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Le noir en lumière au Musée Soulages

Mondialement connu, Pierre Soulages (1919-2022) est l’un des artistes les plus importants de l’art abstrait. Le Musée Soulages, en Aveyron, permet un voyage de ses premières créations jusqu'aux célèbres Outrenoirs.

Le Musée Soulages a ouvert ses portes en 2014 à Rodez (Aveyron), ville dans laquelle l’artiste français est né en 1919. Principalement axé sur les créations de Pierre Soulages, décédé en 2022 à l’âge de 102 ans, ce lieu hors du commun offre aux visiteurs une expérience immersive dans l’univers artistique de l’une des figures majeures de l’abstraction, permettant de mieux comprendre son évolution et l’impact de son travail sur l’art contemporain.

Pierre Soulages a montré un intérêt précoce pour l’art, dessinant dès son plus jeune âge. Il a étudié aux Beaux-arts de Paris, qu’il quittera jugeant cette école trop académique, puis aux Beaux-Arts de Montpellier. Dans les années 40, il a lancé sa carrière artistique en expérimentant différentes techniques de peinture, gravure et sculpture.

Dans le musée, les salles s’enchaînent, chacune exprimant une période de l’artiste. D’abord il a peint avec du brou de noix, utilisé par les artisans pour teinter le bois. Puis il a expérimenté de nombreuses techniques d’estampes, sculpté, gravé et même réalisé quelques bronzes. Comme dans ses peintures, l’abstraction est une caractéristique clé de ses sculptures. Il ne cherche pas à représenter des objets ou des formes reconnaissables, mais plutôt à explorer les possibilités expressives du matériau. « Plus les moyens sont limités, plus l’expression est forte », affirmait-il.

Sur ses œuvres, Pierre Soulages ouvre des « fenêtres de lumière », comme il les appelle, ces contrastes entre ombre et lumière, matière et vide, noir et blanc… À la fin des années 70, c’est la révélation des « Outrenoirs ». Ces œuvres, certaines de très grande taille, sont sans conteste les plus emblématiques de l’artiste. Elles se caractérisent par l’utilisation audacieuse de la couleur noire, avec des superpositions de couches épaisses de peinture acrylique, que l’artiste — qui peignait la toile posée au sol — vient gratter, brosser, racler, créant un jeu subtil de lumière et de textures à partir de cette couleur sombre. Une toile de Soulages se regarde en bougeant, d’abord en fixant la tranche, puis en se déplaçant tout du long. Et c’est époustouflant ! La toile change de couleur, noire, puis grise, puis dorée… le « simple » noir s’illumine. Remarquable.

L’architecture du musée l’est également, remarquable. Le bâtiment, qui se déploie sur plus de 6 000 m2, se compose d’une succession de cubes, tout en acier corten, matière noire que l’on retrouve du sol au plafond à l’intérieur, et qui, oxydée, se teinte de rouille à l’extérieur.

Quasiment toutes les œuvres exposées au Musée Soulages sont issues de donations de l’artiste. Et si les ventes de tableaux de Soulages sont rares, la dernière œuvre vendue de son vivant avait été achetée près d’1 million d’euros, loin du record d’une peinture réalisée en 1961 qui avait été adjugée 20,2 millions d’euros à New York en 2021.

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