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Les agriculteurs semblent faire de l’agroécologie sans le savoir

Selon un sondage BVA réalisé pour le compte du ministère de l’Agriculture, une grande part des agriculteurs s’estiment déjà engagés dans des démarches de type agroécologie. Un plus faible nombre compte aller plus loin. Et moins de la moitié donnent le nom d’agroécologie à leurs efforts. «Il n’y a pas de blocage à l’agroécologie», lançait le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll à l’occasion de ses vœux à la presse et aux parlementaires.

© C. Pruilh

Il y a l’impression ressentie et la démarche effective. D’après un sondage réalisé par BVA pour le ministère de l’Agriculture, présenté à l’occasion de la journée du 30 janvier, la quasi-totalité des agriculteurs disent s’être déjà engagés dans au moins une des 6 démarches présentées comme constituant l’agroécologie. 72% d’entre eux sont engagés dans au moins 3 démarches. Parmi celles-ci, la réduction des intrants et l’amélioration de la qualité des sols  viennent en tête. Cependant, seuls 41% affirment avoir mis en œuvre une démarche pour rechercher l’autonomie en limitant les achats extérieurs. Ce sont les éleveurs et les polyculteurs-éleveurs qui affirment le plus être à la recherche de l’autonomie. En revanche, ce sont les viticulteurs, arboriculteurs et maraîchers qui déclarent favoriser le rôle de la faune auxiliaire.

Echanges d’expériences

Les agriculteurs n’agissent pas seuls ou indépendamment les uns des autres. Selon le sondage BVA, 67% ont recours à des échanges d’expériences ou à des démarches collectives. Un tiers ont recours à de la formation continue tandis que 40% assurent mettre en œuvre des pratiques agricoles innovantes.

Un tiers des agriculteurs affirment qu’ils sont engagés dans des démarches liées à l’agroécologie et qu’ils veulent en faire davantage. Plus de 61% se contentent de ce qu’ils font aujourd’hui et ne veulent pas en faire plus. De plus, 7% affirment qu’ils n’y sont pas engagés et ne comptent pas l’être. La démarche toujours plébiscitée pour l’avenir est celle qui vise à limiter l’utilisation d’intrants (39%), suivie par l’amélioration de la qualité des sols (27%). En revanche, installer des pratiques innovantes ne semble motiver que 4% des agriculteurs qui répondent.

Trop de contraintes réglementaires

Quant aux freins ressentis par les agriculteurs pour aller plus loin, les contraintes réglementaires viennent en tête (pour 72% des interrogés) suivies par les investissements trop importants (67%) et le temps de travail excessif (67%).

Si la démarche effective révèle des agriculteurs actifs dans ces recherches, la perception de l’agroécologie reste en deçà. Seuls 50% des agriculteurs ont en fait entendu parler de l’agroécologie ou de l’agriculture à double performance. Sur cette moitié, les 3/4 en ont pris connaissance par la presse et un quart par les conseillers agricoles. Plus encore, 45% seulement des agriculteurs considèrent être engagés dans l’agroécologie. 13% envisagent de s’y mettre.

Sondage réalisé auprès de 655agriculteurs constituant un échantillon représentatif des 311.106 agriculteurs professionnels français. Méthode des quotas : 8 régions et 6 activités d’exploitation (classement INOSYS) -Source RGA 2010.  Enquête réalisée par téléphone du 18 décembre 2014 au 7 janvier 2015.

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