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Les Nouveaux céréaliers, nouvelle dynamique, nouveau projet, nouveau président

Éric Thirouin, agriculteur en Eure-et-Loir, a été élu à la présidence de l'AGPB (Association générale des producteurs de blé et autres céréales) à la suite de Philippe Pinta, président depuis treize ans. Il vient de former sa nouvelle équipe et compte engager les céréaliers français sur une nouvelle dynamique, présentée lors du congrès des céréaliers à Compiègne les 13 et 14 février. Rencontre.

© AGPB

Vous venez d'être élu président des céréaliers français. Après les États généraux de l'alimentation, quel décryptage faites-vous de ces derniers mois ?
Éric Thirouin : Nous vivons une période charnière. Notre système démocratique est profondément remis en cause et les enjeux liés à la transition écologique occupent une place de plus en plus prépondérante dans le débat public. Pour nous producteurs, c'est donc toute notre façon de vivre ou de travailler qui peut demain être remise en cause.
Nous avons conscience que l'agriculture est à un tournant essentiel de son existence. Majoritairement urbains, les consommateurs ont perdu le lien qui les unissaient aux agriculteurs et à leur alimentation. Et de fait, de nouvelles exigences ont émergé : régimes sans gluten, végétariens, bio ou local, voire tout à la fois ! Alors, même si ce sont des demandes émergentes, elles traduisent des attentes et des exigences fortes de la société envers la qualité de son alimentation et la façon dont nous la produisons.
Il apparait donc absolument nécessaire de recréer le lien entre consommateur et producteur. Mais encore faut-il que ce dernier puisse vivre dignement de son métier ! Les céréaliers doivent résoudre une triple équation : apporter des réponses aux consommateurs, maintenir leur niveau de production pour répondre à la demande mondiale croissante, et, bien entendu, tirer un vrai revenu de leur métier.
En ce sens, vous avez présenté lors de votre congrès de Compiègne un nouveau projet. Pouvez-vous nous le décrire ?
Effectivement, nous avons dévoilé à Compiègne une nouvelle orientation. Nous souhaitons engager l'ensemble des céréaliers français dans une démarche de Responsabilité sociale et environnementale des entreprises (RSE), qui valorisera économiquement les efforts fournis en matière de durabilité de nos systèmes d'exploitation et permettra de retrouver le chemin de la confiance avec la société. Notre ambition consiste à élaborer, en concertation avec les pouvoirs publics, un cahier des charges, adapté aux grandes cultures dans le cadre de la démarche de la certification Haute valeur environnementale. Nous voulons un socle commun aux différents labels et normes déjà existants mais qui nous permettent aussi d'obtenir des équivalences pour la Pac, à l'image de ce que l'agriculture bio a obtenu comme assouplissement du verdissement grâce à sa certification.
Chose inédite chez les céréaliers, vous avez lancé une campagne de communication au niveau national. Quel est son objet ?
C'est vrai, c'est la première fois que nous lançons une campagne médiatique. En fait, notre nouveau cap stratégique n'est pas uniquement technique. Nous avons souhaité accompagner la démarche et changer l'image des céréaliers dans l'opinion publique. Pour cela, nous avons réalisé un sondage qui a montré que nous avions un capital image et sympathie fort, mais moindre auprès de deux populations : les cadres urbains et les plus âgés, qui sont donc notre cible principale. Cette campagne a un nom, « Les Nouveaux céréaliers », et une identité visuelle nouvelle, portée et incarnée par des hommes et des femmes qui sont de vrais producteurs. Qui mieux qu'un céréalier peut parler de son métier ? Notre objectif est double : donner l'occasion aux Français de porter un nouveau regard sur les céréaliers en expliquant nos défis, nos pratiques et nos responsabilités, et aussi et surtout redonner de la fierté aux céréaliers, qui souffrent depuis des années d'une stigmatisation.

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