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Les effluents d’élevage décortiqués à Miermaigne

La chambre d’Agriculture a consacré ses 18es Universités du soir au thème des effluents d’élevage, le 10 décembre à Miermaigne, autour de trois interventions particulièrement riches.

Le 10 décembre, à Miermaigne. La troisième intervention des 18es Universités du soir a été consacrée aux échanges entre éleveurs et céréaliers par Olivier Mullier, conseiller à la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher.
Le 10 décembre, à Miermaigne. La troisième intervention des 18es Universités du soir a été consacrée aux échanges entre éleveurs et céréaliers par Olivier Mullier, conseiller à la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher.

Les 18es et dernières Universités du soir organisées par l’équipe en place de la chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir, le 10 décembre à Miermaigne, ont été consacrées aux effluents d’élevage.

Dans une salle bien remplie, trois thématiques ont été déployées par les intervenants : la réglementation, la valorisation agronomique des effluents et les échanges dont ils peuvent faire l’objet.

C’est Isabelle Loquet, du pôle conseil performance élevage de la Chambre, qui a détaillé les aspects réglementaires qui s’appliquent aux effluents. Une intervention d’autant plus justifiée que ceux-ci sont relativement complexes et évoluent régulièrement. De quoi en perdre son latin...

Ainsi, par exemple, les distances d’épandages ou de stockage au champ par rapport à un tiers diffèrent selon la nature de l’effluent et si l’éleveur est soumis au régime ICPE* ou RSD**. « Parfois le RSD n’a pas été touché depuis 1976 et certains départements se sont alignés sur le régime ICPE », a-t-elle pointé.

La façon de constituer le stockage, pour les fumiers compacts non susceptibles d’écoulement, ou de le couvrir sont également précisés par des textes. De même, les périodes d’interdiction d’épandage varient selon la nature de l’effluent — type I ou II — et la culture.

La seule règle simple c’est l’interdiction d’épandre toute l’année sur un sol non cultivé.

Les conditions d’épandage sont spécifiées aussi : la distance par rapport à un cours d’eau, sur les sols enneigés, gelés, détrempés ou en pente « du fait du changement de la loi, il y a eu beaucoup de contrôle », a prévenu Isabelle Loquet.

Pour sa part, l’agronome de la Chambre, Dominique Delaunay, s’est penché sur les valeurs agronomiques et l’utilisation de ces effluents sur la ferme. Pour lui, tout commence par la détermination des types de sol de l’exploitation, de leur pH, de la teneur en cailloux, de l’historique des apports en fumier : « Dans les effluents, il y a tous les fertilisants sauf ce qu’il faut pour réguler le pH. Il y a une vraie stratégie à mener autour de la fertilisation phospho-organique », a-t-il pointé.

Selon lui, il faut également analyser les effluents : « Tous sont différents à cause des pratiques d’élevage. Mais s’il n’y a pas de changement, inutile de le faire régulièrement ».

Après avoir expliqué comment procéder à ces analyses, en faisant attention par exemple à ce que la fermentation du fumier ne se produise pas en congelant les échantillons ou en procédant à des analyses de sol toujours aux mêmes endroits et aux mêmes dates car ce qui importe c’est l’évolution, l’agronome a conclu son propos en soulignant que ces analyses « ne coûtent pas si cher ».

Il faut compter autour de 2,50 euros par hectare et par an : « l’intérêt d’une approche globale sur l’exploitation est de tout valoriser et d’acheter le moins possible ».

Enfin, la dernière intervention a été faite par Olivier Mullier, de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, qui a parlé des échanges paille-fumier et plus globalement des enjeux pour les liens entre céréaliers et éleveurs. Il a basé son propos sur une étude du sociologue Roger Le Guen (Esa Angers) conduite sur un échantillon de 120 agriculteurs pour identifier les freins et les leviers de ces échanges « qui naturellement ne sont pas très développés », a-t-il relevé.

Parmi les freins identifiés, on trouve côté céréaliers une question de confiance — ils auraient besoin de contrats —, et côté éleveurs le manque de connaissance des attentes des céréaliers. La question du juste prix est importante pour tous. 

Olivier Mullier a ajouté : « Chacun considère que l’autre n’a pas de besoin, les lieux de rencontre n’existent plus et tout est fait pour que chaque exploitant soit autonome ».

Les leviers identifiés sont l’allongement de la rotation et l’amélioration du taux de matière organique pour les céréaliers et le besoin de contact technique, la traçabilité, le local et pallier un manque de surface pour les éleveurs.

L’étude sociologique a montré également que la grande majorité des échanges (59 %) étaient informels. Le succès de ces échanges passe par un engagement dans la durée — « les échanges ponctuels sont des échecs neuf fois sur dix » —, l’absence de contrat ou juste au début et, si possible, la limitation des échanges monétaires.

*Installation classée protection de l’environnement (les élevages les plus importants)

**Régime sanitaire départemental

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