Aller au contenu principal

« L’élevage laitier a un avenir »

Le Syndicat de conseil élevage lait de Loir-et-Cher a tenu son assemblée générale le 28 juillet dernier à Épuisay. Dans un entretien, Hubert Marseault, président de l’entité, livre son regard sur la filière.

Horizons  : Dans quelles mesures les producteurs de lait de Loir-et-Cher ont-ils souffert de la crise sanitaire  ?

Hubert Marseault  : En bovins, les laiteries ont collecté le lait car elles avaient des débouchés. En caprins, au début, les marchés AOP (Appellation d’origine protégée) étaient un peu bloqués, notamment Rungis. Certains éleveurs ont douté de la collecte de leur lait et les fromagers ont stocké. Mais, rapidement, la situation est rentrée dans l’ordre. La seule crainte des opérateurs concernait les conducteurs de camions. Un cluster chez l’un d’eux aurait entraîné l’arrêt des collectes. Mais cela n’a pas eu lieu.

Comment le nombre d’éleveurs laitiers du département évolue-t-il  ?

Depuis 2000, le nombre d’éleveurs baisse de 3 à 4  % par an. En 2025, nous serons une centaine dans le département contre cent cinquante aujourd’hui, dont cent vingt en bovins et trente en caprins. Le phénomène résulte de la pyramide des âges  : les éleveurs partant en retraite sont plus nombreux que les nouveaux installés.

Quelles sont les solutions  ?

Manger français a un prix  ! On ne peut pas nous demander de produire à des cours mondiaux avec des normes sanitaires et sociales que n’ont pas nos concurrents européens. Tant que le consommateur hexagonal se déterminera uniquement en fonction du prix, nous aurons du mal à inverser la tendance. Certes, il existe des micro-filières dans les lesquelles les laiteries rémunèrent mieux les producteurs : Bel ou Saint-Denis-de-l’Hôtel avec C’est qui le patron  ?! L’alimentation possède une valeur et l’élevage a un avenir.

Ceux qui voulaient produire du lait sont allés au bout de leur carrière et leur entreprise a tenu la route. Problème  : les capitaux nécessaires pour s’installer sont devenus colossaux. Je ne vois pas comment un jeune peut rembourser ses emprunts en quinze ans  ! La rentabilité pose également question. Investir des centaines de milliers d’euros, c’est jouable à condition de gagner sa vie. Le métier est intéressant mais prenant. Dans notre société de loisirs, les éleveurs dénotent par leur implication professionnelle. Si le métier n’est pas reconnu, le nombre d’éleveurs continuera de baisser.

Propos recueillis par Olivier Joly

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Philippe Girardot.
« Entretien des jachères en Seine-et-Marne : une seule et même date d’interdiction pour tout le département, du 10 mai au 1er juillet »
Le président de la commission faune sauvage de la FDSEA 77, Philippe Girardot, explique l'harmonisation les dates d’…
Marc Langé quitte la présidence de l'AIEL.
Irrigants : « J'ai annoncé que je me retirais de la présidence de l'AIEL »
L'assemblée générale de l'Association des irrigants d'Eure-et-Loir (AIEL) s'est déroulée le 25 mars à Chartres. Le point…
À La Boissière-École (Yvelines), le 14 mars. La responsable d'élevage de la Ferme de la Tremblaye, Bérénice Giot, a largement participé à la conception des nouveaux bâtiments de l'atelier bovin.
Ferme de la Tremblaye : une révolution opérée grâce aux nouveaux bâtiments
Au confins de l'Eure-et-Loir et des Yvelines, la Ferme de la Tremblaye a déménagé tout son cheptel bovins dans des bâtiments…
À Chaingy (Loiret), jeudi 14 mars. La FNSEA 45 a organisé une rencontre
pour mettre à l'honneur la filière orge brassicole.
Du grain d'orge à la bière, les coulisses d'une réalité agricole
À l'occasion de la Saint-Patrick, la FNSEA du Loiret a mis en lumière la filière orge brassicole. Rendez-vous était donné à la…
[VIDÉO] Arnaud Rousseau réagit après le congrès FNSEA
À l'issue des trois jours de congrès qui se sont achevés par un discours du ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, jeudi 28…
« Betteraves 2024 : des semis sous pression »
Jean-Philippe Garnot, président de la CGB* Île-de-France, alerte sur l'absence de solutions face à la jaunisse virale de la…
Publicité