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Forêt
Le peuplier, un atout méconnu oublié en Île-de-France

Fransylva Île-de-France organise une réunion forestière mercredi 20 avril sur le thème du peuplier.

peupliers
© DR

Aujourd’hui, pour deux peupliers coupés en France, un seul est replanté. Ce constat ne fait pas exception en Île-de-France où les surfaces, comme la quantité d’arbres récoltés, s’effondrent. Le peuplier, présent depuis le XVIIIe siècle, reste pourtant un atout potentiel pour la région.

Le syndicat des propriétaires forestiers Fransylva Île-de-France organise donc une réunion forestière consacrée au peuplier mercredi 20 avril à partir de 9 heures à Bray-sur-Seine.

Les peupliers représentent 27 % des approvisionnements en bois feuillus de la filière bois nationale. Légère, souple et robuste, l’essence est prisée dans les secteurs de l’emballage léger en bois et des panneaux contreplaqués.

Toutefois, la populiculture pâtit de la stagnation des cours du peuplier à un niveau bas (le minimum de rentabilité de 50 euros/m3 est trop rarement atteint) et de préjugés environnementaux accentués en Île-de-France. La production de peuplier en Île-de-France s’est effondrée de 97 000 m3 à seulement 8 000 m3 en trente ans.

La plupart des 6 000 hectares actuels sont peu exploitables (mauvaises stations, clones dépassés, mal entretenus, toutes les scieries locales ont disparu). « La crise est telle que les propriétaires ont laissé péricliter leurs peupliers. Nous plaidons pour une relance de la production de peupliers de qualité en Île-de-France », indique Dominique Defrance, vice-président de Fransylva Île-de-France et populiculteur en Seine-et-Marne.

Le succès espéré d’une telle relance dépend de plusieurs facteurs, en premier lieu du terroir puis de l’acceptabilité sociétale.

Travailler sur l'image de cette essence

Il faut garantir à la fois une pousse rapide, un bois blanc de qualité selon un itinéraire technique précis, tout en préservant l’équilibre du milieu humide. « Le peuplier de vallée alluviale, le plus qualitatif, correspond à des stations bien spécifiques, explique Dominique Defrance. Pas de bosses graveleuses séchantes, pas d’argile compacte, pas de zones trop humides à nappes alluviales trop superficielles à laisser aux mégaphorbiais, chères à nos amis écologistes ».

Un bon choix de terroir permettra aux peupleraies de s’épanouir généralement sur des îlots discontinus de quelques hectares. Les principaux arguments des détracteurs du peuplier, que sont assèchement des sols, monoculture, sont mal fondés ; la brochure du Conseil national du peuplier (à retrouver sur www.foret-­pro-bos.­eu) le démontre selon des références scientifiques. Les populiculteurs de la région travaillent en effet aujourd’hui sur l’image de l’essence pour dépasser les blocages autour de sa réimplantation. Ils citent l’exemple des grandes régions voisines qui accompagnent leur populiculture. « En Bassée (vallée de la Seine de Montereau à Nogent-sur-Seine), certaines associations craignent que le peuplier n’envahisse le territoire alors qu’il n’est question de replanter que des îlots précis souvent patiemment rassemblés par plusieurs générations », expose Dominique Defrance avant d'ajouter : « Il s’agirait d’ailleurs d’un non-sens agronomique et écologique de planter de très grandes surfaces ».

14 tonnes de CO2 captées par an

Malheureusement les dossiers récemment soumis à enquête publique des casiers anti-crues et de la mise à grand gabarit de la haute Seine présentent la destruction de quelques peupliers sur le tracé des grands ouvrages, mais, bien pire, proposent de remplacer des peupleraies alentour par des « espaces naturels » au titre des compensations environnementales. « La double peine ! », selon Fransylva Île-de-France. En alternative, ce dernier propose, avec l’appui du Centre régional de la propriété forestière et Fibois, de conjuguer populiculture et objectifs environnementaux locaux (Natura 2000). Pourquoi pas, au titre des compensations réglementaires, financer la contractualisation d’une populiculture adaptée (densité, gestion environnementale du sous-étage, insertion paysagère…), d’une essence capable de fixer rapidement 14 tonnes de CO2 par an, alternative de matériaux d’origine fossile.

À Maulette (Yvelines), l’exploitation populicole de Marc Béatrix, trésorier de Fransylva Île-de-France, est un exemple à suivre. « Il y a trente ans, j’ai réduit mon exploitation agricole, essentiellement herbagère, et j’y ai planté progressivement 30 hectares de peupliers, en veillant à bien les élaguer pour produire un bois de qualité, et à limiter la concurrence herbagère », expose-t-il. Dernièrement, la peupleraie a été menacée de destruction. La communauté de communes souhaitait y créer un marécage. Le maire et les habitants s’y sont opposés. Située entre la route et la commune, la peupleraie isole les riverains des pollutions liées au trafic. Planter aujourd’hui, c’est pouvoir assurer demain un approvisionnement de qualité pour la filière bois. Les populiculteurs franciliens peuvent pour cela compter sur la présence de quatre dérouleurs limitrophes de la région.

Programme

La journée consacrée au peuplier se déroulera mercredi 20 avril selon le programme suivant : à 9 heures, accueil et café à la salle des fêtes de Bray-sur-Seine (47 rue Jules-Ferry) ; à 10 heures précises, début de la réunion à la salle des fêtes (présence, difficultés et perspectives de la populiculture en Île-de-France) ; à 12 h 30, repas au restaurant Chez Grand-Mère ; à 14 heures, visite de peupleraies dans le territoire de La Bassée, organisée par Raphaël Trembleau, du Centre régional de la propriété forestière, animateur du groupement pour le développement forestier d’Île-de-France.

Pour participer, contacter le 01.47.20.36.32 ou par mail à debora.lemesle@fransylva.fr.

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