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Plants de pomme de terre
Le travail spécialisé d’Anne-Christine Pacaud

L’inspectrice du Comité Centre et Sud, agréée par le Service officiel de contrôle, parle de son métier et ses missions dans la filière plants de pomme de terre certifiés.

Anne-Christine Pacaud : « J’exerce un métier diversifié. »
Anne-Christine Pacaud : « J’exerce un métier diversifié. »
© Loiret agricole et rural

Inspectrice du Service officiel de contrôle (Soc), spécialisée sur les plants de pomme de terre, pour le Comité Centre et Sud (CCS), Anne-Christine Pacaud est arrivée au CCS en novembre 2008 : son premier poste. Après avoir décroché un bac scientifique au lycée du Chesnoy puis un BTS technologies végétales à Châteauroux (Indre), la jeune femme a poursuivi ses études avec une licence commerciale en agrofournitures : un diplôme que l’intéressée a passé à Tecomah. L’école de l’environnement et du cadre de vie est située à Jouy-en-Josas (Yvelines). Quinze jours après la fin de ses études, notre interlocutrice débutait dans la vie active.

« Je suis arrivée au CCS par hasard ! J’avais postulé au Gnis (Groupement national interprofessionnel des Semences et Plants) pour travailler dans les céréales : je n’avais pas été embauchée car j’avais un profil plus agronomique que semencier. Mais une personne du Gnis a transmis mon CV à Philippe Laty (NDLR : directeur du CCS). Au départ, je ne connaissais rien à la pomme de terre et le plant de pomme de terre est encore plus spécifique que la pomme de terre de consommation ! »

L’intéressée définit sa mission en ces termes : « Vérifier un certain nombre de normes sanitaires en vue d’une autorisation de mise sur le marché du plant de pomme de terre. »

 

La décision finale

Dès le mois d’octobre, l’inspectrice rencontre les agriculteurs multiplicateurs pour s’assurer que les normes d’isolement des champs qui seront emblavés au printemps suivant sont correctes et, conformément à la Directive communautaire, effectue des prélèvements de terre à des fins d’analyses nématologiques. Celles-ci sont réalisées par le personnel agréé Soc au laboratoire du Comité Centre et Sud de Laurière (Haute-Vienne) : les résultats négatifs permettent d’autoriser les plantations.

En mars, les producteurs préparent les plants de base en vue de la plantation sur avril et mai. Après la plantation, le producteur déclare ses cultures à l’organisation de producteurs (OP) Comité Centre et Sud et l’OP les présente au Soc national pour déclencher les processus de contrôle. Les inspections des cultures sont réalisées pendant toute la durée de végétation, de mai à juillet. « On va dans les champs et le producteur explique l’emplacement de chaque lot et l’itinéraire cultural. Toutes les cultures sont inspectées tous les quinze jours. On regarde s’il n’y a pas de pied étranger, de virus ou de maladie telle que le mildiou. »

En août, après la destruction de la végétation (défanage) et avant la récolte, on procède au prélèvement d’un échantillon représentatif, conformément au protocole national du Soc, à raison d’un tubercule par pied. Objectif : déterminer le taux de virus final et s’assurer que les plants sont indemnes de bactéries de quarantaine. Les analyses sont également réalisées par le personnel agréé Soc au laboratoire du Comité Centre et Sud.

« La décision finale liée aux analyses, ce n’est pas moi qui la prend » indique Anne-Christine Pacaud. Celle-ci prend acte de ce que dit le laboratoire : virus, bactéries de quarantaine ou nématodes à kyste. « Les résultats sont validés par l’inspecteur d’encadrement du Soc et par l’inspecteur régional du Soc. C’est rassurant de compter sur les analyses de laboratoire, complémentaires des observations aux champs, car nous sommes plus près de la certification dans la mesure où les analyses sont réalisées après le défanage. »

En trois couleurs

La professionnelle intervient dans une dizaine de lieux de stockage de la région Centre. Dans le département du Loiret, on en compte cinq dont une coopérative de producteurs, Cap Centre, à Chécy. Les quatre autres appartiennent à des producteurs individuels : un dans le Giennois, deux dans le secteur de Sully-sur-Loire et un à Boulay-les-Barres. Ce dernier est en fonctionnement depuis cette récolte 2013.

L’inspection des lots est réalisée de septembre à avril en stockage frigorifique (+ 3°C) : de septembre à décembre, les contrôles sont réalisés pour les marchés à l’exportation hors Europe (20 % de la production). Les inspections permettent de déterminer si le lot est conforme aux exigences règlementaires du pays. « Les critères d’analyses varient selon les pays : Arabie Saoudite, Égypte, Israël, Koweït, Cuba, etc. » D’octobre à décembre, les contrôles concernent la vente de petits calibres à destination du marché jardin (10 % de la production). Les plants pour les marchés de la grande culture (70 % de la production) sont certifiés en mars-avril.    

« Quand tout le processus d’inspection allant du champ au laboratoire et sur les récoltes est conforme à la règlementation, nous délivrons le passeport phytosanitaire qui garantit la qualité sanitaire de chaque lot. ». Ce précieux sésame est octroyé en trois couleurs : bleu pour les plants certifiés, blanc pour les plants de base et blanc barré de vert pour les plants de reproduction. Il est apposé sur chaque emballage (25 kg, 50 kg, 1.250 kg, etc.).

D’ici la fin de l’année

« J’exerce un métier diversifié : je travaille dans les champs, dans les locaux de stockage, au bureau pour toute la partie administrative liée à ma mission. Il faut être organisé et savoir anticiper. La principale difficulté consiste à faire comprendre à un producteur pourquoi sa culture a été refusée à la certification. L’enjeu : trouver les raisons du refus pour éviter les mêmes erreurs l’année suivante. » (NDLR : les refus concernent en moyenne moins de 1 % des surfaces présentées au contrôle.)

« Chaque année est différente et 2013 fut une année difficile : à cause des pluies du mois d’avril, les cultures ont pris du retard. » En d’autres termes, le défanage a été tardif. D’où des récoltes tardives. « Mais ce n’est pas pour autant que nous sommes en retard pour la campagne 2014. Les producteurs connaissent déjà leurs parcelles de plants, ils ont une idée de ce qu’ils vont emblaver en production de plants de pomme de terre certifiés en 2014. De nouveaux producteurs vont intégrer l’OP car de nouveaux contrats sont disponibles. »

Les négociations commerciales entre producteurs et collecteurs se feront d’ici la fin de l’année. Si notre interlocutrice est en relation avec le producteur, elle l’est aussi avec le collecteur. « Celui-ci m’accompagne une fois au moment des visites en cultures. Il y a également un contact permanent pendant la certification : le collecteur est le donneur d’ordre au niveau du calibre, de la classe et du conditionnement, en fonction des critères de son client final. »

En un coup d’œil


Le secteur couvert par Anne-Christine Pacaud englobe les secteurs suivants : Gien, Jargeau, Sully-sur-Loire, Artenay et Boulay-les-Barres (Loiret) ; Auneau, Bonneval et Illiers-Combray (Eure-et-Loir) ; Blois et Mer (Loir-et-Cher). La professionnelle gère 370 ha de plants de pomme de terre répartis en 167 parcelles/lots. Cela a donné lieu, lors de la campagne 2012-2013, à la certification de 8.000 tonnes de plants de pomme de terre, soit quarante-deux variétés produites par vingt-six producteurs.

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