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Syndicalisme
Les enjeux de la future Pac décryptés par la FNSEA 28

La FNSEA d'Eure-et-Loir a organisé le 22 février à Chartres et sur Internet, une réunion pour expliquer les enjeux de la prochaine Pac.

© H.C. - Horizons

Afin de décrypter les enjeux de la future Politique agricole commune qui se décide en ce moment, la FNSEA d'Eure-et-Loir organise le 22 février à Chartres, et simultanément sur Internet, une réunion d'information. « Je voulais que vous soyez au courant de ce qui a été validé au niveau de la FNSEA Centre-Val de Loire », précise le président de la FNSEA d'Eure-et-Loir, Bertrand Petit, en ouvrant la réunion.

Inverser la tendance

Le chargé de mission économie du syndicat régional, Thomas Boulard, synthétise d'abord la problématique, partant de la situation actuelle pour arriver à ce qui se dessine en ce moment pour la Pac 2023-2027.

Il fait aussi un focus sur la région, montrant que si les aides de la Pac sont restées constantes en France, environ 333 euros par hectare, en revanche : « Les décisions des deux dernières réformes ont réduit les aides pour la région qui s'établissent autour de 230 euros. Il faut inverser cette tendance », relève-t-il.

Quant à la nouvelle Pac, deux éléments sont particulièrement surveillés, le devenir des aides couplées et celui du paiement vert. « Aujourd'hui c'est environ 80 euros par hectare, demain ce sera obligatoire et ne conditionnera pas d'aide supplémentaire, prévient Thomas Boulard. Il devient Éco-schème et contribuera de 20 à 30 % aux aides du premier pilier ».

Le trésorier de la FNSEA, Éric Thirouin, prend le relais pour décrypter ces enjeux.

Diversité ou rotation

« Aujourd'hui, nous sommes obligés de respecter la conditionnalité et le verdissement, explique-t-il. Demain, le verdissement entre dans la conditionnalité et il y aura des changements de règles. Ainsi, avant, avec la diversité des assolements, vous pouviez faire un blé sur blé et d'autres cultures ­ailleurs pour être en règle. Avec la rotation des cultures vous serez obligé de changer de culture sur chaque parcelle tous les ans. Nous combattons fortement cette disposition qui interdirait le blé sur blé en Eure-et-Loir », affirme Éric ­Thirouin.

Ce changement mettrait hors des clous près de 40 % de nos assolements, engendrant impasses et impossibilités.

« Les cocus de l'histoire, c'est nous »

« Et on ajoute l'Éco-schème, qui n'apporte pas d'argent mais en enlève s'il n'est pas respecté, soit 80 euros par hectare, estime-t-il. L'Éco-schème est l'enjeu le plus important, celui qui me mobilise le plus : comment faire pour que tout le monde y ait accès ? Aujourd'hui, tout n'est pas stabilisé, chaque point est discuté depuis des mois. Nous essayons d'influencer les ministres, les parlementaires », souligne Éric Thirouin, ajoutant : « Entre 2010 et 2018, nous avons perdu 95 euros d'aide à l'hectare, au profit par exemple de certains départements alpins qui ont vu leurs aides grimper de 289 euros ».

Puis, faisant référence à un article paru le 19 février dans l'Écho républicain, il pointe : « Les zones de montagne essaient de nous faire pleurer en disant attention, nous sommes les cocus de l'histoire, mais c'est nous les cocus de l'histoire ! ».

Éric Thirouin relève également que « nous n'avons aucune aide à l'investissement du deuxième pilier en région Centre-Val de Loire, l'exécutif régional ayant décidé de tout mettre vers le Loir-et-Cher et l'Indre. Nous sommes sur ce point le dernier département de France ».

Il détaille ensuite les neuf points de la position syndicale ferme sur le Plan stratégique national, votés par le conseil d'administration de la FNSEA : « Nous n'avons jamais autant débattu que sur cette réforme », reconnaît-il.

Sur cette dizaine de points, Éric Thirouin précise d'abord la définition de l'agriculteur véritable, celui qui percevra les aides, comme étant un agriculteur non retraité « pour qu'il n'y ait pas de cumul Pac et retraite ».

La FNSEA propose également de faire la moitié du chemin de la convergence, soit une baisse des DPB et une hausse des aides couplées. Le syndicat propose également le maintien du paiement redistributif mais en le portant aux soixante-trois premiers hectares.

Éric ­Thirouin plaide également pour que le seuil de déclenchement de l'assurance récolte passe à 20 % mais avec une aide à hauteur de 70 %, pour le maintien du taux de transfert actuel entre le premier et le second pilier et pour que le ciblage de l'ICHN** soit bien l'élevage.

L'Éco-schème pour tous

Sur le neuvième point, l'Éco-schème, Éric Thirouin précise : « Attention, la Fnab* réclame qu'il soit réservé aux bios. L'enjeu est bien que nous y ayons tous accès. La certification HVE 2*** pourrait permettre d'y accéder. Elle me semble correspondre à ses exigences. D'autant plus en zone vulnérable. Cette certification c'est l'excellence de l'agriculture française, ce que l'on fait déjà. Autres possibilités, l'agriculture de précision par une gestion à la parcelle ou encore répondre à un certain nombre de mesures dans un menu déroulant… ».

*Fédération nationale d'agriculture biologique .

**Indemnité compensatoire de handicaps naturels.

***Haute valeur environnementale de niveau 2.

 

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