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Le secteur de Loury particulièrement touché par la tempête Kirk

De fortes précipitations liées à la dépression Kirk se sont abattues en France la semaine dernière. Agriculteur à Vennecy (Loiret), Louis Gaujard témoigne de ses difficultés.

Installé depuis 2019 à Vennecy (Loiret), Louis Gaujard a repris cette année l’exploitation familiale de 205 hectares. Il cultive désormais des céréales et des légumes sur près de 260 hectares. À cause de la forte pluviométrie de ces derniers mois et le passage de la tempête Kirk le 9 octobre, le jeune agriculteur de 27 ans se retrouve aujourd'hui confronté à une situation critique. « Depuis le mois d’octobre 2023, nous avons dépassé les 1 000 mm de pluie. C'est catastrophique », s'inquiète-t-il.

Voir aussi Cultures et pâtures sous l'eau

Des terres difficilement cultivables

Sur les 260 hectares qu’il cultive, Louis Gaujard doit composer avec des sols particulièrement humides. « Nous avons des terres argileuses, collantes et séchantes en été. C'est un vrai casse-tête », explique-t-il. Les intempéries récentes n'ont fait qu'aggraver la situation, avec des inondations sur certaines de ses parcelles. « Le 9 octobre, la tempête Kirk a déversé en seulement une journée 40 mm d’eau, après des journées de pluies continues. Au cours des jours précédents, les sols avaient déjà reçu 4 mm le 8 octobre, 7 mm le 7 octobre, et 10 mm d'eau entre le 2 et le 3 octobre. » Les terres, déjà gorgées d’eau, ont été submergées par ces précipitations exceptionnelles, et les conséquences ont été immédiates : certains cours d’eau et fossés ont débordé, provoquant des inondations dans les champs. « Ces crues ont fini par inonder mes parcelles de colza et de maïs, transformant un ruisseau habituellement étroit en un torrent de 100 mètres de large. Mon voisin, quant à lui, est inondé plusieurs fois par an, et cette fois-ci, c'est encore arrivé », ajoute-t-il.

Les conséquences des inondations

Les inondations ont non seulement endommagé ses cultures de colza et de maïs, mais elles ont également mis en péril sa récolte de tournesols. « Une partie des tournesols se sont couchés à cause du vent et de la pluie, et nous ne savons pas si nous pourrons les récolter », déplore-t-il. Inquiet pour l'avenir de sa production, il craint également pour sa récolte de pommes de terre, qui commencent à pourrir par endroits. « Nous avons peur de perdre complètement la culture », confie-t-il.

Un matériel indispensable

Pour pallier ces difficultés, Louis Gaujard a dû se tourner vers des équipements adaptés. « Nous avons fait appel à une chenillette », précise-t-il. Cet équipement, qui a été utilisé sur plusieurs milliers d'hectares au sein des exploitations des membres de la Cuma de la Glazière cette année, est devenu essentiel pour les interventions de désherbage et d'apport d'engrais. « Depuis quelques années, la chenillette nous sert absolument tous les ans, raconte le jeune agriculteur. Sur certaines de mes parcelles, j'ai pratiquement fait toutes mes interventions avec cet outil ».

Des semis menacés

Avec des retards accumulés, Louis Gaujard s’inquiète également de l’impossibilité de semer certaines variétés de blé. « Je n'ai même pas pu traiter mes semences pour l'automne. Je ne suis pas certain que je pourrai semer du blé cette année », déclare-t-il, visiblement préoccupé par l'incertitude qui pèse sur ses récoltes.

La réalité des aléas climatiques

Face à cette situation dramatique, l’agriculteur a déjà dû faire face à des pertes importantes : « Cet été, j'ai subi des dégâts de 30 % sur mes cultures de blé et d'orge ». Il a récemment déposé une déclaration pour les aléas climatiques, en raison des excès d'eau et des dommages causés à ses cultures de tournesol et de colza. « J'ai une franchise de 20 % sur les assurances aléas climatiques. Malgré mes déclarations, je devrai tout de même essuyer une grosse perte financière », conclut-il en espérant pouvoir poursuivre son métier dans les années à venir.

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