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Pépinières
Le Conseil horticole fête ses 30 ans

Le Conseil horticole d’Île-de-France a tenu son assemblée générale le 15 juin et célébré ses 30 ans au jardin Le Point du jour, à Verdelot (Seine-et-Marne). Laurent Chatelain succède à Bruno Picard à la présidence.

Cette année, c’est le jardin Le Point du jour à ­Verdelot (Seine-et-Marne) qui accueillait l’assemblée générale élective du Conseil horticole, présidée par Bruno Picard.

« Comme beaucoup, nous subissons de plein fouet les conséquences économiques cumulées de la pandémie et de la guerre en Ukraine. Ce printemps, la crise s’est répercutée au sein de nos entreprises au travers d’un ralentissement de la consommation en végétaux mais aussi de difficultés d’approvisionnement et d’une nette augmentation de tarifs des matériaux et fournitures. Pourtant, nous devons garder à l’esprit un autre sujet majeur, la lutte contre le réchauffement climatique. Nos végétaux sont des atouts à valoriser dans cette lutte urgente », a souligné le président en préambule à son rapport moral et d’activité qui retraçait les neuf mois écoulés depuis la dernière assemblée générale. Parmi les points clés à retenir, l’élaboration d’un nouveau projet partagé de contrat filière horti-pépi Île-de-France 2022-2024 financé par la Région Île-de-France et animé par Isabelle Vandernoot, conseillère pépinière à la chambre d’Agriculture de région Île-de-France. Celui-ci a été élaboré en partant du constat que les métiers du végétal sont au cœur du plan de relance post-Covid. Ainsi, le végétal se positionne comme un accélérateur de la transition agroécologique et d’adaptation au changement climatique, d’un aménagement du territoire plus durable, de cohésion sociale, de compétitivité des entreprises. Ce nouveau contrat de filière met en avant trois enjeux prioritaires : renforcer les liens amont/aval de la filière autour de l’attractivité des métiers et la promotion des produits franciliens, renforcer la performance et la rentabilité des entreprises par de nouveaux outils et équipements, et répondre à un marché en pleine mutation.

Un zoom a également été fait sur Astredhor, institut des professionnels du végétal, dont les structures régionales (Seine-Manche pour l’Île-de-France) ont fusionné début 2022 et abouti à la mise en place de six unités territoriales et à l’élargissement à tous les professionnels du secteur répartis en quatre collèges : production horticole, acteurs du paysage, commercialisation, formation et recherche. Cette unification sera mise à l’honneur lors du prochain Salon du végétal à Angers en septembre.

Dans le cadre du contrat de filière horti-pépi, le programme d’action d’Astredhor se décompose selon cinq axes en Île-de-France : recherche de solutions de végétalisation sur des zones actuellement désherbées chimiquement, limitation de l'usage des ressources non renouvelables en pépinières pleine terre et influence sur le temps de culture, développer le programme Végétal local en lien avec le réseau des acteurs de la filière, développer des jardins thématiques / plateformes paysagères multifonctionnelles : jardin comestible, observatoire zéro intrant, zéro phyto, réduction des coûts d’entretien.

Laurent Chatelain élu président

À l’issue de cette assemblée générale un nouveau bureau s’est mis en place. Laurent Chatelain, Pépinières Chatelain (Le Thillay, Val-d'Oise) succède à Bruno Picard, Pépinières L’Orme Montferrat (Courtacon, Seine-et-Marne) qui a assuré douze ans cette fonction.

Enfin, alors que le Conseil horticole d’Île-de-France célèbre ses 30 ans, la matinée s’est achevée par un débat sur l’avenir de la structure ainsi que les enjeux et stratégies à mettre en place dans un contexte où les distorsions de concurrence ne sont plus soutenables, où la montée en compétences des salariés est nécessaire, etc.

Deux sujets majeurs sont ressortis des discussions des pépiniéristes lors de cette assemblée générale. D'une part, des difficultés majeures concernant la gestion du désherbage, notamment en pleine terre, le binage mécanique ne pouvant être la solution unique pour gérer l’ensemble des situations rencontrées en entreprises (taille des végétaux et formes très variées) à la suite du retrait de quasiment l’ensemble des herbicides homologués sur arbres et arbustes. D'autre part, un besoin impératif de recruter et donc de trouver du personnel formé, d’où la présence aux échanges des directeurs de trois établissements publics de la région.

L’assemblée générale a d’ailleurs été l’occasion de présenter le film institutionnel de présentation de la filière horti-pépi en Île-de-France, financé par le conseil régional et tourné en 2021 dans trois entreprises franciliennes de fleurs coupées, horticulture florale et pépinière. C’est un des outils mis en avant pour assurer la promotion de la filière auprès des jeunes et ainsi renforcer l’attractivité aux métiers, la profession, mais également les formations spécialisées, manquant cruellement de personnes intéressées.

