Aller au contenu principal

Carburant
Les agriculteurs à la recherche de GNR

La pénurie d'essence qui sévit actuellement en France à la suite des grèves inquiètent de nombreux agriculteurs, dont Camille Lecomte, céréalier. Il témoigne.

Les agriculteurs sont actuellement pour beaucoup dans les semis d'automne mais avec des cuves de GNR à sec.
Les agriculteurs sont nombreux à faire les semis d'automne actuellement mais avec des cuves de GNR à sec.
© L.B. - Horizons

Depuis le 27 septembre et la grève lancée par la CGT dans différents sites pétroliers, la situation n’a cessé de se dégrader concernant l’essence, le gazole ou encore le GNR. Même si le mouvement de grève s’est largement essoufflé, il faudra désormais du temps pour revenir à une situation normale. En attendant, plusieurs domaines professionnels ont été impactés, dont le milieu agricole. À une période, où les agriculteurs sont en pleine période de semis, le monde agricole s’inquiète. « J’ai rempli ma cuve durant l’été dernier », précise l’exploitant agricole Camille Lecomte et de continuer : « J’ai fait une commande la semaine passée et on m’a dit que j’étais sur liste d’attente et que je pouvais commander maximum 1 000 litres ».

Les cuves sont vides

La période actuelle est compliquée pour les agriculteurs avec une situation qui ne laisse pas de place à l’anticipation. « On m’a bien expliqué que je serai prévenu 24 heures avant ma livraison et bien évidemment je ne connais pas le prix que je vais payer, c’est la surprise » explique l’exploitant agricole. Bien que les tracteurs soient tous remplis en carburant pour l'instant, « il ne reste plus que 100 litres dans la cuve, ce qui correspond à peu près à deux jours de travail et après, je ne sais pas comment m’organiser », détaille Camille Lecomte. De plus, le temps de pluie de la semaine dernière a obligé les agriculteurs à semer sur les labours et non en simplifié, une méthode qui consomme plus de GNR, comme l’explique Camille Lecomte : « On a eu plus de 30 mm la semaine dernière qui sont tombées ». Même si la situation n’est pas encore à l’urgence, l’inquiétude se fait ressentir. « En temps normal, j’ai besoin de 30 à 40 litres par hectare en moyenne et j’ai 150 hectares de semis d'automne, le calcul est ainsi vite réalisé. Je suis dans une situation de flou total sur l’avenir », précise l’agriculteur.

Les syndicats en action

Face à cette situation, les syndicats agricoles ont décidé de réagir et de venir en aide à leurs adhérents agriculteurs. Une réunion entre la Draaf et les syndicats agricoles FNSEA 41 et JA 41 s’est tenue le mercredi 19 octobre afin de pouvoir trouver des solutions face à cette situation. Un questionnaire a même été envoyé aux adhérents afin qu’ils puissent faire remonter leurs difficultés face à la situation. Plusieurs dossiers ont été remontés jusqu’à la préfecture dans le but de débloquer la situation pour les exploitants agricoles qui en avaient impérativement besoin. « Il faut qu’on prenne notre mal en patience, mais c’est une situation compliquée et je ne voudrais pas chambouler tous mes assolements à cause de cela », explique Camille Lecomte. C’est une nouvelle situation difficile pour les agriculteurs qui doivent déjà subir la hausse des prix du GNR : « Nous étions à 65 centimes en moyenne l’année dernière. Pour la dernière commande fin septembre c’était déjà passé à 95 centimes le litre et alors là pour la prochaine commande j’espère que le prix n’aura pas flambé », détaille l’agriculteur.

Face aux difficultés, certains agriculteurs s'entraident entre eux afin de se soutenir, toutefois cette initiative ne peut pas durer sur plusieurs semaines. De nombreux agriculteurs attendent donc avec impatience la livraison de GNR dans le but d'être assurés de pouvoir continuer à travailler.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Jeudi 12 juin, à Orgères-en-Beauce. Delphine et Fabien Thomin témoignent pour le secteur de la pomme de terre de consommation qui vit une crise silencieuse.
Des producteurs de pommes de terre tirent la sonnette d'alarme
Des producteurs de pommes de terre de consommation, à l'image de Delphine et Fabien Thomin, s'inquiètent de leurs stocks invendus…
Une tornade balaye l'Eure-et-Loir
Certains notent des similitudes entre les événements climatiques qui ont touché l'Hexagone dans la soirée du mercredi 25 …
Le député eurélien Olivier Marleix.
Le député Olivier Marleix est mort
Le monde politique est en deuil après l’annonce du décès d’Olivier Marleix, député Les Républicains d’Eure-et-Loir, survenu lundi…
Les premières batteuses ont pointé le bout de nez cette semaine dans les plaines de Beauce.
Les moissons ont commencé
Des premières coupes dans l’est aux parcelles beauceronnes, les batteuses sont de sortie sur tout le territoire du Loiret.
Les moissons 2025 sont en cours pour Quentin Salmon, céréalier à Marolles, et elles s'annoncent agréablement surprenantes en termes de rendement.
Une moisson 2025 surprenante pour Quentin Salmon
Le bal des moissonneuses-batteuses est lancé en Loir-et-Cher depuis fin juin. Quentin Salmon, céréalier à Marolles, est…
Lundi 16 juin, à Saclay (Essonne). Des pommes ont subi des impacts de grêle.
La grêle s'abat entre les Yvelines et l'Essonne
Un orage de grêle a touché la bordure des Yvelines et de l'Essonne vendredi 13 juin dans la soirée. Quelques dégâts sont à…
Publicité