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Les algues poussent en Beauce

Un agriculteur du Gué-de-Longroi se lance dans une production d’algues microscopiques aux vertus capables de séduire le marché du bassin parisien.

Le Gué-de-Longroi, le 22 juin. Dominique Guérin a intégré ses bassins de production de spiruline dans l’ensemble cohérent de son exploitation.
Le Gué-de-Longroi, le 22 juin. Dominique Guérin a intégré ses bassins de production de spiruline dans l’ensemble cohérent de son exploitation.

Dominique Guérin, agriculteur au Gué de Longroi, se lance dans la production d’algues.

Comme on est en pleine Beauce et que la mer n’est pas près de recouvrir le plateau, il a installé près de trois mille mètres carrés de serres qui couvrent des bassins remplis d’eau en mouvement. Il les a ensemencés avec une algue bleue microscopique bien connue des diététiciens, la spiruline.  

Le marché de la spiruline est en plein développement. Traditionnelle en Afrique ou en Amérique du sud, ce complément alimentaire est produit en France depuis 1998, principalement dans le sud de la France. Au nord, les producteurs sont plus rares parce qu’il faut assurer une certaine température à l’eau pour développer les algues.

Mais c’est justement la chance de Dominique Guérin. Il est déjà producteur de tabac et dispose donc d’un séchoir. Son idée est de rentabiliser son installation en le faisant tourner toute l’année pour chauffer les bassins alors que le tabac ne l’utilise que quelques semaines.

Quand il rentre dans le vif du sujet, il se rend compte des difficultés. Elles sont d’ordre technique, d’abord. L’installation de telles serres est déjà ambitieuse mais la culture et l’exploitation de la spiruline sont particulièrement délicates.

Il a dû inventer ses propres machines pour tamiser l’eau des bassins et récolter les algues sous forme d’une pâte humide avant de la déshydrater.

Ensuite, l’autre question de taille, c’est la commercialisation. Il s’est tourné vers le cluster Agrodynamic et développement durable, au sein duquel il avait déjà trouvé l’idée de cette production, pour mener des recherches, avec le lycée de La Saussaye ou l’Université d’Orléans, autour du mode de conservation et de consommation.

Beaucoup de solutions ont été tentées : la consommation traditionnelle en paillettes déshydratées, en frais, l’incorporation dans les sandwichs, etc.

Par ailleurs, le cluster a facilité la rencontre entre Dominique Guérin et un spécialiste de la déshydratation, Fruit’o food, installé à Fontaine-Simon en Perche. Bien que son expertise porte surtout sur la déshydratation des fruits, ce dernier applique déjà son processus à la spiruline à destination des artisans ou des industries agroalimentaires.

Il s’approvisionne chez des producteurs du monde entier. L’installation de l’atelier de Dominique Guérin lui permettrait de lancer une filière locale originale.

L’inauguration de ses installations aura lieu le 9 juillet. Il fera goûter à ses invités la spiruline fraîche qu’il compte bien vendre prochainement en profitant du vivier de consommateurs qu’est le bassin parisien tout proche.

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