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Les associations d’espèces restent à double tranchant

Arvalis souligne l’intérêt des associations d’espèces pour «produire plus et mieux», thème d’une conférence le 20 janvier à Paris, même si elles restent à double tranchant. Analyse des atouts et limites d’une telle pratique en systèmes de grandes cultures.

© Vincent Motin

«Dans le nouveau contexte agronomique, économique, environnemental, y a-t-il un intérêt nouveau pour les associations d’espèces ?», s’est interrogé Christophe Terrain, président d’Arvalis, les voyant «parfois en proie à tous types d’opinions». «Les contraintes supplémentaires dans l’usage des phytos et engrais azotés doivent pousser les instituts à tester de nouvelles pratiques aussi performantes et moins consommatrices d’intrants. Un défi qualitatif se pose, notamment sur le taux de protéines du blé», a t-il souligné. Reste qu’appliquer les associations d’espèces à toutes les grandes cultures lui semble «prématuré», notamment parce que «la variabilité des résultats peut être forte».

Une pratique à sécuriser

Dans le cas des céréales plus légumineuses, l’association n’a pas que des avantages. «D’importants travaux de mise au point restent nécessaires pour sécuriser ce genre de pratique», a estimé François Laurent, d’Arvalis. Si les légumineuses constituent un levier d’augmentation de l’autonomie en azote, leur association ne permet pas de produire plus de céréales avec autant d’azote ou de produire autant de céréales avec moins d’azote, selon lui. Deux types de pratique ont été analysés. L’association légumineuses et céréales avec récolte des deux cultures présente des avantages. En cas de faible apport azoté, cela engendre une production supérieure au cumul des mêmes espèces en solo. Un meilleur taux de protéines du blé tendre est observé. «Plusieurs difficultés techniques et économiques restent à lever au cas par cas (protection phyto, récoltes, tri des grains…), mais des solutions existent», a toutefois indiqué François Laurent. La même association avec légumineuse non récoltée présente d’autres points noirs : une réussite «aléatoire», un risque de forte concurrence avec le blé, d’où un rendement très entamé.

Un levier agroécologique

L’intérêt du colza d’hiver associé à un couvert gélif est lui confirmé, selon Stéphane Cadoux, du Cetiom. A l’automne, les légumineuses présentent une concurrence limitée vis-à-vis de l’oléagineux (sans conséquence, hormis le pois). Un gain de biomasse et d’azote ressort par rapport au colza seul, de façon significative pour les couverts à base de féverole, vesce et pois. Côté rendement, il n’y a pas d’écart, voire un léger gain, malgré 30 kg/ha d’azote en moins. Un effet concurrence vis-à-vis des adventices est noté, qui permet de maîtriser l’enherbement avec une demi-dose d’antidicotylédones. Les attaques d’altises et dégâts liés au charançon du bourgeon terminal apparaissent en baisse.«Il faut replacer la technique des couverts associés à l’échelle du système de culture : ce n’est pas une solution unique pour résoudre un problème, comme les mauvaises herbes, mais un levier agroécologique à combiner dans une stratégie globale», a insisté Stéphane Cadoux.

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