier à Choue : « Si nous allons tous dans le même sens, nous pouvons faire de grandes choses ».
*Contrat d'appui au projet des filières.
**Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt.