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Les entrepreneurs agricoles et forestiers veulent peser sur les débats

La fédération des Entrepreneurs du territoire Île-de-France (EDT IDF) a tenu son assemblée générale vendredi 31 janvier à la coopérative Axéréal à Auvernaux (Essonne). L'occasion de faire le bilan des actions 2024 et de se projeter dans 2025.

La petite salle prêtée par la coopérative Axéréal dans son site d'Auvernaux (Essonne) était comble vendredi 31 janvier pour accueillir les membres de la fédération Entrepreneurs du territoire Île-de-France (EDT IDF) représentant les entrepreneurs de travaux agricoles, ruraux et forestiers, ainsi que ses invités et différents partenaires. Après un mot d'introduction du président de la fédération, Frédéric Bouché, la déléguée régionale, Marion Varoqueaux, a pris la parole pour établir le bilan des actions menées en 2024 et présenter les propositions pour 2025.

En 2024, les membres de la fédération EDT IDF ont pu bénéficier d'actions de sensibilisation et de formations sur de nombreux thèmes : sécurité au travail, évolution de la réglementation, retraite et prévoyance, etc. Un accent a été mis sur la thématique économique : comment sécuriser la relation avec les clients, quels leviers actionner en cas de difficultés, quelles aides à l'investissement peut-on mobiliser, comment calculer son coût de revient, autant de sujets cruciaux en cette période difficile où les trésoreries souffrent.

La fédération a également poursuivi un travail de lobbying auprès des DDT, des députés et sénateurs afin de les sensibiliser aux sujets des normes et aux difficultés économiques de la filière. Frédéric Bouché s'est entretenu le 31 octobre dernier avec Annie Genevard, ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de la Forêt, à l’occasion d’une réunion initiée par la FNSEA et les JA qui avait lieu en Essonne. Une rencontre avec le conseiller économique du ministère devait avoir lieu le 16 décembre mais a été reportée pour cause de dissolution de ­l'Assemblée nationale.

Après ce bilan, les rapports d'activité et financier ont été approuvés à l'unanimité.

Cap sur 2025

« Pour continuer à mener à bien ce travail, il faut renforcer notre base d'adhérents, afin de pouvoir être visibles et peser lors de ces réunions », a souligné Marion Varoqueaux, qui a rappelé qu'une organisation syndicale est représentative à condition d'obtenir au moins 8 % des suffrages des collèges électoraux. Parmi les objectifs affichés pour 2025 se trouve donc, en premier lieu, la volonté d'augmenter le nombre d'adhésions. « Nous sommes 21 adhérents sur 400 entreprises de travaux forestiers et agricoles en Île-de-France : il y a du potentiel ! », a lancé Marion Varoqueaux. Pour mieux se faire connaître, la fédération envisage de participer à divers événements, dont le prochain Festival de la terre.

Outre cet effort de visibilité, de nouvelles formations devraient être proposées aux adhérents sur des thèmes à définir selon les besoins. La journée technique avec Fibois, l’interprofession régionale de la filière forêt-bois en Île-de-France, sera reconduite. La création d'un Observatoire de l'emploi en Île-de-France est également en projet afin de mieux appréhender les problématiques de recrutement du secteur.

Prochain congrès FNEDT du 6 au 8 mars

Le 91e congrès national des entrepreneurs de travaux agricoles, forestiers et ruraux se déroulera du 6 au 8 mars à Arles (Bouches-du-Rhône), au centre de séminaire Le Village camarguais. Il aura pour thème « La prestation de services : solution aux changements et mutations ». Des ateliers et des tables rondes, des speed-dating et des démonstrations auront lieu tout au long des journées. Serge Zaka, expert agronome et docteur en agroclimatologie, interviendra comme grand témoin.

Plus d'infos sur congres-fnedt.fr


Matériel : pas de baisse de prix en vue

Vendredi 31 janvier, à Auvernaux (Essonne). Une table ronde sur le thème « Investir dans du matériel en 2025 : quelles perspectives de coût en neuf et en occasion ? » a eu lieu à l'issue de l'assemblée génrale d'EDT IDF.
Vendredi 31 janvier, à Auvernaux (Essonne). Une table ronde sur le thème « Investir dans du matériel en 2025 : quelles perspectives de coût en neuf et en occasion ? » a eu lieu à l'issue de l'assemblée génrale d'EDT IDF.

À l'issue de l'assemblée générale de la fédération des Entrepreneurs du territoire Île-de-France (EDT IDF), une table ronde a rassemblé des concessionnaires et des responsables de caisses locales de Crédit agricole et Groupama autour de la question du matériel.

Les agriculteurs qui espéraient une bonne nouvelle en matière de prix vont être déçus. Tous les participants de la table ronde se sont accordés sur un point : le coût des machines ne va pas baisser. Bien au contraire, l'arrivée d'engins de plus en plus sophistiqués, ciblant une agriculture de précision, oriente plutôt les prix à la hausse.

Pour autant, les exploitants ne se rabattent pas sur le marché de l'occasion. « Ils préfèrent investir dans du neuf avec un contrat d'entretien, et éviter toute mauvaise surprise. Le matériel d'occasion ne correspond plus aux standards actuels », constate Xavier Richard, représentant de Cornet Agri.

Freins à l'installation

Mais se lancer dans un achat de machines à plusieurs centaines de milliers d'euros, est-ce encore possible ? Cette inflation, dont souffrent en premier lieu les entrepreneurs de travaux, a plus d'une conséquence, à commencer par des freins à l'installation. « Si un jeune souhaite se lancer dans une ETA sans avoir un apport en cash d'au moins 100 000 euros, on ne regarde même pas le dossier », commente Jean-Baptiste Daire, responsable développement crédits agriculture chez Crédit agricole Brie-Picardie. Autre conséquence : des tendances assurantielles à la hausse, pour couvrir un matériel de plus en plus onéreux.

Dans l'idéal, il s'agirait de répercuter cette augmentation dans les prix des travaux. « Beaucoup d'entrepreneurs n'ont pas de réelle démarche commerciale : il faut expliquer aux clients finaux que vous utilisez des machines de précision, plus respectueuses des sols, plus performantes », propose Sébastien Dillies, pour Ropa. Sauf que les exploitants, eux aussi, souffrent du contexte économique morose.

Face à cette situation, des solutions alternatives à l'achat pur et simple commencent donc à se mettre en place. « On va passer d'une génération d'acquisition à une génération d'usage, avec des licences avec abonnement ou des locations prenant en compte la saisonnalité », poursuit Xavier Richard. Un point confirmé par Jean-Baptiste Daire : « On observe une hausse du recours au crédit-bail de 10 %, voire beaucoup plus dans certaines caisses locales, comme en Seine-et-Marne ». Une tendance que les entrepreneurs vont suivre de très près.

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