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Le Département octroie 247.000 € à la chambre d’agriculture

Les deux institutions ont signé une convention portant sur trois axes d’intervention. Objectif : doper l’économie agricole loirétaine.

Hugues Saury, à gauche, et Michel Masson, lors de l’échange des signatures.
Hugues Saury, à gauche, et Michel Masson, lors de l’échange des signatures.
© Olivier JOLY

Le jeudi 16 juillet, à l’Hôtel du Département, le Conseil départemental et la chambre d’agriculture, sous la plume de leurs présidents respectifs, Hugues Saury et Michel Masson, ont signé une convention de partenariat. Le chef de l’exécutif départemental a précisé les objectifs de la démarche : « Cadrer les relations de longue date existant entre nos deux institutions et inscrire noir sur blanc les engagements du Département. (…) Nous soutenons l’agriculture : une activité économique essentielle qui ancre le département dans sa ruralité.» En 2015, la collectivité locale octroie à l’entité consulaire une subvention de 247.000 €, en baisse de 5 % par rapport à 2014, contraintes budgétaires obligent… La convention s’articule autour de trois axes d’intervention : le renforcement de l’attractivité de l’agriculture ; la recherche et développement ; la veille prospective. Voici, pour chacun des trois axes, le montant des actions qui seront mises en œuvre avec, entre parenthèses, la participation du Conseil départemental : Axe 1 : 226.000 € (92.000 €). Axe 2 : 244.000 € (103.000 €). Axe 3 : 130.000 € (52.000 €). «Pourvoyeuse d’emplois, l’agriculture a besoin de soutiens et il y a encore beaucoup de choses à faire» a commenté Hugues Saury.

«Je me réjouis de ce partenariat historique entre la Chambre et le Conseil départemental» a déclaré Michel Masson. L’élu consulaire a ajouté : « La Chambre n’a jamais freiné le développement économique.» Toutefois, l’orateur cita l’exemple de l’A19, qui entraîna une forte emprise foncière : voirie, zones d’activité et espaces écologiques. «L’agriculture subit la double voire la triple peine : à l’avenir, il faudra que la législation revoit les choses.» La mandature de l’entité est placée sous le signe du développement économique et de la compétitivité : «Un secteur qui n’est pas compétitif ne peut ni créer des emplois ni faire de l’écologie.» L’agriculture loirétaine génère « un bon nombre d’emplois», saisonniers ou en CDI, en amont et en aval. La première occurrence porte sur les agroéquipements : GPS, etc. À la clé : une précision de l’ordre de deux ou trois centimètres. Autre signe d’une «agriculture de pointe », la Chambre s’est dotée d’un drone. «Le challenge consiste à avoir des entreprises compétitives sans nuire au milieu. Pour cela, il faut investir dans les technologies de pointe : je ne crois pas au retour en arrière.»

Michel Masson a donné des conférences auprès de Pôle Emploi afin d’expliquer les emplois agricoles aux chômeurs : «La Chambre s’implique activement pour trouver des solutions de proximité. Tout emploi signifie qu’une personne pourra rebondir demain.» L’orateur a poursuivi en évoquant «la disette budgétaire» à laquelle était contrainte l’institution : «L’État a sanctionné les gens sachant bien gérer : il ferait mieux de bien gérer lui-même !» Une allusion au prélèvement sur le fonds de roulement. «De l’argent qui servait à rémunérer le personnel et à investir dans les nouvelles technologies.» Ainsi, en 2015, la Chambre prévoit de consacrer 200.000 € à son laboratoire d’analyses. Le trésor de guerre de l’entité servait aussi à «tenir le choc». Explication : «La Chambre répond à des appels d’offres européens pour lesquels nous sommes payés douze ou vingt-quatre mois plus tard : pendant ce temps, comment fait-on pour rémunérer les personnes ayant élaboré les dossiers ?» En outre, les dotations de l’État aux collectivités locales sont en diminution. Conséquence : «Des partenariats vont tomber. » S’y ajoute la création d’un fonds de roulement pour venir en aide aux compagnies qui auraient été moins vertueuses : « Une situation ubuesque ! Ce n’est pas ainsi que nous sortirons le pays de ses difficultés !»

Forêt française : quinze millions d’hectares

La convention signée avec le Conseil départemental a suscité cette réaction de Michel Masson : «Le Département est un acteur important qui permettra de booster l’économie d’aujourd’hui et de demain.» Pour l’agriculture, citons : la fourniture de molécules pour la cosmétique et la pharmacie. La production alimentaire risque-t-elle d’en souffrir ? «Il y a quarante ou cinquante ans, 50 % de la production agricole était destinée à l’énergie pour la traction animale. Demain, cette part ne sera que de 10 % : la population française ne sera pas affamée ! Quand un secteur se développe, tout le monde en profite.» Approvisionner les cantines scolaires avec des produits locaux ? «Sur le principe, tout le monde applaudit mais, dans la pratique, c’est compliqué à mettre en œuvre.» Proposer un fruit aux enfants aux récréations ? «Une opération qui revêt un intérêt pédagogique et qui valorise l’image des producteurs locaux.» Le président de la chambre d’agriculture a poursuivi son discours en ces termes : «Il faut arrêter d’opposer les gens et les systèmes : il n’y a pas un modèle plus vertueux que l’autre. Agriculture conventionnelle, raisonnée ou biologique : chacune a sa place et le consommateur fait son choix selon son budget, etc.»

L’orateur a annoncé que la Chambre allait travailler avec le Département à l’élaboration d’une carte des sols. L’enjeu : urbaniser les mauvaises terres et laisser les bonnes à l’agriculture. À la lumière de la convention, «j’aimerais que la ferme Loiret et l’économie du Loiret progressent» a indiqué Michel Masson : «Il est plus facile de partager la richesse que la misère !» En ce XXIe siècle placé sous le signe de l’écologie, la forêt progresse sans nuire aux cultures vivrières : au Moyen Âge, la forêt française représentait cinq millions d’hectares et, une année sur trois, il y avait des famines. De nos jours, la forêt hexagonale s’étend sur quinze millions d’hectares et notre pays est devenu exportateur ! «Le maïs et les cultures irriguées captent également du gaz carbonique» a commenté le président de la chambre d’agriculture. Qui a conclu en ces termes : «Nous avons noué un partenariat pour jouer gagnant-gagnant.»

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