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Les agriculteurs armés pour mieux communiquer

Durant quatre jours, deux formateurs ont initié les agriculteurs franciliens à l’utilisation des réseaux sociaux et à la communication positive.

C’est une initiative directement tirée de la démarche du Bon sens paysan née en Ile-de-France au début de l’année (@lbspaysans sur Twitter).

Durant quatre jours — deux sessions de deux jours —, une trentaine d’agriculteurs a participé à une formation sur l’utilisation des réseaux sociaux d’une part et la communication positive devant les médias et le grand public d’autre part.

Ainsi, les 18 et 19 puis les 25 et 26 avril, le consultant webmarketing Rudy Viard et la journaliste et formatrice en prise de parole en public, Gaëlle Chalude, sont intervenus sur ces sujets.

Objectif pour les agriculteurs : être mieux armés face aux critiques et aux attaques qu’ils subissent régulièrement. 

À ce propos, Rudy Viard a proposé une prise en main de Facebook et Twitter avec la création de compte pour ceux qui en étaient encore dépourvus et il a développé la stratégie à y adopter. « Sur les réseaux sociaux, vous ne pouvez pas toucher le grand public au sens large », a expliqué le consultant : « Il vous faut définir votre cible, comprendre ce qui l’intéresse et apporter du contenu adapté. Il peut s’agir des mamans, des retraités, des journalistes... »

Rudy Viard a insisté sur l’importance « d’apporter de la valeur ajoutée plutôt que de se placer en opposition systématique » et de générer de l’émotion dans un post. « On peut faire rire, choquer, provoquer la curiosité, qu’importe. Il est prouvé que l’audience est plus importante si on véhicule une émotion. »

Autre carte à jouer, le consultant mise sur la création d’un blog pour se faire voir. « C’est l’endroit parfait pour exprimer des vérités. On peut, par exemple, y faire un article qui reprend point par point les éléments d’un reportage que l’on a trouvé erroné ou encore proposer des listes du type : dix erreurs sur..., dix façons de... »

Rudy Viard a véritablement insisté sur une communication positive plutôt que défensive.

Le deuxième jour, Gaëlle Chalude a, elle, donné des clés aux agriculteurs pour faire face aux médias. Caméra en main, elle a proposé des interviews filmées et volontairement provocatrices avant de débriefer.

Elle a alors insisté sur un point très important : « La presse fustige l’agriculture mais pas les agriculteurs. » 

« Il est bon de répondre à la première personne du singulier et non à la troisième. Vous parlez en tant qu’agriculteurs, de ce que vous faites dans votre ferme, dans votre quotidien, vous ne parlez pas de l’agriculture en général, vous ne la représentez pas », a t-elle d’abord expliqué avant de dévoiler quelques éléments techniques : « Faites attention à votre position, gardez toujours une distance de sécurité avec le journaliste, ancrez vos deux pieds au sol et ne croisez pas les bras. Si quelqu’un vous agresse ou vous pose une série de questions, faites en sorte de vous replacer d’égal à égal. Aucun ne doit prendre l’ascendant sur l’autre. »

La journaliste a également évoqué les mots à bannir tels que productiviste, pollution, OGM ou pesticides. « Préférez paysan ou agriculteur à exploitant par exemple », a t-elle ajouté.

Gaëlle Chalude a enfin encouragé les agriculteurs à ouvrir leur ferme aux journalistes mais aussi au grand public pour « expliquer la réalité ». 

Si ces quatre jours ont bousculé la plupart des agriculteurs dans leur réflexion et leur façon de concevoir la communication, tous ont reconnu la nécessité de s’y intéresser. « Si on ne prend pas la parole pour expliquer la réalité, d’autres le feront à notre place et on n’est pas sûr du message qui sera donné », affirmait d’ailleurs l’un d’entre eux. 

Reste maintenant aux ambassadeurs du Bon sens paysan à s’approprier les outils pour oser prendre la parole. 

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