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Agronomie
Le GIEE Ceres sud-77 échange avec les élus locaux

Les membres du GIEE* Ceres sud-77 ont organisé fin septembre des visites sur le terrain à destination des représentants des communautés de communes avec les élus locaux et les responsables PCAET**.

«L’agriculture est une cause d’émission de CO2 mais on a la chance d’être aussi une solution. Le travail sur les couverts, par exemple, peut avoir un effet sur la captation du carbone », explique Pascal Verrièle, président du GIEE* Ceres sud-77 qui regroupe vingt-cinq agriculteurs intéressés par les techniques d’agriculture de conservation des sols. Afin de communiquer sur leurs essais, deux visites sur le terrain ont été organisées les 23 et 27 septembre, d’une part chez Jean-Michel Kubrak à ­Villemaréchal à destination des élus et responsables PCAET** de la communauté de communes de Moret-sur-Loing, et d’autre part chez Louis-Daniel Champy à Courcelles-en-Bassée à destination de leurs homologues de celle de ­Montereau.

Après une présentation de la genèse du groupe et du label GIEE (lire encadré), les couverts, leur rôle, le choix des variétés ont été détaillés afin de montrer leur utilité. À titre d’exemple, il apparaît des pertes de 300 kg de carbone par hectare quand le travail des sols est important, contre jusqu’à 600 kg de captés en agriculture de conservation. Le GIEE permet une mise en commun des informations entre membres du groupe et entre groupes. « L’agriculture de conservation est poussée par la base. Des tours de plaine sont organisés, le but étant de transformer les contraintes en atouts agronomiques », précisent les membres du groupe qui dénoncent aussi certains paradoxes. Ainsi, les couverts ont un effet environnemental et sociétal positif, mais dans le même temps l’interdiction de certaines matières actives rend leur pratique difficile. Et de souligner : « Le système parfait n’existe pas, les systèmes sans phytos doivent augmenter le travail du sol avec un bilan carbone moins favorable. On ne peut pas concilier tous les objectifs, il faut choisir les priorités ».

Et de conclure par la maxime de l’association : « Un jour j’irai vivre en théorie parce qu’en théorie tout se passe bien », une citation de Pierre Desproges. La matinée s’est poursuivie sur le terrain dans une parcelle semée le 6 août. L’objectif est la pousse rapide du couvert pour étouffer les mauvaises herbes. Des profils commentés par Lolita Gilles, conseillère chambre d’Agriculture, ont permis de montrer l’effet bénéfique des couverts sur le sol. « Il est très important de montrer ce que vous faites, votre savoir-faire », a insisté le président des maires ruraux de Seine-et-Marne et maire de Villecerf, François Deysson.L.G.-D.

*Groupement d’intérêt économique et écologique. **Plan climat-air-énergie territorial.

 

GIEE Ceres sud-77

Le Ceres (Carbone eau régénérative environnement sol) sud-77, association créée à l’initiative de vingt-cinq agriculteurs intéressés par les techniques de conservation des sols (ACS) et désireux de répondre aux enjeux de l’agriculture, a été lancé en juin 2020. Aujourd’hui, le groupe est reconnu par arrêté en tant que GIEE (Groupement d’intérêt économique et écologique) Ceres sud-77.

Couvert végétaux : exemple sur le terrain

Salarié durant quatorze ans, dont dix ans dans l’expérimentation de la sélection du blé tendre, Jean-Michel Kubrak s’est installé en 2008 sur l’exploitation familiale de 141 hectares au parcellaire très morcelé (36 parcelles) et bordé de 6 km de bords de bois à entretenir, d’où les réserves de cet exploitant sur l’agroforesterie. « La taille des parcelles et des bois impacte au niveau économique. Cela peut s’avérer une bonne mesure à certains endroits, notamment en secteurs d’élevage ».

Son intérêt pour l’agriculture de conservation est ancienne. Il suit des formations sur ce sujet plusieurs fois par an. Dès 2009, il adhère au Ceta Paysans du futur, conseil indépendant, dont il est aujourd’hui le président. En 2012, il intègre des mélanges variétaux sur blé, ce qui lui a permis de diminuer les applications de produits. Une technique qu’il applique à d’autres espèces. Toutefois, « les conditions climatiques font qu’il est difficile de se passer d’insecticides sur colza à l’automne, même avec des plantes compagnes par exemple ».

Il a également supprimé le labour depuis 2013. Des essais comme la pulvérisation ­d’extraits de plantes se sont avérés peu concluants. L’assolement évolue également : blé, colza (pas en 2021 car pas semé), orge, escourgeon, pois d’hiver, orge de printemps, maïs (remplace le tournesol), soja, moutarde brune (à l’essai).

« Avec toutes les contraintes techniques et solutions supprimées, l’assolement va se réduire, un paradoxe alors que la diversification est très utile », explique l’agriculteur qui, avec la simplification culturale et l’orientation ACS, a réduit ses apports d’engrais et de phytosanitaires (car en bas volume), de GNR — « Depuis 2009, on est passé de 2 106 à 54 litres/hectare » — « mais certaines interdictions conduisent à des non-sens », martèle-t-il.

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