« Les travaux visent à adapter nos entreprises pour répondre à la demande de nos clients et de nos marchés en pleine mutation au niveau sociétal comme environnemental. L’enjeu majeur est d’être source d’avancées dans la lutte contre le changement climatique tout en assurant une rentabilité économique à nos pépinières », a conclu Bruno Picard.

Un nouveau bureau et conseil d’administration

Le nouveau bureau du Conseil horticole d’Île-de-France se compose de :

  • président, Laurent Chatelain – Pépinières Chatelain (Le Thillay, Val-d'Oise) ;
  • 1er vice-président, Olivier Garcin – Pépinières Allavoine (Bièvres, Essonne) ;
  • 2e vice-président, Jean-Robert Euvé – Pépinières Euvé (Feucherolles, Yvelines) ; secrétaire, Philippe Le Pen – Pépinières de Bazainville (Bazainville, Yvelines) ;
  • trésorier, Bruno Picard – pépinières L’Orme Montferrat (Courtacon-Seine-et-Marne).

Les autres membres du conseil d’administration sont : François Le Borgne (Pépinières Poullain, Yvelines) ; Stéphane Thiney (Pépinières Pescheux Thiney, Essonne) ; Thibault Compin (Pépinières de Vieux Champagne, Seine-et-Marne).


Rétrospective des 30 ans

Mêmes questions, mêmes besoins, mêmes hommes… le 22 juin 1992, sous l’impulsion de Philippe Poullain, président, naissait le Conseil horticole d’Île-de-France réunissant les entités de Seine-et-Marne et de l’ouest de la région du cercle de développement des chambres d’Agriculture et du syndicat des pépiniéristes. Depuis, quatre présidents se sont succédé : Emmanuel Croux jusqu’en 2005, Jean-Marie Chatelain jusqu’en 2010, Bruno Picard, qui a laissé le 15 juin dernier sa fonction à Laurent Chatelain.

Depuis trente ans, les valeurs et objectifs du groupe restent les mêmes : proposer des productions locales de qualité et répondant aux nouveaux enjeux sociétaux. Pour cela les hommes et les femmes impliqués dans ce groupement travaillent et échangent ensemble pour avancer, innovent ensemble pour solutionner les problèmes, se forment pour progresser, voyagent ensemble pour découvrir et communiquent ensemble pour promouvoir leurs métiers et leurs productions. Ces travaux se sont toujours inscrits en cohérence avec les structures partenaires que sont la chambre d’Agriculture, le Conseil régional IDF, la Driaaf IDF, Astredhor, FNPHP, les FDSEA, Île-de-France Terre de Saveurs…


Le Point du jour

 

Situé aux confins de la Marne et de l’Aisne, le jardin Le Point du jour, à Verdelot, premier Jardin remarquable de Seine-et-Marne, a été élu jardin de l’année en 2010.

Depuis quarante-deux ans, Françoise et Christian ­Bougnoux œuvrent à la création de ce jardin dit poétique.

Ce jardin s’est développé sur un terrain de l’ancienne exploitation laitière des parents de Françoise Bougnoux.

En 1980, Christian Bougnoux crée sa pépinière sur ce site, mais en 1985, les très fortes gelées lui font perdre 80 % de sa production. Il réfléchit à un autre système de production comme une pépinière enherbée en écaille de poisson et lance son activité d’aménagement paysager. En 1992, son épouse arrête son emploi à l’hôpital de Melun à la naissance de son cinquième enfant. Outre le développement du jardin, d’autres activités se mettent en place : une boutique, un salon de thé, une salle de réception et l’accueil de 3 000 à 4 000 enfants par an. Un jardin pédagogique et des sens leur est d’ailleurs dévolu.

Au sein du jardin, autour de la végétation se dressent différentes œuvres d’art qui en font son charme si particulier et qui vous conduisent au fil de la visite dans un autre monde. La cathédrale de verdure, inaugurée en 2017, est le point d’orgue de la visite. « Nous sommes des bâtisseurs de cathédrale », note avec fierté le couple. La structure métallique du bâtiment est soutenue par des colonnes qui sont des troncs de chêne prenant appui sur des pierres.

Pyrus à l’entrée, sculpture, vitraux racontant l'histoire de la famille sous forme de bandes d’ADN, une glycine qui doit recouvrir la structure… l’émotion est forte en pénétrant dans cette œuvre originale. Le couple rêve d’y fêter ses 50 ans de mariage dans cinq ans avec le toit entièrement couvert de verdure.

Si la pépinière est arrêtée, les autres activités sont en cours de transmission à deux des enfants et une nièce des actuels propriétaires.

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