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Le Gnis recherche de jeunes multiplicateurs

Le Gnis a brossé le 30 janvier pour la presse à Villampuy (Eure-et-Loir) un panorama de la filière régionale et de ses perspectives. L’occasion également de découvrir l’entreprise Ragt R2N.

La pyramide des âges des agriculteurs multiplicateurs de semences préoccupe le Groupement national interprofessionnel des semences et plants (Gnis). « Les multiplicateurs sont des gens passionnés et expérimentés, qui prennent des risques, nous y sommes très attachés mais comme pour l’ensemble des agriculteurs, beaucoup d’entre eux sont proches de la retraite », explique son délégué régional, Xavier Martin, le 30 janvier à Villampuy à l’occasion d’une rencontre avec la presse. Il faudrait que des jeunes se lancent dans l’aventure.

Néanmoins, le succès du récent Forum organisé le 29 novembre à Briare (Loiret), qui a réuni plus de deux cents personnes, semble prouver un regain d’intérêt pour cette diversification.

En effet, la crise actuelle pousse de nombreux exploitants à explorer de nouvelles pistes.

« Mais ils ne signent pas de contrats de multiplication lors de ce type de forum. C’est un premier contact avec la filière, il faut attendre un peu pour estimer la quantité de retours positifs », estime le délégué régional. De fait, s’engager dans la multiplication de semences n’est pas une sinécure.

D’autant que les phénomènes de résistance, de salissement, de raréfaction des molécules disponibles, font qu’il faudra demain plus de surfaces et plus de main d’œuvre ou d’investissement — dans des robots désherbeurs par exemple.

Selon Xavier Martin : « c’est plus difficile qu’hier et ce sera plus difficile demain ». Mais ajoute : « la prime de multiplication est là pour rendre le challenge intéressant. Sur cinq à dix ans, en lissant, c’est toujours gagnant ».

La sélection fourragère s’opère en Beauce Créée en 1919 par une poignée d’agriculteurs aveyronnais, Ragt — pour Rouergue, Aveyron, Gévaudan, Tarnais, ses pays d’origine — n’a cessé de se développer à partir de ses deux métiers : l’approvisionnement et la semence.

Son expansion dans la semence l’a poussé, au gré des  nouveaux marchés, à créer dix-sept centres de recherche en Europe.

Sa filiale R2N, implantée à Villampuy, s’est spécialisée dans la recherche de nouvelles variétés de plantes fourragères.

« De la pépinière à la commercialisation, il faut compter quinze ans », explique le sélectionneur Fourragères, Thomas Foreau. Tout commence donc par une sélection, à l’œil, de plantes dites « élite » au sein d’une pépinière de huit à douze mille spécimen.

Deux cents variétés sont ainsi repérées et cultivées pour opérer des croisements. On en retient ensuite deux douzaines que l’on sème sur des micro-parcelles pour quelques années. On mesure alors leur potentiel agronomique, leur aptitude aux résistances, ou leur réaction en cas de stress.

Au final, les variétés sélectionnées doivent encore passer deux types d’études, l’européenne DHS et la française VATE, avant d’obtenir le certificat d’obtention variétale.

Heureusement ce très long travail paye : « Par exemple, sur le ray grass, nous avons gagné deux tonnes de matière sèche à l’hectare en vingt ans. Et sur tous les critères agronomiques, le progrès génétique est mesurable », conclut Thomas Foreau.

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