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Les difficultés au travail décryptées en réunion

L'équipe Santé sécurité au travail de la MSA a organisé, lundi 28 avril à Châteauneuf-en-Thymerais (Eure-et-Loir), une rencontre-débat sur les conditions de travail des exploitants agricoles.

Lundi 28 avril, à Châteauneuf-en-Thymerais. Carla Mailly (à g.) et Allissia Étienne (au c.), de la MSA, ont animé une rencontre-débat sur le travail en exploitation.
Lundi 28 avril, à Châteauneuf-en-Thymerais. Carla Mailly (à g.) et Allissia Étienne (au c.), de la MSA, ont animé une rencontre-débat sur le travail en exploitation.
© H.C. - Horizons

La formule n'a pas fait recette. Pourtant, à des degrés divers, tous les exploitants agricoles peuvent être confrontés à des difficultés dans leur travail quotidien. Or, ce sont ces problématiques qui étaient au cœur de la rencontre-­débat organisée lundi 28 avril à Châteauneuf-en-Thymerais (Eure-et-Loir) par l'équipe Santé sécurité au travail de la MSA, Carla Mailly et Allissia Étienne en tête.

Aveu de faiblesse

Le documentaire Et si on parlait du travail ? sert de support à la réunion. Il montre quatre éleveurs suivis par une ergonome, Josiane Voisin, et permet d'entendre leurs témoignages et les solutions qu'elle apporte pour résoudre leurs difficultés. Le constat révélé par le film est qu'il y a souvent un déni des difficultés rencontrées par les agriculteurs, auquel s'ajoutent des réticences à s'ouvrir pour exposer ses problèmes.

L'explication avancée est que les agriculteurs seraient d'une certaine façon formatés dès le départ : ils savent que la charge de travail est importante, qu'il y a des choses qui s'ajoutent. Ils subissent aussi une pression économique et évoquent le poids du patrimoine reçu… Mais surtout, l'exploitant est tout à la fois dirigeant, cadre et opérateur. La ferme passe avant tout le reste et faire appel à de l'aide est perçu comme un aveu de faiblesse.

Un exploitant témoigne : « C'est mal vu de s'arrêter et c'est difficile d'évaluer son temps de travail. Souvent, on n'a pas le choix, on travaille comme des robots. Et c'est dur de déléguer quand il faut repasser derrière. C'est aussi impossible de se faire remplacer. Se faire aider, c'est pareil, il y a peu de personnes compétentes et c'est cher, alors que nous n'avons pas les moyens ».

L'intrication entre vie professionnelle et vie de famille est également pointée comme facteur de difficultés par les participants. Tout comme les contraintes : « C'est la météo qui guide le travail, il y a des jours où on en fait deux fois plus. Ce qui engendre plus de fatigue et donc le risque d'accident augmente », relève une exploitante, qui ajoute : « On prend plus soin des machines ou des animaux que de nous-mêmes. On ne pense pas à nous mais au boulot… ».

Plus de soucis qu'avant

Un autre pointe qu'il y a plus de contraintes aujourd'hui qu'hier : « Nous avons plus de soucis qu'avant : le climat, les prix, les contrôles sur tout un tas de choses… On vit avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, c'est un poids, du stress. C'est de pire en pire ».

Pour résoudre les difficultés, la solution passe le plus souvent par un regard extérieur afin que se produise un déclic… C'est tout le sens que donnent à leur rôle les personnes qui travaillent dans ce service spécialisé de la MSA : « Nous essayons de sensibiliser sur le fait que c'est normal de demander de l'aide », souligne Carla Mailly. Et toutes regrettent que l'organisme soit perçu uniquement sous le prisme des prélèvements sociaux…

Des aides et du soutien

Pourtant, la MSA développe l'accès au répit, expérimente un soutien administratif, propose la prise en charge d'un soutien psychologique, le recours aux médecines douces, l'aide pour la pratique d'activités sportives : « Il ne faut pas hésiter à nous solliciter, nous avons la chance d'avoir des lignes directes. Tout ce que l'on présente est compris dans vos cotisations, précise Allissia Étienne. La prévention, c'est bien pour vous et pour nous ».

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