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« Les Cuma innovent »

Coopératives. Lors du SIMA, la Fédération nationale des Cuma organisait une conférence consacrée au rôle des groupes locaux dans l’innovation en agroéquipement.

«Je suis convaincu que la mise en place d’innovations par les constructeurs doit trouver une complémentarité avec des expériences collectives sur le terrain » : c’est par ces mots que Christophe Perraud, secrétaire général adjoint de la Fédération nationale des Cuma, a ouvert la conférence les Cuma actrices de l’innovation dans les agroéquipements. Celle-ci avait lieu le mercredi 25 février au Parc des Expositions de Paris-Nord Villepinte, dans le cadre du Sima. « Les Cuma ont toute leur place à prendre dans l’innovation. Pas toutes seules. Avec les instituts de recherche, etc. » Mieux collaborer avec les concessionnaires fut aussi une piste mise en avant.

« Les enjeux auxquels nous sommes confrontés vont nous obliger à travailler autrement en recherche et développement » a déclaré Philippe Vissac, directeur scientifique de l’Acta, tête de réseau des instituts techniques agricoles. « La hiérarchisation des enjeux partagés se fait au niveau national. » Une question épineuse : environnement ou rentabilité… « L’offre d’innovations étant foisonnante, il faut l’organiser. Si on veut une innovation qui améliore la performance, qui est bénéfique à la santé et qui préserve l’environnement, il faut s’assurer en amont que ces schémas seront acceptables à l’arrivée. »

L’orateur cita l’exemple de l’agriculture de précision, autour de « cibles à identifier » : la réduction des coûts de production, de la pénibilité du travail, de la pollution de l’eau et de l’air, sans oublier la préservation de la qualité du sol ou encore l’optimisation de la consommation d’énergie. « Il faut soumettre les innovations technologiques à cette approche multicritères. » Philippe Vissac proposa « d’identifier des leviers d’actions pour ensuite les combiner sur le terrain ». En combinant un outil d’aide à la décision avec « une variété pertinente au niveau local, on est déjà dans une innovation de rupture » a commenté le directeur scientifique de l’Acta.


Un projet ayant un intérêt collectif

Les hommes, les matériels et les partenaires du territoire : Catherine Gaubert, chargée de mission innovations coopératives à la Fédération nationale des Cuma, a expliqué quels étaient les trois fondements de l’innovation en Cuma. « Les hommes constituent la clé majeure. L’enjeu : s’organiser autrement entre agriculteurs et adhérents. Chaque Cuma étant différente, le positionnement de l’innovation n’est pas le même partout. » L’intervenante suggéra de « mutualiser et de partager davantage » : Cuma intégrales, assolement en commun. « Il faut aussi déléguer des travaux en embauchant. Cela donnera du temps pour réfléchir et repenser son exploitation, construire collectivement des solutions et accéder à des compétences nouvelles. »

L’approche matériel reposait sur quatre points : développer en propre des matériels innovants pour un besoin spécifique ; concevoir collectivement (agriculteurs, Cuma et constructeurs) des matériels répondant à des attentes territoriales, à l’image d’un cluster machinisme en Aquitaine ; développer les usages pour augmenter la rentabilité. Par exemple, utiliser un défaneur thermique en défanage conventionnel et en désherbage biologique. Quant au quatrième point, en voici la finalité : « Permettre aux adhérents de se positionner sur de nouveaux marchés : développer des activités collectives en Cuma visant, notamment, les circuits courts alimentaires. » S’agissant de « l’enjeu territorial », Catherine Gaubert le vit avec « des acteurs », dont des agriculteurs en Cuma, engagés dans une « réflexion collective ». Objectif : « Un projet ayant un intérêt collectif d’un point de vue environnemental, social, etc. »

En guise de conclusion, Luc Vermeulen, secrétaire général de la Fédération nationale des Cuma, fit cette analyse : «  Il y a la nécessité d’accompagner les nouvelles formes de coopératives qui vont de l’avant. Les Cuma innovent et répondent aux attentes des agriculteurs. Nos groupes sont de véritables leviers : ils permettent d’innover dans nos Cuma et l’innovation ne peut se faire sans un fort dynamisme multi-partenarial. »


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