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Élevage
Les blondes d’Aquitaine, une filière d’excellence

Un programme européen commun à la France et à l’Italie vise à communiquer sur la race blonde d’Aquitaine. Dans ce cadre, la presse était conviée chez Philippe Dufour, éleveur à Échouboulains (Seine-et-Marne).

«Le contexte économique actuel, difficile pour toutes les professions, ainsi que la baisse de la consommation de viande, rendent d’autant plus importante la valorisation par le prix du travail de tous les acteurs, gage de pérennité et du maintien de cette filière d’excellence », a rappelé Philippe Dufour, éleveur de blondes d’Aquitaine à la Ferme de la Recette à Échouboulains (Seine-et-Marne), qui accueillait jeudi 23 mars, un voyage de presse dédié à cette race. Organisée par France blonde d’Aquitaine sélection, cette journée de communication sur cette race présente dans plus de quarante pays répartis sur les cinq continents, rentrait dans le cadre du programme européen « Blonde d’Aquitaine : european beef excellence ».

Si cette race s’est développée dans son bassin historique du Sud-Ouest, elle est aujourd’hui présente dans 75 départements. Comme le souligne Philippe Dufour : « les qualités maternelles des blondes d’Aquitaine (fertilité, comportement, facilité de vêlage) et le potentiel de valorisation compensent largement le travail nécessaire lors de la phase sensible de finition ». Les artisans bouchers, comme le chef du rayon boucherie du magasin Leclerc de Dammarie-les-Lys qui travaille avec l’organisation de producteurs Nos bovins d’Île-de-France, Stéphane Rolland, en a témoigné, apprécient les bons rendements carcasses et la tendreté de la viande, la finesse de la fibre et son persillé en finition, tout comme les restaurateurs.

Pourtant, cette race a un déficit d'image, d’où l’intérêt du programme européen pour communiquer sur celle-ci, son mode naturel d’élevage et les qualités de sa viande. Le premier programme de trois ans s’est achevé le 31 mars. Il est renouvelé jusqu’en 2026. Ce programme est mis en place avec l’Italie, pays avec lequel une longue tradition d’engraissement dans le Piémont existe. Le budget est de 200 000 euros/an financé à 80 %. Le but : « Faire reconnaître la blonde d’Aquitaine comme un produit européen d’excellence », note Lionel Giraudeau, directeur de France blonde d’Aquitaine sélection.

Histoire et chiffres

France blonde d’Aquitaine sélection, qui se charge de la promotion de la race, regroupe 900 éleveurs en sélection.

La blonde d’Aquitaine est une race ancienne issue de trois populations implantées dans le Sud-Ouest de la France (garonnaise, quercy et blonde des Pyrénées) d’apparence équivalente longtemps utilisées pour le travail. En 1962, les trois races fusionnent et prennent l’appellation de blonde d’Aquitaine.

Depuis, cette race à la robe froment, variant du clair au foncé, appréciée pour sa finesse, son harmonie, avec une bonne régulation thermique, a été sélectionnée pour ses qualités bouchères. Elle est la 3e race allaitante en France. Un million de têtes sont recensées, dont 480 000 vaches pour 9 000 éleveurs de plus de 20 mères.

90 % des effectifs sont élevés à l’ouest d’une ligne Lille - Perpignan. C’est également la première race de bovins pour la transhumance.

Chaque année, près de 100 000 veaux, sur les 410 000 naissances annuelles, partent en tant que broutards en Italie dans le Piémont.

Pour rappel, les races à viande ne représentent que 40 % des viandes abattues en France.


Témoignage Philippe Dufour 

« Une filière locale pour répondre à la demande sociétale »

Pascale et Philippe Dufour avec leur chien de troupeau.
Pascale et Philippe Dufour avec leur chien de troupeau.
© L.G.-D. - Horizons

 

Philippe Dufour et son épouse Pascale se sont lancés dans l’élevage de blondes d’Aquitaine à la fin des années 1980 « par influence d’un voisin qui avait perçu les qualités bouchères de la race et sa valorisation ». L’ambition était alors « de monter à une trentaine de mères ».

Sur cette exploitation, longtemps laitière, au cœur du berceau du brie de Melun, la plupart des prairies avaient été retournées. Mais avec le retour de la jachère obligatoire en 1992, les prairies retrouvent une utilité. « Aux qualités de la race s’ajoutaient les aspects génétiques qui permettaient d’avoir un lien avec les éleveurs, explique l’éleveur. L’augmentation des surfaces fourragères a engendré, au fil des années, l’augmentation de la troupe et inversement ».

Aujourd’hui, l’élevage compte 250 bovins dont 100 vaches allaitantes. Si des taureaux sont présents sur l’exploitation, le couple et leur salarié sont équipés pour pratiquer eux-mêmes les inséminations artificielles.

L’assolement compte 60 % de surfaces fourragères auxquelles s’ajoutent des céréales. L’éleveur a également introduit dans son assolement des légumineuses et protéagineux utilisés à 100 % pour l’engraissement.

Depuis 2003, Philippe Dufour participe à différents concours. « C’est une satisfaction de rencontrer ses collègues, de se jauger ». Il a d’ailleurs présenté des bovins aux concours d’animaux de boucherie à Coulommiers le 1er avril dernier.

Si l’Italie valorise bien les broutards actuellement, pour répondre à une demande sociétale de viande locale, une filière francilienne, dont l'éleveur est un des acteurs, se met en place. Il préside d’ailleurs l’organisation régionale de producteurs. « Toutefois, il est primordial de maintenir une filière complète et notamment des outils d’abattage », alerte Philippe Dufour.

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