Le préfet de Loir-et-Cher à l'écoute des problématiques agricoles sur le terrain
Joseph Zimet, préfet de Loir-et-Cher, a déjà visité trois exploitations loir-et-chériennes depuis le mois d’octobre et souhaite chaque semaine aller à la rencontre des agriculteurs du territoire.
Joseph Zimet, préfet de Loir-et-Cher, a déjà visité trois exploitations loir-et-chériennes depuis le mois d’octobre et souhaite chaque semaine aller à la rencontre des agriculteurs du territoire.
Il l’avait annoncé dès son arrivée en tant que préfet de Loir-et-Cher, le 25 août dernier : « Je suis un homme de terrain ». Et c’est sur le terrain, au sein des exploitations agricoles de Loir-et-Cher, que Joseph Zimet met ses propos en pratique. En à peine un mois, le préfet a déjà visité trois exploitations aux activités bien différentes.
C’est au sein de l’exploitation maraîchère de James et Catherine Boucher que Joseph Zimet a choisi de commencer sa série de visites, mercredi 8 octobre. Les problématiques liées à la main-d’œuvre ont été longuement évoquées, tout comme la certification bio que l’exploitation possède depuis quelques années.
Le sujet des dégâts de gibier
Pendant ces rencontres de terrain avec les exploitants agricoles, le préfet de Loir-et-Cher est à l’écoute des problématiques avant tout. « Je suis ici pour écouter et rencontrer chaque agriculteur. Et à la suite de ces visites, je proposerai des solutions efficaces », a assuré Joseph Zimet.
Et les problématiques ne manquent pas. Vendredi 31 octobre, le préfet s’est déplacé à Langon-sur-Cher pour rencontrer Axel Masson, membre du bureau de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher et éleveur de bovins allaitants. Au programme de l’après-midi : visite du laboratoire de découpe créé en 2014 et présentation de l’exploitation où la diversification est au cœur du projet de l’agriculteur. « Nous sommes en Sologne, dans une zone de déprise agricole, donc il est nécessaire de se diversifier, sinon ce serait très difficile », a évoqué Axel Masson. Bien entendu, les dégâts de gibier ont aussi été au cœur de la visite, avec une surface impactée d'au moins 80 hectares, sur 230.
La filière arboricole en difficulté
Autre problématique difficile à gérer : le retrait de certains produits phytosanitaires sans solutions adéquates pour les agriculteurs. Une exploitation arboricole en Loir-et-Cher en a d’ailleurs payé les pots cassés pour cette récolte de pommes 2025 à Mont-près-Chambord. Le préfet de Loir-et-Cher a tenu à rendre visite à Patrick et Damien Croiset et a pris le temps de visiter les vergers de l’exploitation. « On a récolté 41 tonnes cette année sur 5 hectares de vergers, alors qu’en 2018 nous étions à 160 tonnes récoltées sur 3,8 hectares », a déploré Patrick Croiset.
Voir aussi [VIDÉO] Pommes : une saison difficile pour la famille Croiset
Même une année gélive comme 2021 n’a pas été aussi catastrophique pour l’exploitation. Les exploitants ont expliqué que ces résultats sont dus à l’interdiction de la vente de l’insecticide Movento. « Certains voisins arboriculteurs ont pu s’en procurer avant, mais de notre côté cela n’a pas été possible et on voit le résultat », regrette l’arboriculteur. Les pucerons ont ainsi ravagé ses vergers avec des pertes de récolte colossales et des répercussions désastreuses.
Alors que l’exploitation livre la légumerie de Loir-et-Cher depuis quelques années — un dispositif mis en place par le Département pour la restauration collective des collèges —, à hauteur de 9 à 15 caisses tous les jeudis, cette année, ils n’ont pu fournir qu’une seule palette. « Nous faisons du mieux que nous pouvons pour garder nos marchés », expliquent père et fils.
Une réponse collective à venir
Pendant la visite des vergers, divers autres problèmes ont aussi été abordés, comme les dégâts de chevreuils et autres cervidés sur les vergers et l’obligation d’installer des clôtures. Sur une parcelle de jeunes arbres, ils ont dû installer une clôture leur revenant à 4 000 euros, sans compter la main-d’œuvre qu’il a fallu pour l’installer. Joseph Zimet a promis de leur proposer une réunion d’ici à la fin de l’année : « Nous allons préparer une réponse collective. Les chiffres sont parlants. Il est important de pouvoir vous fournir une réponse à la hauteur d'ici à la fin de l’année ».
Les visites préfectorales se poursuivront prochainement et de façon régulière au sein des exploitations agricoles loir-et-chériennes.